Chapitre 5

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La nuit est fraîche en cette journée d'été. Je cours le plus rapidement possible malgré la douleur que me procurent mes pieds. Je n'ai pas complètement cicatrisé, mais je dois impérativement les trouver. Je trébuche dans une ruelle sur la jambe d'un homme qui dormait là. Je m'excuse avant de me relever et de reprendre ma course. Heureusement que je sais où leur repaire, sinon j'aurais perdu du temps à lui écrire une lettre. Il va aussi falloir qu'elle m'explique comment elle fait pour grimper partout aussi facilement ! Je suis contrainte de faire une petite pause en sentant mes poumons brûler. Catra a une santé fragile ou quoi ?!

Quand je suis plus ou moins remise, je reprends ma course. Je m'arrête devant des marches et regarde autour de moi pour voir s'il n'y a personne qui m'a suivie. J'étais traumatisé par Frollo dans notre-dame de Paris et il est hors de question que je fasse subir ça au révolutionnaire. Dans le livre, Ayden n'était pas aussi malin. Je n'entends aucune respiration. Je descends les escaliers avant de toquer violemment à la porte. Je cogne mon poing contre le bois espérant de réveiller quelqu'un. C'est un homme que je ne connais pas qui ouvre la porte. Il baille grossièrement et s'apprête à me crier dessus pour toquer ainsi à la porte, mais je le devance.

"Adora ! Je dois voir Adora maintenant !"

L'homme est surpris. Bouge-toi un peu merde ! Il me laisse entrer avant d'aller chercher la blonde. Tout le monde dort. Comment ils font alors que j'ai frappé comme une malade à la porte ? J'en profite pour mettre des caisses devant la porte au cas où. On est jamais trop prudent. Je me retourne en entendant le souffle d'Adora. Oh, je n'avais pas prévue qu'elle soit aussi belle au réveil malgré ses cheveux en bataille. Son regard bleuté, endormie se pose sur moi avant de se dilater et s'écarquiller. Elle se précipite vers moi.

"Camille ne me disait pas des conneries. Je vais vraiment penser que tu es folle princesse, me dit-elle.

Ce n'est pas drôle Adora. Je devais te prévenir : Ayden sait où vous vous cachez. Il peut attaquer à tout moment.

Ok, respire d'abord un bon coup, je fais ce qu'elle me dit, Camille réveille tout le monde et dit leur d'aller rejoindre les souterrains.

Pas de soucis !

Les souterrains ? Je demande.

Oui, tu pensais vraiment que je n'avais pas imaginé ce genre de situation ? Durant le mois où j'ai travaillé pour toi, on a préparé une autre cachette, elle me sourit."

Je n'arrive pas à croire qu'elle avait tout prévu. Les gens se réveillent progressivement et commencent à réunir certaine de leurs affaires pour aller dans ces fameux souterrains. J'avais oublié que l'histoire avait changé. Je dois arrêter dès maintenant de me baser sur ça et de vivre la vie telle qu'elle est. Je sens qu'Adora me porte pour me faire m'asseoir sur la table au centre de la pièce. Elle retire mes chaussures et mes bandages qui se sont abîmés dans ma course. Je grimace en voyant l'état de mes pieds. J'ai un peu forcé dessus en courant. Adora les examines avant d'appeler quelqu'un.

"Perfuma tu n'aurais pas une de tes plantes qui puisse lui être utile ? Une blonde regarde mes pieds.

Je dois avoir quelque chose qui puisse la soulager, ne bouge pas."

La femme s'éloigne avant de se faire arrêter en chemin par une femme aux cheveux blancs qui l'embrasse. Je détourne le regard. Les roturiers ont de la chance de vivre comme bon leur semble. Je sursaute en sentant les mains chaudes d'Adora remonter sur mes jambes et ainsi relever un peu ma robe. À quoi elle joue là ?

"Tu es tombé ?

Oui, j'ai trébuché sur les jambes d'un homme qui dormait comme une idiote, je réponds.

Décidément, je ne suis plus là pour m'occuper de toi et tu te blesses sans arrêt, dit-elle avec taquinerie.

J'étais inquiète pour toi ! Si je ne t'avais pas prévenue, j'ose imaginer ce qui serait arrivé, je sens son pouce glisser sous mon œil.

Ne pleure pas. Grâce à toi, aucun de nous ne va pas perdre la vie ce soir. Le peuple aura une grosse dette envers toi.

Gagner cette révolution et vous l'aurez rembourser.

À vos ordres votre majesté."

Perfuma revient avec une plante qu'elle écrase dans un bol et des bandages. La révolutionnaire me laisse aux mains de son ami pour qu'elle aille aider les autres. Quand la plante est réduit en bouillie, elle l'étale doucement sur mes plaies. Je geins légèrement de douleur quand je sens que ça brûle. La blonde s'excuse avant de bander mes blessures.

"Comment vous êtes vous fait ça ? Elle me demande.

Oh, j'ai marché sur et dans des ronces. Je suis folle aux yeux de la cours royale.

C'est assez dangereux, mais intelligent.

Je peux vous poser une question ? Elle hoche la tête, j'ai vu que vous avez été embrassé par une femme, vous n'avez pas de regard écœurant sur vous ?

Oh si, mais on les ignore parce qu'on est heureuse comme ça ! Si on devait s'arrêter de vivre pour plaire à quelqu'un alors la vie serais triste. Il faut savoir écouter son cœur avant sa tête."

Écouter son cœur ? Je cherche du regard Adora qui aide un enfant à rassembler ses affaires. C'est décider : quand tout sera fini, je demanderais à cette magnifique grande blonde d'être ma reine. La métisse me laisse et va prévenir la révolutionnaire qui revient vers moi. Les personnes présentes commencent à se faire moins nombreuses, déjà dans la deuxième cachette.

"Tu as besoin que je te ramène au palais ? Me demande la blonde.

Ça ira, il va juste falloir que j'arrive à grimper à la grille, je lui dis.

Avec l'état de tes blessures ? Tu ne peux pas passer par l'entré principale ou celle de service ?

Je serais vite repéré. Si on apprend que je suis de mèche avec les révolutionnaires je serais accusé de haute trahison en vers la couronne.

Comme c'est rassurant ce que tu dis. Laisse-moi t'accompagner le plus loin possible alors, c'est pour me rassurer.

D'accord, c'est seulement parce que je veux que tu dormes sur tes deux oreilles."

Elle m'offre son plus grand sourire. Je suis contente que ça lui fasse plaisir. Elle prévient tout le monde ce qu'elle compte faire avant de partir. On reste silencieuse au cas où qu'il y est un soldat dans les parages, mais je sens qu'elle réclame un contact avec moi pour s'assurer que je suis là. Je prends doucement sa main, ressentant la chaleur de sa peau. Je l'entends soupirer puis chuchoter.

Notre révolution ! [Catradora AU]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant