Relou

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Karadec était tranquillement installé à son bureau, comme tous les matins. Tout le monde commençait à arriver, sauf une personne, la même que d'habitude.

Même quand elle n'avait pas ses enfants à gérer, elle arrivait toujours en retard, comme si c'était impossible pour elle.

Ses pensées furent interrompues par une vibration en provenance de son bureau. Il prit son téléphone portable et y trouva un SMS de Morgane.

"HELP. Forceur au cul devant le taff"

Il attrapa immédiatement sa veste et se dirigea rapidement vers la sortie. Il avait appris à déceler quand Morgane appelait réellement à l'aide.
Elle prenait le bus aujourd'hui, donc ce genre de message était on ne peut plus plausible.

Une fois arrivé dans la rue, il la vit de loin, suivie de près par un homme.
Elle cherchait encore à l'éloigner gentiment, visiblement très mal à l'aise.
Il fut surpris, Morgane n'était pas connue pour être discrète et docile. Cela cachait quelque chose.

Elle l'aperçut enfin, et fit de grands gestes de bras en sa direction. Mais elle fit ensuite quelque chose qui le mit mal à l'aise à son tour

-EH OH ! CHERI ! CA VA ?!

Son premier réflexe aurait été de lui ordonner de se taire. Mais il avait compris pourquoi elle faisait ça. Il se rapprocha d'elle, en grandes enjambées, fixant du regard l'homme derrière elle.

Il faut croire que cela suffisait, l'homme en question changea de trottoir, marmonnant un "bonne journée" à la va vite.

Morgane relâcha un soupir, en se tenant sur ses genoux pour reprendre son souffle.

-Pfiou! Heureusement que vous étiez là, j'ai jamais marché aussi vite de toute ma vie....

Heureusement surtout que personne n'était dehors à cette heure là, mais ça, Karadec se garda de lui dire.

-Est ce que ça va Morgane ?

Elle se releva pour lui répondre, haletante.

-Ouais, vous en faites pas. C'est pas mon premier relou. J'aurais fini par le faire coffrer par vos collègues, s'il m'avait suivie jusqu'au bout.

Karadec se demanda alors pourquoi elle l'avait appelé à l'aide. Mais il n'eut pas le temps de lui répondre, elle reprit sa marche, lui tapant le bras au passage.

-En tout cas, merci pour le coup de main.

Il la regarda s'éloigner tranquillement, avant de l'arrêter, avec une main sur l'épaule.

-Vous êtes sûre que ça va ?

Elle s'arrêta, et posa une main par-dessus la sienne, avant de se tourner doucement vers lui, avec un sourire gêné.

-En vrai, c'est pas la première fois qu'il me suit dans la rue.

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Morgane n'avait jamais vu Karadec courser quelqu'un aussi vite.

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