Un cauchemar

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La toile d'araignée m'enivre. C'est l'heure du festin. Le moucheron s'est bien battu mais ne vit plus.

Encore quelques jours et je serai comme lui.

Mort.

Lui, avait de l'espoir, il pouvait se battre pour sortir de cette toile et s'enfuir. Moi, je ne peux pas me battre. Comment pourrais-je sortir ? En s'évadant ? Impossible. Je suis dans une pièce de quatre mètres sur deux sans fenêtre.

Je pense à ma femme. je l'aime toujours. Je l'ai rencontré sur son lieu de travail. 

Elle était serveuse, j'étais fauché. Je suis rentré dans ce bar par un pur hasard sans avoir le sous pour commander. Je me suis assis sur un des fauteuils, dos à tout le monde en espérant que personne ne vienne passer commande. Je voulais juste souffler un peu, être assis sur quelque chose de confortable. Dormir dehors me faisait mal au dos.

Lorsqu'une voix me demanda si je voulais boire quelque chose. Lorsque je l'ai vu, le temps se figea, impossible de lui répondre alors elle me reposa la question. Je lui demande juste un verre d'eau. Je suis resté jusqu'au soir à l'observer et je lui ai demandé pas moins de cinq verres d'eau. Je suis revenu les cinq jours suivants, à demander cinq verres d'eau par jour. Plus le temps passait, plus j'essayais d'y aller en soignant mon physique. Je lui ai toujours parler cordialement. En offrant des fleurs, j'ai pu l'inviter à boire un verre d'eau avec moi. On en a pris cinq. Cela nous a fait rire et de fil en aiguille un lien s'est créé et nous nous sommes mis ensemble. Trois après, notre fils est né.


Les heures passent et je n'arrive pas à dormir. Je me suis assis par terre devant mon lit, la tête contre le mur. Je rêve de revoir mon fils et ma femme. J'imagine une évasion.

J'imagine Phil comme compagnon de cellule. 

Il m'a dit que Barne avait un plan pour s'évader et qu'il partirait mardi. Il y réfléchit sérieusement. Barne est ici depuis quinze ans. Phil est comme moi, si on attend de purger nos peines, on mourra ici. Cela fait quatre semaines que je suis ici et je pense déjà à m'évader. J'aimerais revoir mon fils avant de mourir. Je vais mourir avant d'avoir purgé ma peine.

Je sais bien que Barne va vouloir quelque chose en échange si on se montre intéressé à le suivre.

La nuit est calme lorsqu'on ne dort pas. La prison semble suspendue.

Phil pense que Barne est attiré par l'argent. Nous avons un jour pour devenir riche si nous voulons partir avec lui. Je ne m'y engage pas mais l'idée me traverse souvent l'esprit.

Nous partirons lors de la promenade. Nous avons approché des tables de TP du bâtiment. Elles sont plier par terre et camouflées. Il suffira de les déplier rapidement sans se faire prendre. Nous passerons par les toits. De bâtiments en bâtiments, de toit en toit, nous avancerons jusqu'au dernier toit qui donne sur la rue. Il faudra sauter de quelques mètres mais c'est faisable.

La promenade ne va pas tarder.

Nous sommes prêts et l'angoisse est déjà à son comble.

Et nous le savons, nous n'avons qu'un instant pour nous échapper. 

Une heure après.

Les voitures sont en nombre, les lumières bleues deviennent un ciel plus proche qui nous rase la tête. Les sirènes retentissent dans tout le pays. Plaqué au sol, armes pointées sur nous. Je me rapproche d'une chaise bien connue.

La dernière histoire de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant