Prologue

148 8 0
                                    

Pov inconnu:

                                                                                                                          Aujourd'hui,  Quelque part en Esagne

Dans l'obscurité menaçante, j'avance en sifflotant guilleret. Le dos droit et fier, les mains enfuies dans les poches, mes Dr Martens martèlent le sol froid et humide. L'écho se charge naturellement d'annoncer mon retour ombrageux. Une ampoule grésillant éclaire faiblement l'espace exigu d'où je me trouve, faisant danser les ombres spectrales au plafond.

Semblant animés d'une volonté propre, leurs ténèbres se déchainent, comme s'ils se bousculaient un à un pour me révéler les secrets tordus que renferment ces murs nus.

A mesure que mes pieds foulent le sol, une silhouette recroquevillée se dessine dans un coin, inerte et silencieuse. Je cueille sa terreur du bout de la langue, anticipant ma victoire imminente. Je prends plaisir à rôder autour d'elle lentement, un couteau affûté glissant entre les doigts, savourant chaque frisson d'excitation qui me traverse en la voyant si vulnérable, complètement à ma merci.

Elle est faible, maudit soit le jour qui nous a mis sur le même chemin. Faible jusqu'à l'os. Je doute qu'elle puisse seulement lever la tête, si tant est que sa vision soit encore intacte.

Un sourire carnassier étire mes lèvres désormais alors que je m'installe nonchalamment sur une chaise, renversant son dossier. Ma posture indifférente semble se moquer éperdument de sa détresse palpable qui rythme avec les battements effrénés de mon cœur.

Mes yeux scrutent chaque détail de son visage, gravant dans ma mémoire ces petits détails qui autrefois m'avaient si troublé : le grain de beauté en forme de croix au coin de son œil gauche, cette mèche de cheveux rebelle qui lui barrait obstinément la vue, ces yeux noisette empreints d'un éclat singulier que je m'apprête à éteindre.

Un ange passe. Je me lève brusquement, interrompant le fil de mes pensées qui commençaient à divaguer, et m'agenouille devant l'autrice de mes tourments. D'un geste presque tendre, je caressais son visage avec mon arme, ce même visage dont elle tirait tant de fierté.

Ses yeux s'ancrent enfin aux miens avec une intensité désespérée, priant y trouver peut-être quelque rédemption, ou hésitation.

—S'il te ...plait...laiss..

Ces quelques mots murmurés s'avèrent lui demander un effort surhumain. Dans son regard, abysse de noirceur et de détresse, chaque éclat de douleur, chaque reflet de souffrance semble vouloir me crier une vérité insoutenable que les mots ne peuvent contenir. Pourtant, je ne pouvais me soustraire à la violence de son regard, nous rappelant inexorablement la cruauté ironique de l'existence.

On me l'a arraché si brusquement... Mais qui suis-je pour offenser la volonté des dieux ?

Elle pousse un long gémissement étouffé. Le métal froid de mon arme continue d'effleurer pensivement sa peau diaphane, faisant frissonner son corps devenu anormalement frêle par mes soins. Elle se crispe de suite, préférant fermer les yeux plutôt que de croiser à nouveau la lueur folle de ma démence.

Qu'on joue à ton propre jeu : le Martyr...mais avant tout, me permets-tu ?

Sans attendre, je lie nos mains tendrement, une dernière fois, en souvenir de notre histoire inachevée. Je tais mon cœur qui se serre de chagrin et récite solennellement sans flancher :


Ame et corps, je me dévouerai.

Servant notre honneur, je demeurerai.

Dans les sommets de la gloire et des heures de victoire,

Comme dans les ombres de l'adversité et des larmes de misère.

Je prête allégeance aux Riviera.

Berceau sacré des hommes libres et des esprits fiers,

Je coulerai le sang, sans peur ni réserve

Pour préserver notre famille.

Que mon engagement résonne, gage de ma dévotion solennelle,

À la grandeur de notre héritage perpétuel,

Dans les cieux éclatants comme dans les nuits austères,

Je garderais nos secrets, jusqu'à ce qu'à la dernière prière.

De l'émotion agite le corps de ma proie, qui se débat tourmentée par la suite des évènements. Elle a saisi ce que cette maudite mise en scène signifie.

Son monde s'effondre et le mien avec. Le silence n'a jamais été aussi assourdissant.

D'un air contrit, je prononce une dernière prière :

— Puisses-tu emporter avec toi un petit bout de moi, même à l'au-delà.

Ma maigre consolation est de savoir que sa dernière pensée me sera destinée,

Que son dernier souffle se mélangera au mien,

Que malgré les circonstances, je demeurerai son premier et son dernier.

Que peut-être parviendrai-je un jour à faire le deuil de nos perfidies.


                                                       L'ignorance peut se révéler si douce...comparée à la vérité crue.


                                                                                                                                                                                 A SUIVRE

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Bonjour et Bienvenue à toutes mes lectrices à nouveau :) ! Je suis très contente de retourner sur la plateforme une deuxième fois. J'ai décidé de reprendre les choses en main maintenant que je suis en vacances. Legacy est mon tout premier bb , donnez moi de la force !! J'essaierai de publier fréquemment :) Et sur je vous dis à bientôt pour un prochain chapitre mv ! Bioussss

LegacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant