Rancœur

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J'ai le cœur rance

Quel dommage à un si jeune âge

« Et pourquoi ? » Me demanderiez-vous.

Je ne sais pas.

Ou plutôt je ne sais plus bien.

Alors je me persuadé que ça n'a pas d'importance.

Il faut être revanchard pour tenir compte de simples trous dans sa mémoire.

Or je ne le suis pas.

Tout du moins je ne le pense pas.

Mais elle est là,

La Rancœur.

Me coupant le souffle.

M'arrachant mes larmes et mon sang,

Se déguisant en sa lointaine parente,

Anxiété.

Elle ne s'arrête pas là.

Elle me brouille la pensée,

Elle empale mon cœur,

Se planque dans ma trachée,

Se niche en mon ventre,

Elle me rend plus forte,

Elle me rend plus agressive,

Je lui hurle mon silence,

Elle s'en empare,

Et moi, con que je suis, je danse.

Je danse sa ronde infinie,

À la foie amante et bourreau de mes nuits.

On s'y habitue, et l'ennui,

C'est qu'à nouveau on en à envie.

Je pense donc je suis, une connasse trop épris

De moi-même.

C'est dingue comme je m'aime.

Je n'ai d'yeux que pour moi

Ah, cette putain de haine.

Je les hais tous,

Mais plus que tout,

Je me hais moi.

Mes silences, mes mots doux

Je ferais tout pour leur plaire.

Eux, visages trop fermés, visages familiers.

Ont-t-ils pu m'aimer ?

Moi qui me suis,

Torturé,

Déchiré,

Je mérite de payer.

Celle qui chuchoteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant