Chapitre 1 (prt I)

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Le noir était partout autour de moi. Le froid gelait chaque parcelle de mon corps qui était en piteux état. La moisissure donnait une odeur infecte et lourde à l'air. Le bruit des gouttes d'eau tombante du plafonnier m'agaçait au plus haut point.

Une semaine que j'étais enfermée ici, peut-être plus, peut-être moins, j'avais perdu le compte à vrai dire. Mes membres étaient endoloris, raides et presque paralysés par la froideur de cet endroit. Mes vêtements me collaient à la peau tellement ils étaient sales.

Ici, j'ai eu énormément de temps pour réfléchir. Adah. Je devais la retrouver par tous les moyens. Elle avait disparu il y a un peu moins d'un mois avant mon enlèvement. Aux dernières nouvelles, elle avait été aperçue avec un groupe d'hommes aux alentours du village de Brøvik, ce qui voulait dire à plus de trois jours à cheval, enfin d'où j'étais en tout cas. Maintenant, elle est à mille lieux sûrement, ma petite sœur.

Des pas lourds me sortirent de mes pensées. D'après le bruit, j'aurais dit que c'était un homme. J'ouvrais les yeux, mais ne vis rien. Puis une douce lumière jaune apparut dans mon champ de vison. Un homme gigantesque se posta devant les barreaux de ma cellule avec une torche qui paraissait ridiculement petite pour la main de l'homme. Un petit bruit métallique retentit entre les murs et le géant ouvrit la porte.

- Viens.

C'est cette voix que j'entendais pour la première fois depuis que je suis ici, une voix grave, très grave. J'essayais de me lever, mais je retombais sur mes genoux. Je levais mon visage pour regarder l'homme, il me regarda et ne fit rien, ne dit rien.

Je retentais de me mettre debout et tombais à nouveau sur le sol gelé. Un soupir arriva à mes oreilles et des bottes de fourrure apparurent devant mes yeux. Il me tendit sa main pour que je la lui prenne.

Une fois debout, il se décala. Je fis un premier pas, mais me raccrochais au manteau de fourrure épaisse du géant.

- On n'a pas toute la journée, me prévint-il.

Les cheveux devant les yeux, j'arrivais à peine à distinguer le couloir fait dans la roche. L'homme me tenait par le bras fortement. Un gémissement de douleur s'échappa de mes lèvres.

Des marches et encore des marches, on a dû en monter des centaines. J'avais les jambes qui tremblaient à chaque fois que je posais un pied au sol, les couloirs se ressemblaient tous, j'avais l'impression d'être dans un labyrinthe, mais le géant avait l'air de savoir où il allait. Je vis enfin la lumière du jour, mais fermai immédiatement les yeux. L'homme me poussa dans une salle et referma la porte à clé.

Génial, j'étais passée des sous-sols au rez-de-chaussée. Une fois mes yeux habitués, je les ouvris grand. Il y avait une bassine d'eau fumante, des vêtements en peau d'animaux posés sur le dossier d'une chaise et de la nourriture mise sur une table basse. Je m'approchais de la seule fenêtre de la pièce, je regardais à travers et vis le vide absolu, un grand précipice entre de grandes montagnes. Où étais-je encore tombée? pensais-je.

Ce bain m'avait fait un bien fou, les vêtements étaient parfaits pour moi et manger m'avait fait revivre, mais pourquoi? Pourquoi m'avoir enfermée dans un trou puis m'offrir le luxe d'avoir un bain chaud, de me donner des vêtements propres et de la nourriture. Par qui m'étais-je fait enlever? Pourquoi? Les questions s'entrechoquaient dans ma tête.

La porte s'ouvrit subitement. Ce n'était pas l'homme de toute à l'heure, mais une jeune femme à la peau blanche comme neige et des cheveux noirs, tel le plumage d'un corbeau, tel que les miens. Elle avait des habits similaires à ceux que je portais.

- Lève-toi et viens avec moi, dit-elle d'une voix froide.

Je la suivis sans poser de questions. J'observais l'endroit où j'étais enfermée depuis... depuis longtemps. Tout avait été creusé dans la roche noire de la montagne, les couloirs étaient ornés d'arches de plusieurs mètres de haut. Et il y avait quelques encoches dans les murs pour laisser place à de petites fenêtres. La jeune femme me fit de nouveau passer par des milliers de couloirs.

Si je voulais sortir d'ici c'était mal parti. Comment allais-je pouvoir me retrouver dans ce labyrinthe? Elle s'arrêta enfin devant une géante double porte en bois.

- Entre, il t'attend.

Je regardais la porte, puis elle.

- Allez, il n'aime pas qu'on le fasse attendre.

Je ne posais pas de question, à quoi bon? Je mis mes mains sur le bois brut et poussai de toutes mes forces l'une des portes épaisses puis entrai et je vis le fameux il.

Écrit par Sasha

La quête des détenteurs du temps Où les histoires vivent. Découvrez maintenant