Il faut bien frotter son archet avec de la résine avant de jouer du violon, le crin est très sensible et s'il n'est pas bien entretenu, il s'abimera et le son qu'il jouera sera désagréable, la personne qui en joue perdra même en agilité. Tenir un archet est tout un art, il ne faut ni le pincer, ni le serrer, mais il faut tout de même garder une certaine maîtrise sur lui. Si vous regardez les plus grands violonistes, vous pourrez observer que la tenue de l'archet est beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît.
Le pouce doit soutenir par dessous, au niveau de la Virole et les autres doigts quant à eux, doivent maintenir le poids de l'archet, même si l'index qui repose sur la Poucette doit déjà, à lui seul exercer une pression naturelle. Sa tenue est assez complexe, mais elle fait réellement la différence de son.
C'est pour cela que tous les violonistes, altistes et violoncellistes présents dans l'orchestre s'empressent de frotter leur archet avant que l'opéra ne commence. Même si les instruments ne sont pas les mêmes, l'entretien du crin est similaire. Le nez fourré dans leurs partitions, ils astiquent avec énergie leur arche avec de la colophane. Les musiciens d'instruments à cuivres et à vents inspirés et expirants, et font des mouvements de bouches pour se muscler ou se détendre. Derrière eux, les joueurs de percussions tapent doucement sur leurs instruments pour s'échauffer les doigts et les poignets...
Dans un orchestre symphonique, les instruments à cordes se tiennent tout autour du chef d'orchestre, derrière, nous rétrouvons les instruments de la famille des bois et encore derrière, la famille des cuivres. Au dernier rang, nous rétrouvons les instruments à percussions. En revanche, cet orchestre symphonique joue pour un opéra. Les musiciens à instruments sont donc cachés du public car ils ne jouent que dans la fosse de l'opéra, tant que les artistes lyriques sont sur scène et interprètent en public leurs talents.
Néanmoins, cette histoire commence à la gauche du chef d'orchestre, au dernier rang des violonistes, là où les sons les plus doux de l'orchestre résonnent... Là où un homme blond et britannique accorde gracieusement les cordes de son violon, avant que l'opéra ne commence.
Cet homme relit ses partitions, les tourne de temps à autres, l'ai remplacé sur le pupitre... Il profite du calme qu'il y'a dans l'opéra, avant que ne revienne tous les spectateurs. Il échange même avec le chef d'orchestre sur un sujet banal, parle avec d'autres musiciens qu'il connaît.
Il se déteste du début de l'événement. Bien qu'il soit dans la musique depuis toujours, ses émotions sont toujours les mêmes, l'excitation de l'avant, le stress et l'adrénaline du pendant et le sentiment d'accomplissement et de fierté de l'après.
Richard, tel est son prénom, à rejoint la troupe de musiciens de l'opéra "Symphonia Aquilegiae vulgaris" il y'a maintenant quatre ans. Ce qui l'a dotée dans l'opéra, au-delà des voix fabuleuses des chanteurs sur scènes, est, la discrétion. Pouvoir exercer ses talents de violonistes dans un véritable orchestre, étant tout en caché dans la fosse d'un magnifique lieu qu'est l'opéra, était pour lui la parfaite combinaison. La cachette parfaite pour exprimer ses émotions au grand public tout en restant totalement inconnue. Il vit dans l'ombre, tout comme ces musiciens qui pratiquent avec lui l'orchestre symphonique pour l'opéra. Richard Claremont est un homme posé. Il transpire la musique classique et le romantisme est cela en fait son charme, au-delà de son physique comparable à Don Juan.
Il est admiré par l'orchestre entier, mais lui admire l'orchestre.
Depuis son entrée dans ce magnifique opéra, sa passion pour la musique classique et le théâtre lyrique n'a fait qu'augmenter. Il passe le plus clair de son temps à jouer du violon, écouter des disques de musique classique, lire des partitions, aller lui même à des opéras ou opérettes, ou encore regarder des vidéos d'opéra qu'il trouve sur internet.
Il tourne son regard vers l'horloge qui surplombe la fosse où la troupe de musiciens se trouve et constate avec excitation que l'heure approche. Ses sourcils se lèvent, puis se froncent avec détermination. Il est bientôt l'heure.
"Trente minutes avant l'arrivée des premiers spectateurs." Annoncez le chef d'orchestre en se plaçant sur son estrade pour entamer un petit discours à sa troupe avant le commencement de l'opéra. Les quelques musiciens qui parlaient ou qui s'entraînaient debout s'assirent à leur place respective et écoutèrent attentivement.
***
"Commencement de l'interprétation à neuf heures du soir". Écrit en gras sur la petite feuille dépliante que lui a tendue une jeune femme bien habillée après qu'elle lui ai donné son emplacement dans la grande salle d'opéra pour la soirée.
"Merci" chuchota l'homme lorsque la jeune femme s'en va pour placer d'autres spectateurs à leurs sièges. Il prit place. Il profite de son avance pour mettre son téléphone en mode avion et retirer son blazer bleu marine qui lui contient déjà trop chaud pour le reste de la soirée. Il déplia le petit papier et s'acquitta à la tâche de lire l'histoire racontée dans cet opéra, même s'il l'a connu déjà plus ou moins étant donné qu'il avait fait des recherches à ce sujet avant d'acheter billet de fils.
Acte I ; Au XVIII ème siècle, un jardinier est rejeté de son village et se voit obligé de vivre coupé de la civilisation dans un coin reculé d'une montagne où vit un homme très étrange qui se dit avoir la profession de cristallier. Ceux-ci deviennent très amis, néanmoins ils doivent survivre sans se faire chasser pas les habitants du village au pied de la montagne. {Entracte}
Acte II ; Le village apprenant que les deux hommes rejetés sont devenus amis décident de les séparer. L'ancien jardinier est emporté au royaume d'un coté où il sera le nouveau bouffon du roi. Tant dis que le cristallier sera pillé de tous ses pierres précieuses, et enfermé dans la grotte où il a vécu. {Entracte}
Acte III ; Le jeune jardinier s'enfuit du royaume où il était exilé et va secourir le cristallier. Une fois sauvé, le cristallier lui avoue son amour. Malheureusement avant la réponse du jardinier, un homme du village l'aillant vu se confesser, transperce le cœur du jardinier avec sa lance et emmène le cristallier au village pour qu'il soit brûlé sur la place principale.
Cet opéra est doté d'une singularité ; déjà grâce au cadre particulier de l'histoire. En effet, on ne voit que rarement des opéras interprétés dans des lieux comme la montagne. De plus, l'autre coté étrange de cet opéra est son histoire d'amour homosexuel.
sa création, l'opéra n'a pratiquement jamais révélé le sujet de l'homosexualité, principalement car c'était très tabou à l'époque. La seule pièce que l'on connaît autre que celle là avec des tonalités d'homosexualité fut "La Calisto". Dans laquelle deux femmes, nommées Calisto et Diane auraient eu une relation charnelle. C'est cette caractéristique qui a poussé ce jeune homme à venir voir et écouter cette interprétation. Avec impatience il croise les jambes et se penche en avant lorsqu'il vu l'heure approcher.
La sonnerie retentit. Signalant ainsi le début de l'opéra, les spectateurs se taisent. Les lumières s'éteignent progressivement, les rideaux s'ouvrent lentement et la scène est enfin dévoilée. La pièce commence sur un silence agréable.
Et le premier son qui résonne est un violon.
YOU ARE READING
Symphonia Aquilegiae vulgaris
FanfictionIl y'a un joueur de violon renommé, quelque part, fondu dans la foule de musiciens d'un célèbre orchestre qui accompagne un opéra, et un jeune homme venu de loin qui l'observe attentivement avec admiration.