Les liens de l'extase

Où est-ce que je signe ?

Je ne voulais pas partir. Mon cerveau et mon cœur me criaient tous deux de rester ici et de commencer dès maintenant pour s'avoir à quoi m'attendre :

- Serait-il possible de plutôt rester ici pour en parler maintenant ?

Elle fut surprise pendant un instant mais elle reprit vite ses esprits :

- J'aime quand les soumis sont impatients de se laisser aller entre mes mains ! Je ne voulais pas te brusquer comme tu es nouvelle mais si c'est toi qui le demandes, je ne peux pas refuser.

Elle se tourna vers Raphaël. J'avais presque oublié sa présence tant il était discret. Je supposais qu'il représentait le soumis bien élevé qui savait se faire tout petit quand sa maîtresse le désirait :

- Attends-moi dans la chambre pendant que nous discutons du contrat. Tu as été bien sage ce soir, tu auras le droit à une petite récompense avant de dormir.

- Bien, maîtresse.

Il ne dit pas un mot de plus et disparu derrière la seconde porte du salon. Cette pièce devait être la chambre dont parlait Erika. Dormaient-ils ensemble ? Erika avait parlé de leur chambre et pas de sa chambre... Je devrais moi aussi dormir avec eux ou aurions-nous une chambre chacun dans laquelle Erika viendrait à tour de rôle ? :

- Suis-moi jusque dans mon bureau. Nous allons parler du contrat et je continuerais de répondre à toutes tes questions.

Elle me dit cela comme si elle avait lu dans mes pensées puisque les questions à son égard fusaient dans ma tête et je ne risquais pas de tomber en panne d'inspiration.

Nous sortîmes du salon pour retourner dans le couloir par lequel j'étais arrivée et prîmes l'escalier que j'avais vu plus tôt. Le couloir à l'étage était similaire à celui plus bas à la seule différence qu'il possédait deux portes.

Erika se dirigea vers la porte la plus éloignée de l'escalier et je continuai de la suivre jusque dans la pièce. C'était un endroit assez sobre avec des murs clairs et un grand bureau en marbre planté au milieu de la pièce. Tout dans cette pièce semblait être posé au millimètre près, on ressentait le besoin d'ordre de sa propriétaire. Seulement une porte, au fond, sur le mur à ma gauche détonnait avec le reste de la pièce. Elle semblait avoir été placée aléatoirement, comme si on l'avait oublié et construite au dernier moment. La pièce cachée par cette porte semblait bien mystérieuse, je me demandais ce qu'il pouvait y avoir qui nécessitait d'être accédé par le bureau d'Erika.

Il y avait deux sièges de part et d'autre du bureau, un pour Erika et le second pour son invité. Elle poussa le premier et me fit signe de m'y installer. Je fis ce qu'elle me disait et la regardai faire le tour de son bureau pour s'installer sur un siège à son tour. Son fauteuil de cuir était exactement le genre de siège que je m'imaginais pour la PDG d'une entreprise.

Elle prit la parole la première :

- Je modifie un peu le contrat, je l'imprime et on pourra en parler.

Elle tapa frénétiquement sur son clavier, cela se voyait qu'elle avait l'habitude des ordinateurs et qu'elle était parfaitement à l'aise avec sa machine. Elle s'arrêta d'écrire et se leva pour se diriger vers la grande imprimante dans un coin de la pièce. Elle sorti plusieurs feuilles A4, les agrafa entre elles et me les tendit :

- Voilà le contrat. Tu préfères le lire toute seule ou qu'on le fasse ensemble ?

- Je préfèrerais commencer de mon côté mais on pourra en parler ensuite ! dis-je avec une joie peut-être trop extrême pour la situation.

Je pris les feuilles en main et passai directement aux pages qui concernaient notre contrat. On retrouvait d'abord les manières de se comporter dans la relation. Si j'acceptai ce contrat, je devrais en permanence porter un signe d'appartenance. J'aimais beaucoup cette perspective et cela ne me changeait pas vraiment du quotidien puisque je portai déjà des colliers ras-de-cou qui avaient l'apparence de collier pour chiens. Cet accessoire était déjà assorti avec mon style mais lui apporter une signification donnait une perspective intrigante au collier.