Chapitre 5

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Alan ne détourne pas le regard, au contraire ses yeux deviennent noirs de désir. J'attrape un coussin juste à côté et le plaque contre ma poitrine. Je dois être aussi rouge que ce coussin actuellement. Mon hôte se lève et disparaît, puis reviens quelques minutes plus tard avec un sweat-shirt noir qui a l'air bien chaud et encore tout neuf. Il sourit et me tend le vêtement :

« Tiens, tu peux mettre ça, c'est à moi mais je n'en ai plus besoin. »

Ça doit être l'alcool, mais j'ai comme une terrible envie d'attraper la main qui tient le sweat-shirt qu'il me tend. Mais je me retiens. T'es en couple bordel, c'est peut-être un connard mais tu l'aimes. T'es pas ce genre de fille. J'attrape le sweat et me retourne pour l'enfiler par-dessus le t-shirt mouillé.
Alan se rassoit à côté de moi et allume la télé pour mettre un peu de musique. Il ne bouge pas, ne dit rien. Et ça ne me déplaît pas. Mes yeux sont lourds, il est presque 4h. Je me sens vaciller quelques fois au doux son de la musique et puis plus rien.

Je me réveille avec la tête lourde et gigote un petit peu. Une plainte s'échappe de derrière moi, certainement à cause de mes mouvements. Je me relève d'un coup, ce qui faillit faire exploser ma tête. Des mains me tirent en arrière d'un coup et me plaquent contre un torse chaud et musclé.

« Encore cinq minutes, babygirl... »

Ba...babygirl ? Encore une fois, mes joues s'accordent à la déco. Alan me sert fort contre lui et je ne comprends pas ce qui m'arrive. Il dort encore. Comment est-ce que je suis arrivée là ? Les souvenirs d'hier soir me reviennent.
Merde.

J'essaye de me lever mais Alan me sert encore plus contre lui.

« A...Alan ?
- Mmmh »

Il commence enfin à émerger et ouvre les yeux. Ses cheveux en bataille me donnent envie d'y plonger la main. Il se relève sur ses coudes et me remarque, allongée entre ses jambes. Un sourire se plaque sur son visage alors qu'il me salut :

« Hey toi... bien dormis ? »

Je rougis à nouveau. Il n'est absolument pas gêné par la situation, ce qui me gêne, moi, encore plus.

« Je... je devrai rentrer. »

Alors que j'essaye de m'échapper de mon beau ravisseur, il attrape mon poignet et m'allonge sur mon dos, puis vient au-dessus de moi. Sa large main tient maintenant mes deux poignets au-dessus de ma tête. Son genou se place un peu trop près de mon entrejambe et il s'amuse à le placer encore plus près, ce qui laisse échapper un petit gémissement de mes lèvres. Son visage s'approche dangereusement du mien. Je peux sentir son souffle chaud sur ma joue. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Ses yeux sont fixés sur mes lèvres. Il murmure à mon oreille :

« Bouge pas, je vais te préparer un petit truc à manger avant que tu partes. »

Puis il se lève d'un coup et se dirige vers la cuisine.

Wow...

Je reste planté là, allongée sur son canapé, encore sous le choc de ce qu'il vient de se passer. Cela venait-il vraiment de se passer ou s'agissait-il encore d'un de mes rêves éveillée ? Il me faut bien cinq bonnes minutes pour m'en remettre et me relever. Je me dirige en titubant vers la cuisine de laquelle s'échappe déjà une délicieuse odeur. Alan m'indique d'un rapide geste de la main qu'il a laissé un anti-douleur et un verre d'eau sur la table pour moi. Je le prends sans rechigner.

« Tu cuisines souvent ? »

La question m'avait échappé. En réalité, je m'y connais pas mal en cuisine, ma mère travaillait dans le restaurant d'un grand hôtel, avant de se surmener et de nous quitter d'un infarctus. Elle s'est surmenée toute sa vie pour essayer de m'offrir une belle vie. Ça a toujours été difficile pour elle, en tant que mère célibataire, mon père s'étant enfuit bien avant ma naissance. Je me surprends à expliquer tout ça à Alan

« Je suis désolée, mes histoires de familles ne t'intéressent probablement pas... » dis-je en remettant une mèche blonde derrière mes oreilles.

Il balaye mes paroles d'un revers de la main comme pour me dire de ne pas m'en faire.

« Alors comme ça toi aussi tu fais partie du gang des orphelins ? On est pas si différent qu'on en a l'air...»

Je le regarde un peu surprise de la tournure de sa phrase puis réponds :

« Oui, on peut dire ça... toi aussi donc ? »

Il ne répond pas mais sort une assiette et y dépose les œufs et le bacon qu'il vient de griller.

« Tiens, mange tant que c'est chaud. Et si t'es gentille, je te donnerai un dessert... »

Il accompagne ses paroles d'un clin d'œil qui ne me laisse pas indifférente. Est-ce que j'ai bien compris ?

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Hihi chapitre 5 ! Ça me fait plaisir de voir l'histoire évoluer, j'ai l'impression d'être retournée plusieurs années en arrière quand j'avais commencé à écrire ! N'hésitez pas à me donner votre avis ! :D

Kisses, A.
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