L'entre choix

- Joyeux anniversaire mon amour, aujourd'hui c'est ton 21ème anniversaire, je t'aime beaucoup, je t'aime de tout mon cœur. Je suis très heureuse de t'avoir rencontrée. Depuis que je te connaît, ma vie a changé à tout jamais. Car maintenant ma vie c'est toi, et sans toi, je n'existe pas.

Je me baisse sur sa tombe et dépose un bouquet de trois roses, une rouge, une jaune et une orange. « Orange crépusculaire » m'avait-il dit le dimanche 19 mars lorsque je lui avais demandé sa couleur préférée. Depuis, je n'ai pas cessé de lui écrire des je t'aime suivit de trois cœurs rouges, jaune et orange.

- Si tu savais à quel point tu me manques, je n'arrive toujours pas à croire que tu es parti, je donnerais n'importe quoi pour pouvoir te revoir au moins une fois. La vie sans toi n'est pas aussi belle qu'elle l'était quand j'étais dans tes bras. Nos chamailleries me manquent terriblement, je pense à toi tous les jours, toutes les heures, j'espère que tu passes un bon anniversaire là où tu es. Je ne sais pas si Dieu fête les anniversaires, et encore moins lorsque c'est ton premier dans l'au-delà, mais ici sur terre, je ferai la fête avec toi toute la soirée.

- Excusez-moi, madame, mais le cimetière est sur le point de fermer, vous avez passé la journée ici et je pense que vous feriez mieux de rentrer chez vous. Me dit le gardien en faisant demi-tour lorsqu'il me voit les yeux pleins de larmes.

- Écoute mon amour, je vais devoir te laisser mais je compte sur toi pour me suivre, peu importe où tu te trouves, ta place sera toujours dans mon cœur alors vient avec moi, nous allons fêter ta soirée d'anniversaire comme il se doit.

Je me lève, les jambes tremblantes, les mains pleines de terre, le visage plein de larmes, le cœur en miettes mais avec de l'amour dans chaque petit fragment. Je quitte le cimetière avec un pincement au cœur, pincement présent à chaque fois que je sors de celui-ci. Je rentre à la maison, je n'ai pas pris la voiture depuis sa mort, son accident m'a traumatisé et je ne veux pas faire subir le même sort à mes proches. Je ne peux plus conduire, chaque bruit de voiture me rappelle sa mort. Je me souviens l'avoir vu, dans la voiture, enclencher le moteur et le voir par la suite exploser sous mes yeux, incapable de faire quoi que ce soit face aux grandes flammes. En marchant vers la maison, je passe devant nôtre endroit préféré. Un beau lac, avec de belles fleurs autour et un silence plus qu'apaisant. Nous venions tous les jours, on se posait et on regardait le levé et coucher du soleil. Puis on mangeait des sushis avant qu'il me chante une de ses chansons écrites pour moi. Il avait tellement de talent, j'écoute ses musiques chaque soir pour m'endormir et je viens tous les matins ici pour observer le lever du soleil. Je vais passer au restaurant m'acheter des sushis. À chaque fois que j'en mange, je me souviens lorsqu'il prenait un sushi dans les baguettes pour le mettre dans ma bouche. Il était tellement attentionné avec moi, chaque repas était fait avec amour, il prenait toujours le temps de me placer les oreillers derrière le dos pour que je sois bien installé, et vérifiait constamment que je ne manque de rien.

Je n'en crois pas mes yeux, le restaurant de sushis dans lequel nous mangions vient de fermer. Il va être remplacé par un magasin de vêtements. Je sens une partie de mon cœur se fracturer. Encore une partie de nous qui s'envole. Je vais rentrer.

- Je suis désolée, mon amour", dis-je en chuchotant.

Une fois à la maison, j'enlève mes chaussures et je me précipite dans la cuisine. J'ouvre les placards et attrape tous les ingrédients nécessaires à la préparation des lasagnes. Je me mets au travail et je dresse la table.

- J'ai besoin de paillettes, me dis-je.

Je monte chercher des paillettes quand j'entends un bruit. Je me dirige vers la chambre et ouvre la porte.

- Oh chéri, tu es de retour ? Je pensais que tu reviendrais demain de ton voyage d'affaires.

- Bonjour, mon ange.