Princess Sweety

Rialla

_ Père !

Une jeune fille traversa la salle au pas de course, soulevant tant bien que mal les couches de tissu constituant ses jupons, son joli minois tordu par une moue renfrognée. Son père, un grand blond entre deux âges soupira et congédia les quelques personnes présentes dans la pièce d'un geste las de la main. Cette scène étant monnaie courante dans le château, bientôt on laissa seuls père et fille qui se toisaient, durement pour l'une, l'air résigné pour l'autre.

_ Rialla... tenta de raisonner l'homme. Tu ne peux pas entrer ainsi et faire ta crise, cela à chaque fois que quelque chose ne va pas enfin ! (Il soupira encore une fois). Que vais-je bien pouvoir faire de toi... Qui y a-t-il ? Ta robe ne te convient pas ? Ou bien est-ce ta coiffure ?

_ Rien de tout cela père ! Pour qui me prenez-vous ? Une de ces sans-cervelles qui n'aspirent qu'à se marier au plus offrant ?! Fit la blonde avec rage. J'ai appris, pas plus tard que tout à l'heure que vous aviez fait enfermer un jeune du village. Puis-je vous en demander la raison ? ajouta-t-elle d'un ton doucereux, les yeux plissés.

L'homme ferma les yeux quelques secondes en se massant les tempes. C'était ça. Bien sûr, pour quelle autre raison sa militante de fille pouvait bien faire un tel scandale.

_ On l'a retrouvé entrain de chasser dans la forêt, marmonna-t-il, espérant prévenir l'explosion de colère qu'il sentait poindre chez son unique enfant.

_ Pardon ?! Ciel, Père articulez ! hurla presque la jeune fille.

_ On. l'a. retrouvé. entrain. de. chasser. dans. la. forêt. fit son père de plus en plus exacerbé en ponctuant chaque mot par une seconde de silence théâtral.

Elle ne répondit pas tout de suite, espérant sûrement avoir mal entendu. Seulement non, son père ne se reprit pas, se contenant de la regarder, les mains jointes devant lui.

_ Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je te préviens que je n'ai pas eu le choix.

_ Pas le choix Père ?! Sachez, Monseigneur que l'on a toujours le choix.

L'autre ne répondit pas, une moue coupable sur le visage.

 _ Il est trop tard.

_ Laissez-moi lui parler.

Surpris, il leva la tête vers sa fille. Celle-ci se tenait fermement sur ses pieds, un air buté déformait ses traits d'ordinaire gracieux et calmes.

_ Soit, soupira-t-il. Mais ne t'attends pas à gra-

La jeune blonde arrivait déjà à la grande porte, ne prenant pas le moins du monde compte des propos de son paternel.

_ Je ne dînerai pas ce soir ! Cria-t-elle en refermant derrière elle.

Elle descendit quatre à quatre la volée de marches jusqu'aux cellules souterraines qui composaient le cachot du château.

Ordonnant aux deux gardes de la laisser seule avec le prisonnier, elle tenta de calmer sa respiration haletante. Elle allait trouver un moyen pour l'aider. Elle se le promit avant de s'accroupir devant les barreaux sales en scrutant la mi-obscurité quand il y eut un mouvement dans l'ombre accompagné du cliquetis propre aux chaînes.

_ Sors de l'ombre, je te prie. Laisse-moi voir ton visage.

Le jeune homme fit un pas en avant, la tête légèrement baissée, comme le voulait le protocole. Néanmoins, Rialla put vois que ses poings étaient tellement serrés que les jointures de ses doigts blanchissaient.

_ Relève la tête.

Le prisonnier obéit, permettant ainsi à la blonde de pouvoir le détailler comme bon lui semblait.

Comme tous les hommes du village, il portait un simple pantalon de toile brunâtre et chemise blanche aux manches remontées, toute aussi simple. Mais, au contraire de ceux qu'elle avait eu le loisir de croiser, ses vêtements était sales, comme si l'on l'avait traîné dans la boue. Sa peau hâlée par les heures à travailler sous le soleil était parsemée de nombreuses cicatrices claires. Derrière les mèches folles qui lui tombaient sur le front, la noble entrevu de grands yeux saphir.

 _ Quel est ton nom ?

_ Cain.

Sa voix était rauque, dégoulinante de mépris et de colère. La jeune fille ne fut pas surprise et se releva calmement avant d'épousseter sa robe immaculée.

Elle le comprenait.

Sûrement pensait-il qu'elle ne le prenait que pour une simple attraction, un animal en cage que l'on vient voir pour se divertir.

Mais c'était mal la connaître.

_ Et vous ? reprit la voix du brun en face d'elle, la sortant de ses pensées.

_ Rialla... Que t'a-t-on donné à manger ? ajouta-t-elle après une seconde de réflexion.

_ Rien, ricana l'autre. Qu'est-ce que vous croyez ?

Ses joues se teintèrent de vermeil par la colère. Il osait rire d'elle, alors qu'elle essayait seulement d'être aimable...

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La suite prochainement ^o^ J'espère...

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‪#‎Skade‬