Une américaine à Bordeaux

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Lundi 12 Janvier 7:44AM, PDV Éliana :

Je m'appelle Éliana Miller et j'ai 17 ans. Américaine d'origine, j'ai déménagé récemment près de Bordeaux en France.
Ma mère étant décédée, j'habite seule avec mon père dans un petit château en périphérie de la ville.
Il est l'heureux propriétaire d'une société se chargeant d'exporter de la vanille aux quatre coins du monde.. On ne dirait pas mais c'est un marché très lucratif, ce qui nous permet de vivre dans un certain luxe.
Bon assez parlé de moi, je ferais mieux d'aller en cours si je ne veux pas être en retard.

Surtout que c'est la rentrée et que je suis.. shit.. je suis déjà en retard.

*Ellipse de 15min*

Arrivée devant le lycée, je suis posée sur un banc et écoute du ABBA à fond dans mes écouteurs lorsque j'entends comme des rires en fond sonore. Je me retourne et aperçois effectivement deux filles entrain de ricaner en me désignant clairement.

(Eliana) - Pourquoi vous rigolez ?

(Inconnue 1) - Bahaha il se passe quoi avec tes yeux?!

Je suppose que c'est parce que j'ai les yeux vairons, je possède un œil bleu et l'autre marron avec des incrustations de vert.

(Inconnue 2) - Le genre extraterrestre c'est pas ici ma vie !!

Roooh elles m'énervent.. pourquoi faut-il que je tombe sur des énergumènes dès la rentrée.
(Eliana) - Tout d'abord arrête de pouffer comme une truie, tu veux bien !? Ensuite, qui penses-tu être pour faire la loi ? Honnêtement ton avis m'indiffère totalement et sache que tu peux te le mettre là où je penses.
Satisfaite de ma réponse, je lui adresse un faux sourire accompagné d'un clin d'œil provoquant.

Elle fronce les sourcils et se retourne vers son amie. Quand à moi, je remets mes écouteurs et entre dans le lycée.
Il est plutôt grand, bien que très différent de ceux américains, les casiers y sont minuscules, c'est à peine si on peut mettre deux sacs.
Je fais plus ou moins la visite seule en écoutant toute ma playlist. Les longs couloirs sont tous recouverts de petits carreaux blancs et bleus de mauvais goûts. Les portes des salles sont jaunies par le temps et dessus y figurent des nombres. Dans un style hôpital ou prison, au choix.
Bon.. bien sûr je dramatise mais, franchement, je sens que je ne vais jamais réussir à tenir toute une année.

*ellipse de 2 heures*

Mes deux premiers cours ont été, sans surprise, très long.
Heureusement, c'est la pause de 10h. Je me dirige alors vers les toilettes et commence à me laver les mains, quand soudain, les deux filles de tout à l'heure débarquent. L'une des deux me prend à la gorge et me plaque contre le mur en proférant des menaces mais je suis vraiment trop flemmarde pour me débattre. Alors, dans une dernière bousculade je tombe sur le carrelage mouillé et je crois ne mettre pas raté. Effectivement, quand je me relève et observe mon reflet dans un miroir une plaie à l'arcade droite saigne abondamment.
Ainsi, pendant que les poufiaces sortent en rigolant, je me rince le visage et décide de mettre un peu de fond de teint sur ma blessure. Idée stupide ça brûle plus qu'autre chose.
C'est alors résolue que je me dirige devant le lycée afin de "gratter" une "garo", c'est comme ça qu'on dit non ? otherwise i want to smoke.

pause déjeuner

Après deux heures de tortures à base de tangentes et d'algorithmiques, je sors enfin de la classe et me dirige vers mon casier afin de poser mon sac qui rentre à peine in this fucking shitty locker, pardon pour les gros mots. En passant j'aperçois les deux monstres qui m'ont prises à parti plus tôt, je sais enfin comment elles s'appellent : Léna et Rebecca. Croyez-moi, elles ne savent vraiment pas à quoi s'attendre car je ne laisserais pas cette affaire impunie. Elles sont accompagnées d'une autre fille, plus grande et à l'allure différente, qui paraît très très très en colère. Je ne sais pas trop comment interpréter la situation mais après une brève réflexion, j'en conclus que ce ne sont vraiment pas mes affaires.

Une américaine à BordeauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant