Chapitre 1 (prt III)

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Thom me prit par le bras et me conduisit cette fois dans une salle qui présentait les mêmes caractéristiques que les autres, creusée dans de la roche noire, mais qui comportait uniquement deux chaises et un bureau au milieu, en bois.

Il me fit asseoir sur l'une des chaises et s'installa en face de moi.

-J'ai une proposition à te faire, commença-t-il de sa voix rauque en sortant un parchemin jauni du bureau qui se trouvait entre nous.

-Vraiment, l'interrogeais-je, d'un ton rempli de sarcasme. Je n'ai rien à offrir en échange.

-Oh que si, tu sais des choses qui pourraient nous être très utiles, et moi, j'ai dans mes mains quelque chose qui pourrait bien t'intéresser.

-A part ma liberté, rien ne m'intéresse, et certainement pas votre morceau de parchemin moisi, lui répondis-je, d'un ton méprisant.

En vérité, la seule chose qui m'intéressait, était de savoir où était ma sœur, et si elle était en sécurité, mais je n'allais pas me confier à mon geôlier. Cependant, il semblait avoir lu dans mes pensées, car il continua d'un ton confiant :

-Ce parchemin moisi, comme tu dis, indique la position de ta chère sœur, Adah. Il est ensorcelé pour la suivre à la trace.

Un rictus se forma sur ses lèvres quand il vit ma réaction. Dès qu'il avait prononcé son nom, mon corps fut parcouru de frissons, et j'approchais rapidement ma main du parchemin. Mais, il rangea le bout de papier dans sa poche avant que je puisse faire quoi que ce soit.

- Maintenant, tu as deux solutions : tu dis tout ce que tu sais sur ce symbole qu'il t'a montré, ou ta petite sœur paiera la conséquence de ton silence.

-Qu'est-ce que vous allez lui faire, m'emportai-je, en me levant de la chaise si brusquement qu'elle tomba par terre.

Le géant, pas le moins du monde impressionné, me répondit :

-Je ne sais pas encore, mais il doit bien avoir une idée, et je ne pense pas qu'elle va te plaire.

-Mais je ne sais rien de ce symbole, m'écriais-je, la fureur me faisant sortir de mes gonds.

Cela me tuait de savoir qu'ils pouvaient faire quelque chose à ma sœur à tout moment, et d'être impuissante !

-Dommage, répondit simplement Thom, ne paraissant pas me croire. Tu as jusqu'à ce soir pour te décider, après, son destin sera scellé...

Après ces paroles glaçantes, le géant ne me raccompagna pas dans ma cellule, mais dans une chambre similaire à celle où je m'étais changée, plus tôt dans la journée. Il ferma la porte à clé derrière moi.

Ma nouvelle prison était beaucoup plus luxueuse, des meubles en bois peints, recouverts de tissu doré, et près d'une grande fenêtre, un lit qui semblait si moelleux, que je me sentis obligée de m'y allonger.

Dans mon ancienne cellule, je dormais sur un matelas usé et moisi, et maintenant que j'avais un lit confortable, je peinais à trouver le sommeil. Lorsque je me tournais vers la fenêtre pour observer le paysage, une carte attira mon attention. Elle ne contenait qu'une seule phrase : "En espérant que ce confort vous aide à retrouver la mémoire." Elle n'était pas signée, mais je savais très bien qui l'avait écrite. C'était ce fameux il.

Je déchirerai le bout de papier, et fouillai dans ma mémoire où j'avais bien pu voir ce maudit symbole. Je n'avais pas le choix, je ferai tout mon possible pour qu'il n'arrive rien à Adah. Je me perdis dans mes souvenirs, tout en contemplant le paysage que m'offrait ma fenêtre : de la neige à perte de vue, encore et encore des montagnes et un ciel sombre, constellé d'étoiles.

Le vent me fouette le visage, alors que je traverse à toute vitesse un champ enneigé sur le dos de mon cheval. Je bande mon arc et vise une alouette. Je tire, et l'animal tombe au sol. J'arrête ma monture pour ramasser l'oiseau qui sera notre repas de ce soir. Je souris, satisfaite de ma prise et reprends le chemin de la maison.

Une fois arrivée, je salue Adah qui fait un bonhomme de neige dans le jardin. Plus je me rapproche de la maison, plus j'entends mes parents se disputer. Une fois mon cheval attaché, je rentre dans la demeure, mais mes parents se taisent dès qu'ils m'aperçoivent. J'ai le temps d'apercevoir un drapeau avec un sablier et un serpent autour dessinés dessus, avant que ma mère ne le jette précipitamment dans le feu.

Je me réveillai en sursaut et me redressai, le souffle coupé. Voilà où j'avais vu le symbole ; dans ma propre maison. Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus longtemps, car Thom déverrouilla la porte, et m'emmena à nouveau dans le bureau de son patron, qui était pour l'instant vide. Je m'assis, et le géant sortit. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit à nouveau et il rentra.

Écrit par Justine

La quête des détenteurs du temps Où les histoires vivent. Découvrez maintenant