Je m'ennuyais, je n'avais rien à faire et ma mère me fatiguait à force de me répéter de sortir alors quand Marie m'a proposé de venir avec elle au musettes pour la St Jean, j'ai n'ai pas hésité longtemps. Je ne me doutais pas que ses parents avaient accepté qu'elle y aille que si une amie venait avec elle et qu'elle comptait m'abandonner dès notre arrivée pour aller batifoler avec son Paul. C'est comme ça que je me suis retrouvée toute seule, un verre à la main, occupée à regarder brûler le grand feu de joie quand j'entendis une voix grave derrière moi me demander :
"Comment se fait-il que vous soyez toute seule ?"
Je me retournai et me retrouvai nez à nez avec un jeune homme d'environ mon âge, magnifique, les cheveux d'un noir de jais, les yeux marrons qui brillaient grâce au feu et la peau très pâle. Je lui demandai ce qu'il voulait dire et il me répondit :
"Une magnifique jeune fille comme vous devrait voir une myriade de garçons autour d'elle, se battant pour atteindre son cœur.
-Qu'est ce qui vous dit qu'ils ne se battent pas à côté du buffet pour m'apporter un verre ?
- Tout simplement mes yeux, répliqua t-il, ça fait un moment que je vous regarde."
Il assortit sa réplique d'un petit sourire gêné avant de continuer :
"Votre amie ne vous mérite pas, vous abandonner comme ça pour aller conter fleurette avec un garçon qui n'a même pas sut voir votre beauté, vous devriez vous entourer de meilleures personnes.
- Comme vous j'imagine ?
-Magnifique et perspicace, mais c'est formidable ça !"
Je rougis, un peu gênée mais il continua sans y faire attention
"Que diriez-vous de vous éloigner un peu du monde et de vous promener plus loin, à côté de la rivière en ma compagnie?"
Je réfléchis quelques instants avant d'accepter ; mon amie m'avait abandonnée, je n'avais rien d'autre à faire et aucun moyen de rentrer avant un bon moment. Et puis il me semblait gentil et séduisant.
Il me pris le bras et nous avançâmes quelques mètres avant qu'il me dise :
"Veuillez m'excuser; subjugué par votre beauté, j'ai oublié de me présenter, François, pour vous servir. Quel est votre prénom ?
-Edith
-Édith, joli, discret, comme vous."
Flattée je lui proposai de me tutoyer, il me répondit :
" Je ne sais si je parviendrai à te parler si simplement, comme à une égale alors que vous êtes tellement plus belle et formidable que moi
- Vous êtes très beau aussi et je pense plus que moi" dis-je en rougissant
"Modeste en prime! Auriez-vous un moindre défaut ? Une qualité qui vous aurait oubliée ? Et sachez que si vous voulez me voir vous tutoyer, il faudra que vous le fassiez d'abord !"
Ses mots me touchaient plus qu'il ne l'imaginait. Je restais perdue dans mes pensées lorsqu'il se remit à me parler :
"Assoyons nous ici et parlons de nos vies"
dit il en me guidant jusqu'à un petit banc en pierre. Je n'étais jamais venue par ici de nuit et je trouvais l'endroit très joli. Des lucioles volaient au dessus de la rivière et nous étions loin de tout le bruit de la ville. Je me surpris à penser que l'ambiance me semblait très romantique. Il me regarda et me demanda :"À quoi songes-tu quand tu regardes au lointain ces choses que je ne vois ?"
L'obscurité était mon amie, elle cacha mes pommettes rougissantes.
"Je songe, je songe à toi, me dis-tu des mensonges? Je songe à cette nuit, comme j'aimerais que pour toujours elle se prolonge et je songe à l'amour qui pour vous me ronge"
À la fin de ma phrase je parlais tellement bas que je n'étais pas sûre qu'il m'avait entendue mais il me dit :
"Et moi, des que je vous ai vue, au loin dans une petite rue, à ce moment j'ai su, que je vous devrais mon salut , mais dès que tu avais disparu, je me suis senti très abattu, et jamais je n'aurai cru, qu'un jour par toi mon cœur serait rendu alors que je ne suis qu'un inconnu."
Il se pencha vers moi et déposa sur mes lèvres un doux baiser, je frissonnais, il me demanda :
"Tu as froid, veux-tu que nous retournons près du feu ?
Je n'avais pas froid mais j'avais peur de ce qui risquait de ce passer si je restais seule avec lui alors j'acquiesçais.
Le feu avait presque finit de se consumer et presque tous les adultes étaient partis. Dès couples sautaient, main dans la main, au dessus du petit feu, souvenir du grand brasier. Je regardai François et lui proposai de le faire avec moi. Le reste de la soirée se passa comme dans un rêve, nous rigolâmes un peu avec ses amis puis dans un petit coin à l'abri des regards, nous échangeâmes de nombreux baisers et parlâmes un petit peu.
À l'aube, j'étais prête à le suivre partout. Nous rejoignîmes le peu de personnes qui restaient. Marie accourut vers moi et s'exclama :
"Où étais-tu passée! Je me suis fait un sang d'encre!" François me fit un petit sourire et me glissa dans l'oreille :
" Je vais te chercher quelque chose à boire pour t'aider à la supporter."
Je lui fis un sourire entendu et écoutai les remontrances de mon amie. Quand elle eut fini, je lui racontais ma nuit. Elle me pardonna aussitôt et nous partîmes à la recherche de François qui n'était toujours pas revenu. Nous le cherchâmes partout, sur le banc à côté de la rivière, auprès de ses amis,... il avait tout simplement disparu. Je ne voulais pas y croire, il ne m'avait pas abandonnée quand même ? Je l'attendis une heure durant, assise sur le banc. Je ne voulais plus partir mais Marie me força à la suivre.
Le rêve était terminé, au matin je me suis réveillée.
VOUS LISEZ
Cette soirée là
Short Story🎼"Moi, qui l'aimais tant, Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean..."🎵 Avez-vous déjà entendu ou chantonné cette chanson ? Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il s'est vraiment passé ? Peut-être, peut-être pas, mais ouvrez ce livre et entrez...