CHAPITRE 9

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ATMOSPHÈRE : «East of eden, Zella day»

Après deux bonnes heures de vol, une courte escale, je ne sais où et des heures interminables de voiture, Konor gara enfin la voiture et éteignit les phares, nous laissant dans l'obscurité la plus totale. Je n'avais aucune idée d'où nous étions, si ce n'est qu'au moins nous étions restés sur le territoire.

— C'est ici, m'informa-t-il.

— Vraiment ? lui demandais-je, incrédule.

L'endroit dont m'avait parlé James était censé accueillir de jeunes orphelins. Cet endroit n'a rien d'un putain d'orphelinat. C'était un immense manoir, perdu au milieu de nulle part, pourtant censé se trouver à Manhattan. Les vitraux étaient recouverts de barreaux et totalement délabrés. Devant nous, la haute grille revêtue de fils barbelés nous barrait le chemin. L'allée en cailloux, de l'autre côté, donnait sur un petit rond-point où était placée une gigantesque fontaine sur laquelle triomphait un corbeau. Tout autour se trouvait une vaste forêt parsemée de petits chemins de promenades, mais ce n'était pas le genre de chemin sur lequel on voudrait s'aventurer seul. Nous étions dans l'état le plus fréquenté des États-Unis et pourtant j'avais l'impression d'être perdue en plein milieu du désert.

L'endroit était immense et pourtant, même si de nombreuses personnes se trouvaient probablement à l'intérieur, il me paraissait sans vie. J'avais le mauvais pressentiment de ne pas être en sécurité, de ne pas être à ma place.

— Il m'a vraiment laissée, hm ?

Konor tourna la tête vers moi, ne comprenant pas tout de suite de qui je parlais.

— James... précisais-je.

— Disons simplement qu'il n'a pas l'habitude de devoir agir de la sorte. Il a juste besoin de prendre un peu de distance, chérie. Je pense simplement qu'il est paumé.

Je voulus répondre, mais un major d'homme interrompit notre discussion en venant ouvrir le portail. Konor tourna la tête vers celui-ci en abaissant sa vitre. L'homme, bien plus âgé que nous, nous rejoignit les mains croisées dans le dos.

—Monsieur, ravi de vous revoir.

—De même, Sébastian.

—Vous restez pour la nuit ? demanda le vieil homme.

—Pas aujourd'hui, je ne fais que déposer la demoiselle.

Monsieur ? Ravi de vous revoir ? Ils se connaissaient ?

L'homme hoche la tête, nous invitant à entrer d'un signe de la main. Konor fit rugir à nouveau le moteur et avança la voiture jusqu'au bout du chemin avant de se garer.

— C'est ici que je te dépose. Sébastian va te présenter l'endroit.

J'inspirai un bon coup.

Allez Lara, t'es tout sauf une trouillarde, il ne t'aurait jamais amené là où tu risquais ta vie. Du moins, je présume qu'il n'aurait pas oser.

J'avais envie de continuer de croire en lui, de croire que malgré tout, il pouvait être bon. C'était l'un de mes défauts, toujours essayer de trouver la bonté même chez une personne qui en était totalement dépourvue.

J'ouvris la portière, décidée à reprendre ma vie en main, mais Konor interrompit mon mouvement en me prenant le poignet, ce qui attira mon attention. Je tournai la tête en sa direction pour lui faire face.

— Petit conseil ma belle ; n'oublies jamais que tu es forte et que tu n'as besoin de personne. Ne compte que sur toi-même.

Ses paroles ressemblant un peu trop à celles de James me rassuraient d'autant moins, mais je me contentai d'hocher la tête. Il me lâcha ensuite, me permettant de sortir de la voiture.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant