Souvenirs et Questionnements

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 Pour l'instant, tout est calme. Son père s'est simplement avachi sur le canapé, lui adressant à peine un salut avant de retrouver sa compagne de la soirée: sa bouteille d'alcool. Le chaton roux se contente de l'observer, assis juste à côté du fauteuil. Tant qu'il était là, il avait un minimum de protection. Le 'Vieux' (comme l'appelait ses frères) était loin d'être le père idéal. Il serait même plutôt négligeant... mais tant qu'il était à côté de lui, ces deux brutes lui fichaient la paix. C'était même le seul endroit vraiment sûr dans cette maison... mais jamais pour longtemps.

Alors qu'il s'amuse à faire tourner le barillet d'un révolver (vide heureusement), la porte de l'entrée claque et sa mère entre comme une furie. Sans un regard vers son dernier chaton (un de plus né sans qu'ils ne l'aient vraiment voulu), la femelle chat se plante à côté de son compagnon qui a déjà vidé la moitié de sa première bouteille (il n'y en avait jamais une seule). Elle commence à râler sur un de leurs sujets de disputes, espérant sûrement une réaction du mâle de la maison,... mais celui-ci ne réagit, fixant la télé devant lui ou le vide. En vrai, le chaton n'a jamais su trop dire. Finalement, sa mère perd patience (même si elle n'en avait pas beaucoup dès le départ) et se rue vers le poste pour l'éteindre, se plantant devant son homme.

« Tu m'écoutes quand je te parles!? » beugle-t-elle en se penchant devant lui.

Enfin, il la regarde, l'air à la fois vide et agacé... avant de grommeler d'un ton calme:

« Laisse-nous, fils. C'est des affaires d'adultes! »

Sa mère se met alors à hurler, lâchant quelques vulgarités sous la colère, alors que le chaton s'éclipse. Il sait que s'il n'obéit pas, c'est sur lui que sa génitrice passera sa rage.

Il est à peine sorti du salon qu'il n'a pas le temps de filer vers sa chambre. Deux mains fortes lui attrapent le bras, le faisant hurler avant qu'il se fige en reconnaissant les rires gras de ses frères.

« Bah c'est pas trop tôt, petit minet! On commençait à s'ennuyer! » rit l'un d'eux, l'autre se contentant de glousser.

« S'il vous plaît... » s'affole le plus jeune alors que ses aînés l'amènent dans leur chambre.

« Regarde-moi le! » s'amuse le deuxième alors qu'ils le jettent au sol. « Il pleure encore comme un chaton. »

« Raison de plus pour le renforcer un peu! » se réjouit le premier en faisant craquer ses phalanges.

Le chaton tremble en voyant ses frères se préparer à le frapper, l'un faisant craquer tous ses muscles, l'autre faisant ressortir ses griffes qu'il fait crisser sur le mur. Il sait très bien ce qu'il va se passer... mais il ne peut s'empêcher de hurler lorsqu'ils se jettent sur lui.

🐱🐸🐱

Mr Chat se réveille en hurlant, se redressant brusquement, couvert de sueur froide, et mettant quelques instants à se rappeler où il est. Mais ce n'est pas son ancien chez-lui (si ça avait été un jour chez lui). Il reconnaît sa chatière au Pays-Trop-Mignon. Son vrai chez-lui qu'il avait aménagé selon ses goûts et ses envies de confort...

Soupirant, il se laisse retomber dans le matelas de son lit, grimaçant au choc pourtant minime. Il sait que c'était psychologique car elles étaient guéries depuis longtemps... mais avoir revu les cicatrices, surtout devant ses amis, lui faisait à nouveau ressentir toute la douleur qu'il a ressenti. Il se rappelle très bien comment il a eu chacune d'elles. Il se souvient très bien de la douleur. Mais alors qu'il se perd dans ses pensées, un autre souvenir lié à ces foutues cicatrices lui revient.

Le visage horrifié de Kaeloo lorsqu'elle les avait vu!

La grenouille avait été littéralement tétanisée en voyant ces horribles marques qu'il avait pourtant toujours bien camouflé sous sa fourrure. Mais bien sûr, il avait fallu qu'il l'énerve et que le crapaud le jette à l'eau! Autant il adorait la mettre en rogne pour voir cette autre forme musclé qu'il appréciait tant (aussi bien pour le plaisir des yeux que pour les coups qu'il lui donne), autant s'il avait su, il se serait bien retenu. Et elle et sa foutue manie de toucher tout le monde! Une vraie gamine! Il avait fallu qu'elle touche une de ses cicatrices et qu'il pète les plombs à cause de son fichu instinct de survie! Sans les deux berniques, il l'aurait sûrement égorgé!

CicatricesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant