Une Chambre Rien Qu'à Nous

Chapitre 1

À peine sorti du bureau du directeur, ma mère me hurla tout ce qu'elle avait sur le cœur.

- Changbin, p*tain ! L'année a commencé y'a un mois et c'est déjà la quatrième fois que ton directeur m'appelle. D'abord c'était de simples avertissements mais maintenant c'est du sérieux. Regarde moi quand je te parle ! Tu t'es fait renvoyer tu entends ! À cause de toutes tes conneries, je suis bonne à devoir retrouvez un établissement qui t'accepte alors que l'année a déjà débuté. Pourquoi t'as changé, tu étais si calme avant, pourquoi répond moi !

Je baissais la tête, je n'avais pas l'intention de lui expliquer quoi que se soit. Elle me lança un regard méprisant mais j'y ressentis une pointe de déception. Le trajet pour rentrer chez nous fut d'un silence mortel. Et dès que je pus fuir cette atmosphère, je m'enferma dans ma chambre, casque sur les oreilles.

Deux trois heures passèrent alors que j'écrivais dans mon cahier. Ce cahier était tout pour moi, le dernier cadeau de mon père avant l'accident... Il l'avait bien choisi, sa couverture en cuir et son ouverture nécessitant une clé, que je portais toujours autour du cou attachée à une chaîne d'argent, me plaisait particulièrement. Enfin, j'entendis ma mère m'appelait, je descendit les escaliers et me posta debout devant elle. Ces yeux rougis me laissèrent penser qu'elle avait pleuré. Elle prie une grande inspiration avant de ce lancer.

- Bon, j'ai pris une décision, peut-être que tu ne vas pas l'aimer mais, dans ta position actuelle, ton avis m'a pas d'importance la dessus.

J'acquiescais doucement et je la vis fermer ses poings avant de continuer.

- Tu vas déménager chez Soyeon dès ce weekend.

- Quoi ?!

- Je l'ai appelé, elle est d'accord et le lycée va tolérer ta présence tant que tu ne fais pas de vague.

- Mais j'ai aucune envie d'y aller !

- Tais toi ! Tu iras dans le même établissement que Yuqi et son frère point final. Et si tu te fais renvoyer de nouveau, je t'envoie à l'école militaire. C'est bien compris ??

Elle hurla cette dernière phrase comme pour se convaincre elle même de se qu'elle disait. Je savais qu'elle mettait toujours ces menaces à exécution je remontais donc dans ma chambre sans rien ajouter claquant la porte pour lui faire comprendre ma colère. Je me laissais tomber dans mon lit tenant contre mon cœur mon journal. Allez vivre chez la famille Kim n'avait rien d'un cauchemar. Ma mère et eux étaient des amis de longue date et Yuqi, leur fille aînée, était ma meilleure amie d'enfance, bien qu'actuellement on ne se voyait plus que pendant les vacances. Ce que je n'aimais pas, c'est le fait d'être séparé de mon chez moi surtout depuis l'année dernière, quand tout avait changé...

Les jours s'écoulèrent lentement et mes valises se terminèrent puis vint le moment de mon départ. Ma mère m'appela un taxi et m'aida à mettre les bagages dans le coffre, elle paya le trajet puis se mit sur le côté et me fit un dernier signe de la main avant que la voiture démarre. Je planta mon casque sur mes oreilles et enclenchais ma playlist, deux longues heures de route m'attendais.

Arrivé à destination, le chauffeur me tendit mes valises et s'en alla. Je me retrouvais seul devant une grande maison design entourée d'un magnifique jardin où l'on pouvait apercevoir des bancs et des hamacs autour d'une belle piscine. J'avancai vers le porche et sonna. Quelque instant plus tard, quelqu'un entre-ouvrit la porte.

- Bonjour, c'est pour ?

- Je suis changbin,
normalement ma mère
a prévenu de mon arrivée.

- Ah oui, désolé j'avais oublié.

Un jeune homme apparue, ses cheveux noirs emmêlés lui donnait un sacré charme que personne ne pouvait nier . On resta là à se regarder dans le blanc des yeux le temps de quelques secondes avant qu'une voix que je connaissais bien appela le garçon.

- Seungmin, c'est pour quoi ?

Soyeon passa la tête dans l'entrée du salon et poussa un cris de surprise.

- Changbin mon chou, c'est toi ! Je ne t'aurais jamais reconnu, tu as bien grandi !
Ta mère m'a demandé de prendre soin de toi donc finis les bêtises mon cher. Seungmin ne le laisse pas dehors enfin ! Viens rentre, je vais mettre de quoi grignoter sur la table du salon et tout t'expliquer.

J'étais choqué, non pas de la générosité de madame Kim mais plutôt du fait que celui qui m'avait ouvert n'était autre que son fils cadet. Le petit garçon timide d'il y a quelques années me dépassait maintenant d'une tête. Il m'invita à entrer et me conduisit dans le salon. Puis sa mère repris son monologue.

- Alors étant donné que tu vas vivre avec nous quelques temps, nous devons instaurer des règles. Numéro 1, tu feras les tâches ménagères qui te seront assignées et ce sans broncher. Numéro 2, aucune sortie sans me prévenir au préalable, monsieur l'ado rebelle. Numéro 3, ici, on prend les repas en famille donc pas question de manger dans son coin.

Elle continua à réciter deux trois règles avant de changer de sujet et de me prévenir que Yuqi arriverai bientôt, sans aucun doute la meilleure nouvelle de la journée.

Environ 15 minutes plus tard, une belle jeune femme blonde rentra dans la pièce. Il lui fallut un temps de réflexion avant de me sauter dessus en criant.

- Aaaaah, trop bien !!

- Salut à toi aussi !

- Je suis trop contente que tu sois là.

Elle me raconta sa journée et tout ce qui se passait à son club de danse jusqu'à ce que sa mère nous appelle pour manger. Quatre couverts étaient installés, je regardais discrètement Yuqi afin de lui poser une question silencieuse, qu'elle compris du tac au tac.

- Mon père est en voyage d'affaires pour 6 mois, il reviendra en mars.

J'acquiescais et me mis a table. Les plats  étaient délicieux, digne du chef qu'était madame Kim. En plein milieu du repas, elle reprit la parole.

- Changbin, j'avais oublié de te le dire mais l'ancienne chambre d'amis a été transformé en débarras et il est or de question que tu dormes avec Yuqi, n'essaie même pas de négocier. Tu partagera donc la chambre de Seungmin.

Un peu surpris de cette révélation, je tournais le tête vers le principal intéressé qui n'avait pas l'air plus au courant que moi de la situation.

Qui aurait cru, à l'époque, que cette décision allait tout changer ?