Chapitre 24. Place Stanislas.

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12 / 12 / 2018   10h29 Nancy.

J'arrive sur la place Stanislas. Le soleil y brille aujourd'hui. Ça fait plaisir car cela permet d'embellir la place et ces ornements dorés mais lorsqu'elle brille si fort, elle m'éblouit.

Au milieu de la place, se trouve la statue de Stanislas. Ancien duc de Lorraine qui donne à cette place le nom qu'elle porte. La statue en bronze est entourée de marches sur lesquelles je vais m'installer confortablement pour l'attendre.

Pourquoi Oli serait-il à Nancy ? De quoi il veut me parler. J'ai tant de questions qui me font angoisser, je dois penser à autre chose.

C'est vraiment le seul prestige de Nancy. La place Stanislas. Les matins d'hiver, la place est presque vide. Un touriste au loin, un couple qui se promène. De plus, en cette saison il n'y a pas de pigeons. C'est triste. Seulement des corbeaux un peu craintifs des passants. Je regarde l'heure de mon téléphone. 10h39. Ça fait déjà dix minutes que j'attends. Je ressert ma veste un peu plus et réajuste mon écharpe. Ah le quart d'heure Toulousain.
C'est bien la peine de me faire venir si c'est pour être en retard. Mon téléphone vibre dans ma poche.

🗨️ Oli ❤️. 10h46
Retournes toi petite Hannah.

Je tourne la tête. Même si il a sa capuche sur la tête et ses lunettes de soleil, le pull avec le Logo des Visionnaire est reconnaissable entre mille. Je me lève tout en restant sur les marches. Il s'approche les mains dans le dos. Il retire sa capuche et ses lunettes quand il est face à moi.

- J'ai vraiment cru que tu ne viendrais pas. Dit-il avec un soupire soulagé.
- Comment tu as fait ? Pour venir ? Pour être là ?
- J'ai pris un bus de Toulouse à Nancy. Et plus de 11h de route c'est fatiguant. J'ai dormi dans un hôtel et j'ai déposé la lettre ce matin chez toi.

Ça tourne à mille à l'heure dans mon cerveau. Il débarque à Nancy comme ça, en prenant le bus, pour me voir ? Comment pouvait-il savoir que j'irais au courrier ?

- Victoria était dans le coup ?
- Exactement ! Répond-t-il.

Il rit légèrement et j'avoue que je me sens un peu gênée, même si ça me fait plaisir qu'il soit là. Mon cœur bat à tout rompre. J'ai envie de lui sauter dans les bras. Mais je ne peu pas pas. J'ai peur à la fois. Il a fait tout ce chemin ? Pourquoi ?

- Pourquoi tu es venu ?
- Mon frère et Victoria m'ont fait comprendre quelque chose. Il baisse les yeux.

Inquiète, je pose ma main sur son épaule.

- Tu es sûr que ça va ?
- Hannah, je suis venu m'excuser.

Finalement, je sais qu'il n'a rien fait de mal. Si il me considère juste comme une amie. C'est son choix. Victoria à dû lui raconter ma soirée quand j'étais ivre et voilà qu'il vient s'excuser de ne pas m'aimer. C'est la raison pour laquelle il est là. S'excuser de ne rien ressentir de plus que de l'amitié.

- De ne pas avoir dis la vérité. De ne pas te l'avoir dit à toi.

Là par contre je ne comprends plus très bien. On parle bien de la même chose ?

- J'ai dit que mon cœur n'était pas à prendre, pour personne. Mais c'est faux. Il est bel et bien à prendre !

Son cœur est bien à prendre. Mon cœur s'accroche à ses lèvres. J'ai un doute.

- Je ne suis plus très sûr de bien comprendre Oli. Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ?
-Hannah,Le soir à la tour Eiffel, J'ai...

Le voilà qu'il est gêné aussi. Sans rien pouvoir dire de plus, il me tend un petit bouquet de fleurs. Elles sont magnifiques. Je le prend en main avec un sourire.

- Hannah.

Mon cœur est serré. Je vois bien qu'il ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas comment m'avouer que je ne suis rien de plus qu'une amie et qu'il veut s'excuser de m'avoir donné de faux espoirs. Je le coupe.

- Tu es pardonner. Et je ne dis pas ça juste parce que je viens de recevoir des fleurs.
- Non mais Hannah-/

Je le coupe dans sa phrase à nouveau. Je ne peux pas lui en vouloir d'aimer une autre, il s'est jamais rien passé entre lui et moi. Enfin si. Mais rien de si concret. Je me suis peut-être fait des films ?

- Tu es pardonné car c'est ce que font les amis après tout.
- Oh et puis merde, tais-toi.

Il monte sur une des marches pour arriver à ma hauteur. L'une de ses mains m'attrape à la taille tandis que l'autre se place sur ma joue. Ses lèvres se plaquent sur les miennes. Des lèvres douces. Ses lèvres à lui, sont sur les miennes. Les yeux grands ouverts je le regarde surprise avant de lâcher prise et de savourer. Mon cœur bat à la chamade dans ma poitrine. Des millions de papillons danse la Samba dans mon estomac. Chacun de mes nerfs ne se concentre que sur une seule chose : Le contact de nos lèvres. C'est un baiser soudain et sauvage comme on en rêve. Comme ceux qu'on voit dans les films et qui nous laissent sans voix. Ces douces lèvres me laissent des frissons de plaisir qui me parcourent l'echine et mes joues s'empourprent.

Finalement, il se recule légèrement et colle son front au mien.

- Je rêve de faire ça depuis le soir à la Tour Eiffel.
- Oli, soupirais-je haletante.
- Je t'aime Hannah.

Pour lui répondre, je lâche le bouquet et je m'accroche à son cou tout en entremêlant à nouveau nos lèvres dans un baiser désespéré. Je m'accroche à ce contact comme si ma vie en dépendait. Nos langues dansent l'une contre l'autre. Je caresse avec l'une de mes mains sa barbe. On pourrait croire qu'elle est piquante mais pas du tout. Je n'en connais pas de plus douce. Je souris contre ses lèvres et il fait de même.

Alors c'était moi. C'est moi qu'il aime. Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ? Je poserais cette questions plus tard. En attendant, je savoure chacune des sensations qui traversent mon corps, mon cerveau et mon cœur. Je suis heureuse. Je ne me souvenais plus ce que ça faisait d'aimer comme ça. Je l'aime. Je le veux.

Olivio Laurentino Ordonez, je suis folle de toi.

La Lettre d'Hannah / 2.0 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant