Cette nuit

Seulement cette nuit. Pour cette nuit uniquement. Laissons nous aller ce soir. Nos cœurs à l'image de nos corps seront nus; dénués de tout ce que nous nous sommes dissimulé.
Tous mes secrets seront à la merci de tes caresses. Surtout ne cesse pas. Ne t'arrête pas. Puisqu'il n'y a pas de départ sans larmes, si mes larmes coulent n'y prête pas attention, parce que aujourd'hui ce qui compte c'est cette nuit qui nous révèle. Les plaies de mon cœur t'appartiennent.

Cette nuit, je ne veux l'oublier alors murmure-moi ces mots que j'attends.
Avant que tu partes, prends-moi fort, ressens moi, oublies-toi en moi. Fais moi oublier que tu t'en vas. Nous jouerons à ces jeux sensuels qui font des gens des amants, qui suspendent le temps. Tu graveras sur mon corps à l'aide de ta bouche cette nuit qui n'en finit pas de durer entre mes draps. Elle sera éternelle pour moi.
Tu crias ton désir aussi fort que je crierais l'amour. Car cette nuit Luhan c'est de toi dont j'ai envie de m'imprégner. De ton parfum de m'enivrer.

Cette nuit ne sera pas suffisante pour consommer cette passion destructrice que mon être te livre, mais elle suffira à épancher la solitude. A combler le vide que tu vas me laisser. Nos ébats seront enflammés. Laisse les flammes brûler, qu'elles fassent encore durer ces échanges de toi à moi. Ton plaisir sera ma quiétude. Un instant favorable pour faire ce qu'on désire. Je me délecterais de chaque secondes passées même si le temps perdra toute signification.

Cette nuit sera infini. Le ciel n'auras plus aucune limite. La lune elle-même et les étoiles nous convoiteront. Les yeux fermés, le corps en sueur et le cœur, surtout le cœur pour quelque temps en paix. Commettons le pêché ultime. Croquons dans le fruit interdit du plaisir charnel. Nos soupirs monteront au ciel.
Montrons à la vie que cette nuit nous appartiens.
Cette première fois est si précieuse ne la gâchons pas avec des questions inutiles. Qui sait quand tu reviendras ? Qui sait si tu m'aimes aussi ?
Défions la séparation qui s'approche. Fait de tes à-coups un lien éternel, qui nous unit et qui nous unira au-delà de ces kilomètres qui vont bientôt nous séparer.
Fais que cette nuit n'en finisse pas de durer.
Serre moi fort, regarde-moi et touche mes lèvres de ta bouche fiévreuse. Mange mon corps qui t'ait soumis. Rapproche-moi encore plus des étoiles. Cet instant où nos cœurs se frôlent fait suspendre l'inévitable déchirure qui arrivera une fois cette nuit morte.
Murmure encore mon nom. Réitère tes caresses lascives.
Fait moi disparaître sous tes doigts. Réinvente-moi sous tes doigts. Fait moi exister sous tes doigts. Je suis tout et rien qu'à toi.

-Je t'aime...

As tu entendu ce cri soupiré ? Tu te fais plus sauvage et plus brusque, tes mains plus pressées. Veux-tu de suite en terminer ? Ai je poussé trop loin la nuit ?

Pourtant je désire encore, encore te retenir contre moi. Nous n'aurons que cette nuit et je ne le sais que trop bien. Je te souffle de continuer encore un peu. J'en veux encore. Et tant pis si la sincérité et la spontanéité t'ont quitté. S'il te plaît continu. Je supplie pour que dure encore ton envie. Pour que ton corps se presse plus fort sur le mien, pour que nous ne fassions qu'un.

Mais l'aurore approche, la traîtresse lumière glisse dans la chambre à travers les rideaux. Elle te rappelle ton départ prochain. Tu me quittes alors, arrachant ton corps du mien. J'ai subitement froid. Je me sens tellement vide même en te sachant à quelques mètres de moi. Tu t'affrètes et prépares tes bagages. Quand tu remarques mon regard posé sur toi tu me lances un sourire qui me fend le cœur.
Oh Luhan j'aurais tellement voulu que ça ne se finisse jamais. J'ai déjà l'horrible impression d'oublier ce qui s'est passé, de n'avoir fait que rêver. Après t'avoir connu si proche comment vivre avec cette séparation ? Si je te demande de rester, resteras-tu ?

La peur clos pourtant ma bouche, je ne peux risquer de souffrir encore plus.
Les froides nuits me tiendront lieu de compagne après toi . Elles n'auront plus de matins, plus de couleurs, aucune étoile pour m'éclairer. Seulement les ténèbres. Mes seules trêves seront mes songes, là où tes bras seront encore autour de moi. Là où ton cœur répondra oui aux battements du mien. Je t'y donne rendez-vous. Je me lève à mon tour le drap entourant ma taille et m'approche doucement de toi.

- Tu nous accompagneras à l'aéroport ?

Je fais un signe de tête négative. Je ne supporterai pas une échéance supplémentaire. Un simple signe de la main ne suffira pas à te dire combien tu me manqueras et surtout je ne suis pas du tout certains d'être capable de retenir mes sanglots quand tu t'éloigneras, alors qu' ici je pourrais laisser libre cours à mes larmes sans aucun fans ou paparazi pour les surprendrent. Sans toi.

Soudain tu me prends dans tes bras. Les flashs de la nuit m'assaillent. Je ferme les yeux pour mieux me laisser emporter par ce tourbillon de souvenirs. Tu me caresses le dos et en approchant ta bouche vers la mienne tu murmures un : - Viens, je t'en prie , d'une voix presque suppliante.
Puis tu m'embrasses. Un temps ébahit je fini par répondre à ton baiser. Nos langues se cherchent, se trouvent et s'enlacent. C'est ce goût que je ne veux pas oublier. C'est ce geste dont j'ai toujours rêvé. Tu t'éloignes ensuite légèrement de moi, tes bras m'entourant toujours. De ta main droite tu frôles délicatement ma joue.

- Je t'aime aussi Sehun