Toujours là

PROLOGUE

Assise sur mon lit les yeux rivés vers le coucher du soleil, le chant des oiseaux parvient à mes oreilles laissant entrevoir le début du printemps, plongée dans mes pensées je ne fais pas attention à mon téléphone qui vibre à côtés de moi.

Je regarde le nom qui saffiche sans vraiment y prêter attention, parce que là maintenant je me sens bien, sans aucune envie de revenir dans le monde présent, dans ce monde où tout devient plus complexe, où chaque seconde, chaque moment est une source de stress.

Mais là je ny pense pas, je rêve juste de parler normalement aux personnes, dêtre juste réellement moi-même avec eux.

Cest calme.

Un peu trop.

Et en un millième de secondes ce calme agréable vient de devenir pesant. Il ny a personne, je suis seule, cette solitude, ma seule amie, la seule qui maccompagne partout. Mes pensées commencent à dévier, janalyse en détails tous les mots, les gestes effectués au cours de la journée.

Pourquoi jai dit ça ?

Ce geste était ridicule.

Jai encore du paraitre bizarre à leurs yeux...

Jenfonce ma tête dans mon oreiller sans savoir que dans seulement quelques semaines mes pensées seraient toutes autres. Je me sentirais vivante.

Je me sens bien en sa présence.

Mon téléphone continue de vibrer, tout revient à la normale, dans ce monde, le monde reels, pas le rêve que je suis en train dimaginer.

Jade. Cest ce prénom quaffiche mon écran.

Je laime bien cette fille, elle me fait me sentir aimé mais je sais pertinemment que ça va sarrêter aussi vite que ça a commencé, parce quelle est juste incroyable, tout le monde voudrait parler à quelquun comme elle.

Pourtant deux semaines quon parle.

Etonnant dailleurs, je lui parle, certainement comme je nai jamais parlé à quelquun de façon en peu plus naturelle.

Je lui écris que je naime pas les appels, et cest la vérité parce que dans ceux-ci on doit répondre instantanément, les messages ça permet de se poser, de réfléchir avant dappuyer sur le bouton envoyé, de moins regretter chaque parole après lavoir dit.

Elle me répond en continuant la conversation comme si le fait que jai des problèmes à mexprimer ne la dérangeait absolument pas. Et à ce moment-là, tout lamour que jai a donné, que je nai jamais voulu donner est adressé à elle.

*Je viens devant chez toi si tu veux demain*

Je lui dis daccord alors quelle vient dallumer cette partie de moi qui va mempêcher de dormir tellement je réfléchis au fait que demain devant elle je naurais absolument rien à dire.

Mon coeur se serre à cette idée, pourtant le sommeil memporte quelques minutes plus tard.