Il en était sûr, ça ne pouvait être que ça. Il était gay. Harry était gay. Cette nouvelle le soulageait. Drago Malefoy n'avait été qu'un déclencheur mais il n'éprouvait rien pour lui. C'était purement physique, c'était parce qu'il était un homme.
Il devait à présent s'en assurer parce qu'un léger, petit, miniscule, doute persistait. Hors de question de taper dans les Gryffondor, les Serpentard c'était pire. Mais qui voyait-il là, blond et intelligent, Anthony Goldstein semblait être un cobaye idéal. Ces quelques ressemblances physiques avec Malefoy arrangées bien Harry, sans vraiment qu'il se l'avoue.
Goldstein étant préfet, Harry lui donna rendez-vous sous prétexte d'un problème avec un camarade Serdaigle. Ils se retrouvèrent dans la salle des trophées, Harry s'était assuré avant d'y entrer que Anthony était le seul présent dans la salle.
"Salut."
"Salut Harry, alors, qu'est-ce qui se passe ?"
Harry n'avait pas réfléchi à la suite, il ne pensait pas que le début de son plan se passerait aussi bien.
"En fait, je voulais qu'on parle ... de toi."
"De moi ? Tu as un problème avec moi ?"
"Non ! Non, c'est pas ce que je voulais dire. Je ... Généralement, tu es plutôt attiré par les filles ou ... par les garçons ?" demanda Harry en finissant par déglutir et les joues en feu.
Goldstein devint plus rouge qu'une pivoine.
"Je ... C'est quoi cette ... Qu'est-ce que ... Toi tu aimes les filles, tu as embrassé Eloise alors pourquoi tu ... ?" Goldstein s'agitait tout en balbutiant.
"Je n'en suis pas si sûr ... Pour tout t'avouer, ça ne m'a rien fait du tout de l'embrasser. Et donc, je me demandais si il ne fallait pas que j'essaye avec quelqu'un d'autre, voire même un garçon."
"Oh ... C'est gentil, je suppose ? D'avoir pensé à moi ..." Goldstein n'avait pas dérougi et se grattait nerveusement la tête.
Leurs regards se croisèrent. Harry était déterminé, il ne détournait pas le regard, il devait savoir.
"En fait je ... n'ai jamais embrassé personne." avoua Goldstein.
Harry se sentit terriblement coupable. Il allait arraché son premier baiser à ce garçon pour une histoire incensée impliquant Drago Malefoy.
"Mais j'aimerais bien essayé avec toi, ça me rassurait en quelque sorte." finit Goldstein.
Le soulagement qu'éprouva Harry lui donna le courage de s'avancer vers lui. Il imita le geste qu'avait fait Eloise à son égard, posant ainsi sa main sur la joue d'Anthony Goldstein et déposant délicatement un baiser sur ses lèvres. Le baiser se fit alors plus intense, la langue de Harry pénétrant avec douceur la barrière érigée par les lèvres d'Anthony. Ce dernier, d'abord timide, rendit le baiser fougeux et agrippa Harry pour presser leurs corps.
"Harry !"
Il se détachèrent rapidement l'un de l'autre pour faire face à Hermione, que pouvait-elle bien faire là ? Dès que Harry se retourna, il eut la surprise de constater que non seulement Hermione était bien là et qu'elle avait vu ce qui venait de se produire, mais que l'ensemble des autres préfets aussi. Pansy Parkinson imitait un éventail avec sa main, Ron semblait proche de l'évanouissement et Hannah Abbot tentait de trouver une sortie apparemment très genée de ce qu'elle venait de voir.
"Maintenant on sait où était Goldstein, dans la bouche de Potter." déclara Malefoy accompagné d'un rire narquois.
Parkinson pouffa de rire.
"Mais je croyais qu'avec Eloise ..." commença Padma Patil, sans jamais finir sa phrase.
"Houuu Potter est un chaud lapin !" s'écria Parkinson. "Qui sera la prochaine ? Ou le prochain ?"
"Bon et du coup, on répertorie les insignes ou pas ?" demande Macmillan, nullement intéressé par les amours de Harry Potter.
Harry fonça sans se retourner dans le tas de préfets pour atteindre la sortie, laissant Goldstein seul face à leurs camarades. Il ne s'était jamais senti aussi stupide.
Les rumeurs allaient bon train depuis qu'il avait été surpris avec Goldstein. Les invitations aussi. Plusieurs fois par jour ils recevaient, de filles et de garçons, des mots l'invitant à se retrouver dans des endroits généralement déserts de l'école. Ils les regardaient à peine avant de les chiffoner et de les jeter. Tout le monde pensait avoir sa chance d'embrasser l'élu. Harry était devenu un trophée que beaucoup convoitait. Anthony et Eloise se tenaient toujours à bonne distance de lui, se sentant tous les deux utilisés à leurs frais et cela semblait les avoir rapproché.
"Bientôt ils diront que tu es cupidon." déclara Ron désignant Golstein et Midgen qui étaient un peu trop proches pour discuter amicalement.
"Eh bien c'est toujours mieux qu'un casanova." répondit séchement Hermione.
"Hermione j'avais besoin de savoir ! Je t'accorde que la méthode n'a pas été sans dégats mais ..." se défendit Harry.
"Mais tu as joué avec leurs sentiments ! Qu'est-ce que tu dirais si quelqu'un te faisait pareil ? Je suis sûre que tu n'approuverais pas."
Harry soupira. C'est exactement ce que Drago Malefoy lui avait fait. Il s'était comporté de la même manière et avait fait bien pire puisque deux personnes en avaient souffert. S'il avait pu se terrer dans un trou de souris, il l'aurait fait. Il avait une bien piètre estime de lui-même et en plus, tout ça n'avait absolument rien résolu. Le baiser avec Goldstein avait été plaisant mais sans plus.
"Je ne sais pas ce que tu cherches exactement" reprit Hermione "mais sache que ce n'est pas en embrassant le premier, ou la première, venu que tout deviendra limpide."
Harry fronça les sourcils et interrogea Hermione du regard.
"Harry, on ne tombe pas amoureux d'un genre, on tombe amoureux de quelqu'un, d'une personne. Si tu cherches vraiment quelqu'un que tu apprécieras, il faut d'abord connaître la personne avant de pouvoir ressentir des choses à son égard. On ne tombe pas amoureux en roulant des galoches au détour d'un couloir."
Ron se mit à rigoler mais reprima aussitôt son rire en voyant l'air grave de ses amis.
"Donc, si je suis ton résonnement, il n'est pas possible que ce soit attiré par quelqu'un juste par hasard ?" demanda Harry désespéré.
"Ça n'existe pas une régle sans exception mais franchement, être attiré par le premier venu ? Enfin, tu imagines être attiré par un inconnu ? Je pense qu'il doit y avoir autre chose, un minimum d'entente, de partage, de points communs."
Harry prit les paroles de Hermione comme un coup de massue, le déprimant encore plus. Il avait beau réfléchir, il ne voyait pas comment son stupide cerveau avait pu le faire éprouver des choses pour Drago Malefoy.
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DRARRY - En attendant la mort
FanfictionHarry est en sixième année, il fait une balade nocturne à la tour d'astronomie mais il semble que Drago Malefoy ait eu la même idée.