le pianiste

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PS : t/p = ton prénom
s/p = son prénom

- T/p, réveillez-vous.

Tu sursautes à l'entente de ton professeur qui de plus, tapote sur ta table.

Il ne te reste qu'une heure de cours de sociologie, un cours qui te passionne. Mais cette fois-ci ,tu n'arrives pas à te concentrer, la fatigue est bien trop forte. Tu n'aurais pas dû aller te coucher aussi tard juste pour pouvoir finir ta série.

Durant toute l'heure, tu te bats avec tes paupières qui sont de plus en plus lourdes. Heureusement, ton meilleur ami se trouve à côté de toi pour te tenir éveillé, même si ses techniques ne sont pas très douce, comme lorsqu'il te tire les cheveux dès que ta tête penche ne serait-ce que d'un centimètre vers l'avant.

Pendant que ton professeur explique la hiérarchisation sociale, ton meilleur ami te donne un coup de coude qui t'octroie un léger cri de surprise, faisant tourner les regards vers toi.

- Pardon... Dis-tu à mis voix.

Le professeur reprend alors le cours de son explication et toi, tu te tournes vers celui qui vient de te malmener, plus qu'en colère.

- Roh fais pas cette tête. Tiens, dit-il en te tendant un bout de papier.

- Qu'est-ce que c'est ?

- J'en sais rien moi, on m'a juste dit de te le faire passer.

Tu le regardes septique et finit par l'ouvrir.

Retrouves moi dans la salle du piano après les cours.

Pas de nom? Ni même un indice? Peut-être est-ce une blague, ou bien il se serait trompé de personne ? Ce doit être cela, il n'y a pas d'autres explications.

Après un bon quart d'heure à tenter de suivre ton cours et sans que ton meilleur ami ne t'interpelle, ce qui est plutôt étonnant, la sonnerie retentit.

Tu te dépêches de ranger tes affaires et te diriger vers la sortie pour enfin pouvoir t'allonger dans ton lit et y dormir comme un bébé. Mais, avant de passer la grille de l'établissement, tu te rappelles le mot de l'inconnu et la curiosité te gagne. Tu fais demi tour et te diriges vers la salle du piano, croisant ton meilleur ami.

- Hey, tu...

Celui-ci passe à côté de toi à toute vitesse sans même te regarder. Qu'est-ce qu'il lui arrive encore ?

Tant pis, tu dois d'abord savoir si ce mot était bien pour toi ou non.

Devant la grande porte de la salle, tu hésites mais finit par baisser la poignée. En entrant, tu n'aperçois personne. C'était bien une blague alors.

Tu fais demi tour et te figes devant son regard perçant. Un homme est devant la porte qui est maintenant fermé.

- Qui êtes-vous ? Demandes-tu par automatisme.

Un long silence s'installe entres vous, te mettant plus que mal à l'aise. Il finit par dire :

- S/p.

S/p ? Ce n'est pas l'étudiant dont tout le monde parle ? De ce que tu sais, il suit les mêmes cours que toi mais tu ne l'y as jamais vu présent. Tu détestes les personnes qui ne prennent pas leurs études au sérieux. Mais, pourquoi est-il ici alors ?

Le silence dans la pièce devient plus que pesant, ton agacement se décuple.

- Que me veux-tu ? Les notes des cours auxquels tu n'as jamais assisté peut-être ?

Un léger rictus se forme sur ses lèvres, tu ne peux t'empêcher de le détailler. Il est plus grand que ce que tu pensais mais, ce qui attire le plus ton regard est son tatouage au bras droit, dépassant de sa manche, laissant percevoir un phœnix. Celui-ci contient quelques touches de couleurs, tel que du jaune et du rouge qui s'intensifie le long de ses ailes.

S/p te coupe cours dans ta pensée en s'approchant du piano. Tu ne l'avais pas vraiment remarqué au début mais, lorsqu'il s'assoit sur le banc et commence à pianoter une douce mélodie, c'est comme si le petit piano qu'il était, devenait la pièce la plus imposante dans la salle.

Tu t'approches de celui-ci et, tout en fermant les yeux, tu te laisses emporter par la mélodie.

Soudain, la musique cesse et une main agrippe la tienne pour t'entraîner sur le banc.

Il pianote quelques touches devant toi et te murmure :

- Retiens les et joues avec moi.

Il rejoue la partition et s'arrête pour te regarder, attendant que tu joues à ton tour. Tu pianote alors, doucement, sur chaque touche du clavier, imitant les gestes de s/p. Au fur et à mesure que tu répètes ces mouvements, tes gestes s'accélère et les mains de s/p viennent accompagner les tiennes pour former une mélodie simple mais douce. Tes mains répétant par automatisme ton morceau, tu regardes les mains de s/p. Ses mains sont grandes et fines, quelques veines ressortent lorsqu'il appuie les touches du clavier. Elles se meuvent naturellement, fusionnant vos deux mélodies à la perfection.

Il finit par ralentir le rythme et met fin à votre air. Vous vous regardez et une bulle se crée autour de vous dans un silence.

Vous vous rapprochez sous l'envie irrépressible de vous toucher, comme une attirance magnétique, et cellez vos lèvres dans un baiser passionné. Il attrape tes cuisses et te fait t'asseoir sur lui tout en gardant vos lèvres l'une contre l'autre, tes mains se posent alors sur ses épaules.

Lorsque vous mettez fin à votre baiser pour reprendre votre souffle, tu réalises que tu viens de laisser un inconnu te prendre ton premier baiser. La panique te gagne et tu retires tes mains de ses épaules. S/p le remarque puisqu'il te prend dans ses bras et caresse ton dos.

Vous restez comme cela quelques minutes jusqu'à ce qu'une alarme retentisse dans tout l'établissement.

Vous vous éloignez de surprise et comprenez que l'alarme et celle de l'alerte incendie. Vous vous levez tout deux en vitesse, il te prend la main et te guide vers la porte. En ouvrant la porte, vous rejoignez la masse d'étudiants qui se dirige vers la sortie, toujours en tenant la main de s/p qui vous fraye un chemin.

Dans le halle d'entrée, tu croises le regard de ton meilleur ami, par la fenêtre de la porte, la main sur le déclencheur manuel de l'alarme incendie.

ImagineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant