Recueil d'OS Soukoku

OS n°4 : The last trip

Pdv Chuuya, 23 ans :

Ahh... L'air frais, les montagnes, le pépiement des oiseaux, Dazai... DAZAI ?! Je me redressai d'un bond sur mon transat, renversant la moitié de mon cocktail dans l'herbe. Je jurai entre mes dents, agacé, avant de plisser les yeux pour être bien sûr de ce que je voyais. Et pourtant je ne me trompais pas : Dazai était bel et bien là, dans le chalet juste en face du mien, en train d'ouvrir les fenêtre pour laisser entrer la lumière du soleil à l'intérieur.

Ok. Récapitulatif.

J'étais un capitaine de la mafia portuaire, renommé et craint même des hommes les plus redoutables. Personne ne doutait de ma force - ni de ma taille. Et ces derniers temps, j'avais enchaîné exploit sur exploit, repoussant toujours plus mes limites. Mori m'avait félicité et pour me récompenser, il m'avait accordé des vacances. J'avais longuement hésité sur ma destination avant de finalement choisir la Suisse. Et pas n'importe où, mesdames et messieurs : dans la petite ville d'Interlaken, très touristique en temps normal mais relativement calme hors saison.

Il s'agissait d'une petite bourgade pas piquée des hannetons comme dirait Kaji, avec une vue splendide sur les montagnes, un calme apaisant et surtout, personne pour me reconnaître. En gros, on me foutait la paix et c'était merveilleux. Ici, j'étais juste un jeune adulte tout à fait normal, dénué de responsabilités, prenant un congé bien mérité.

J'avais loué un chalet dans un camping un peu excentré par rapport aux autres. J'étais arrivé tôt ce matin et aujourd'hui, à part me prélasser sur un transat au soleil avec un cocktail bien frais, je n'avais rien envie de faire. Je comptais peut-être aller profiter de la piscine du camping dans l'après-midi ou aller explorer un peu les environs, mais pour l'instant je ne rêvais que de me reposer et ne plus penser à rien. C'était sûrement ce que j'aurais fait si Dazai n'était pas soudainement apparut dans mon champ de vision à moins de dix mètres de moi.

- Dites-moi que c'est une blague... Non c'est pas possible pitié, c'est un cauchemar...

Ecœuré, j'observai le détective siffloter tranquillement en ouvrant en grand les fenêtres du chalet. Les rayons du soleil donnaient des reflets dorés à ses cheveux bruns et à sa peau laiteuse - du moins, les parcelles de peau non recouvertes de bandages. Il avait minci depuis notre dernière rencontre mais son expression semblait beaucoup plus sereine et apaisée. J'ignorais ce qu'il venait fabriquer ici, mais il avait presque l'air heureux. J'avais déjà envie de le trucider.

- Putain mais je rêve ? QU'EST-CE QUE TU FOUS LÀ MAQUEREAU DE MERDE ?! TU ME SUIS OU QUOI ?!

Stupéfait, le brun releva la tête vers moi et se frotta les yeux, s'assurant qu'il ne rêvait pas. Nous nous fixâmes quelques secondes sans rien dire. Une flopée d'insultes silencieuses fusèrent entre nous avant que Dazai daigne enfin me fournir un semblant d'explication :

- Je suis en vacances...? Une minute. Qu'est-ce que TU fous là ?! Je suis venu me ressourcer, pas m'empoisonner !

Ma mâchoire se décrocha littéralement. Quelle était la probabilité qu'on se retrouve en vacances au même endroit et au même moment ?! C'était complètement délirant ! Le destin se moquait de moi, il n'y avait pas d'autre explication possible. Et cet enfoiré louait le chalet juste en face du mien, en plus ? Non. Impossible. Il y avait trop de coïncidences pour que j'y crois... et pourtant, l'expression sincèrement surprise de Dazai ne laissait aucun doute. Notre rencontre était vraiment due au hasard. Je devais vraiment avoir un karma de merde, ou alors c'était une vengeance divine pour me punir de mes actes dans la mafia.

- Je suis... en vacances aussi, finis-je par admettre d'une voix défaite. Apparemment, on a eu la même idée sans le savoir...

- Ma limaaaace mais c'est super ! Tu vas voir, j'ai déjà un programme génial ! Demain on va faire du bateau, après demain on va au casino, il faut qu'on visite la capitale et...