Chapitre un

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  — Wesh tu pense quoi toi de Séoul ? Demande Bernadette d'un air assez excité.

    Il y a toujours des gens comme ça dans un endroit, des gens toujours heureux et excité souvent par des choses minimes. Mais c'est simplement Bernadette, la brune au yeux verts.

  — En tout cas ça se passe sans embûches. Dis-je nonchalant.

  — Et toi Aymar ? Demande Bernadette en direction du blond.

  — Les Coréens sont graves chiants. Dit-il les yeux sur l'écran de son téléphone pulvérisant certainement ceux-ci avec la luminosité trop élevée.

  — Pourquoi tu dis ça ? Dit Bernadette.

   Bernadette est comme suspendu aux lèvres d'Aymar. Littéralement, c'est à se moment qu'Amédée, le bg du lycée apparaît au coin du couloir. Ses cheveux longs qui tombent au niveau de ses épaules, dont les boucles sont parfaitement ordonnés dans le fouillis de sa tignasse assez imposante malgré tout.

  — Salut les moches. Dit-il en s'arrêtant en face de nous.

   Moi et Aymar le regardons avec lassitude, depuis septembre il a une manière très particulière de montrer son affection qui est vraiment propre à Amédée. Insulter pour aimer.

   Nous secouons machinalement tous la tête, c'est comme si nos mouvements étaient synchroniser — pourtant nous sommes si incompatible. Il y a Bernadette, la conseillère et la maman d'un peu tout le monde, Aymar le blasé de la vie, Amédée le beau gosse addict à plusieurs substances et enfin moi... Ignace, l'effacé.

  — Eh Amé' tu ressens quoi depuis que t'es à Séoul ? Dit finalement Bernadette.

  — Bof, les Coréens sont cool. Mais les meufs là ! Elles sont trop des intellos, elles savent vraiment pas s'amuser. Résultat j'ai plus rien à claquer.

   Personne ne rit à la dernière phrase d'Amédée, nous avons l'habitude de ses remarques plutôt déplacées.

  — Irrécupérable. Affirme Aymar.

   La cloche sonne et cogne les murs gris des couloirs du LFS de Séoul, entendez par là le Lycée Français de Séoul. Étonnamment, la majorité d'élèves est d'origine coréenne. Moi et les quatres autres zigotos représentons une part importante des français dans cette école, les autres parlent très bien le français. 

  — Allez les enfants, monsieur Julien ne va pas répondre à ses « What text about ? » tout seul non plus. Argumente Bernadette.

   Je soupire, j'aime vraiment l'anglais mais de s'asseoir à nouveau dans une salle remplie de différentes odeurs et personnes me dérange, tout le monde veut se faire voir et se rendre d'une certaine manière inoubliable en mélangeant souvent avec maladresse des dizaines de parfums, exotique, aromatiques...

  — J'espère que ça va vite passer. Dis-je.

  

  Je prends le métro comme d'habitude pour me rendre au musée. En France, j'allais à pied vraiment partout, souvent avec mes amis. Je rigolais vraiment sur la route, entre les secrets de certains et les mises à jour de nos jeux préférés — nous aimions tous les mêmes jeux vidéos — je ne m'ennuyais pas du tout, c'est certainement pour ça que j'aimais tellement aller à l'école.

  Aujourd'hui je suis le seul au yeux non bridés, à Séoul chacun vit sa vie. Certaines personnes prennent plus de temps que d'autres à me regarder, souvent des enfants. Qui se demande sûrement « pourquoi on se ressemblent pas ? » mais bon la vie est en elle même faite de différences, différentes épreuves, différentes joies, différents soulagement... Dans la différence réside le pouvoir de ne pas être plate de la vie.

Aujourd'hui, il pleut à Séoul Où les histoires vivent. Découvrez maintenant