Snake's Kiss

Chapitre 2

Le vent mordait sa peau, la faisant trembler. Seule dans une ruelle sombre faiblement éclairée par des lampadaires défaillants, elle avait l'impression d'être plongée dans un film d'horreur. Une présence indéfinissable semblait la suivre, se déplaçant dans l'obscurité et réduisant peu à peu la distance entre eux. La peur lui nouait l'estomac.

Tâtonnant en avançant, grelottante, un bruit sourd la fit hurler. Elle se retourna pour voir un lampadaire qui venait d'exploser, projetant des éclats de verre. Figée, elle fixa le lampadaire brisé, ses yeux scrutant les ténèbres. Puis, un hoquet de terreur lui échappa. Une silhouette se dessinait lentement dans l'ombre.

C'était une personne, ou quelque chose, d'indéniablement dangereux. Instinctivement, elle sut qu'il fallait fuir. Son estomac se tordit de peur, alimentant une course effrénée à travers des ruelles de plus en plus étroites et sombres. Le bruit de ses propres pas résonnait, mais celui de son poursuivant semblait toujours plus proche. Elle était une proie. Lui, le prédateur.

L'adrénaline la maintenait en mouvement, insensible au froid et aux douleurs de ses nombreuses chutes. Mais une énième chute la cloua au sol. Elle réalisa que c'était fini. Elle ne pourrait plus se relever. Tremblante de peur et de froid, elle ferma les yeux, attendant l'inévitable. Tout devint noir.

- Hé, ma belle, ça va ?

La voix de Liam la ramena brusquement à la réalité. Lélia secoua la tête, chassant les images du cauchemar qui la hantait encore. Elle releva les yeux, esquissant un sourire en guise de réponse. Liam posa deux cafés fumants sur la table devant eux.

Elle fixa les tasses un moment, observant la vapeur se diffuser dans l'air, leur parfum chaud et réconfortant apaisant légèrement l'étreinte glaciale de sa peur. Pourtant, les souvenirs de cette silhouette menaçante dans la ruelle restaient vifs.

Liam, assis en face d'elle, l'observait, ses yeux verts foncés pleins de curiosité et de souci. Il la connaissait trop bien pour ne pas remarquer qu'elle cachait quelque chose. Ils avaient partagé des moments semblables par le passé, des instants où l'un et l'autre savaient quand l'autre avait besoin d'un peu de silence ou de réconfort.

- Tu veux me parler de ce qui se tracasse ? demanda-t-il doucement, ses doigts jouant avec la poignée de sa tasse.

Lélia soupira, esquissant une grimace avant de balayer sa question d'un geste.

- Non, pas besoin, ce n'était qu'un cauchemar. Le décalage horaire, sans doute, répondit-elle en buvant une gorgée de café.

Liam arqua un sourcil, visiblement peu convaincu. Lélia, connaissant son meilleur ami, savait qu'il ne lâcherait pas si facilement mais elle ne voulait pas en parler donc elle changea rapidement de sujet pour que ce dernier n'essaye pas de la questionner.

Lélia posa sa tasse et força un sourire, détournant la conversation avec une légèreté feinte.

- Alors raconte moi les nouvelles depuis mon départ ? La rénovation de ton nouveau appartement s'est bien passé ?

Liam plissa légèrement les yeux, comme s'il évaluait si elle essayait simplement de l'éloigner du sujet précédent. Mais il finit par céder, tapotant l'écran de son téléphone pour chercher les images et lui montrait.

- Tu as de la chance, j'ai pris quelques clichés. Mais ne crois pas que je sois dupe, Lélia, lança-t-il avec un sourire mi-amusé, mi-sérieux.

Elle rit, légèrement.

- Je sais, tu es trop perspicace. Allez, montre-moi.

Il fit défiler des clichés sur son téléphone, les retournant pour qu'elle puisse voir. Les images montraient un appartement aux murs d'un vert feuille éclatant, très spacieux. Les efforts de Liam avaient porté leurs fruits, et le résultat était remarquable, Lélia devait l'avouer. Elle se pencha pour mieux observer, tentant de se concentrer sur les détails : les moulures soigneusement restaurées, les peintures fraîches, et les éclats de lumière naturelle capturés par la lentille. Elle fit défiler les images et s'arrêta sur une photo d'un berger allemand au collier noir. Liam avait toujours rêvé d'avoir un chien depuis le collège. Lorsqu'elle était à l'étranger, il lui avait appris qu'il avait finalement adopté une boule de poils.