☆ CINQ

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05.  RIVIÈRE ET MOISISSURES
chapitre cinq,  lucerne












             ILS AVAIENT PRIS DES HEURES POUR TROUVER un hôtel capable de remplir le peu d'exigences qu'ils avaient. Les hôtels aux prix décents ne courraient pas les rues ici, ils s'en étaient douté mais ils ne s'imaginaient pas un seul instant passer plus de trois heures à tourner en rond dans Lucerne dans l'espoir de trouver un logement abordable. Jisung voulait se crever les yeux tant les prix qu'il voyait l'effrayait, est-ce même possible de faire payer aussi cher aux touristes pour dormir sous un toit ?

Tellement désespéré, il avait commencé à chercher un magasin capable de leur vendre une tente, ne sait-on jamais, qu'il s'était dit. Minho avait ricané lorsque son cadet lui avait partagé l'idée de la tente, il en avait eu sa dose avec l'Espagne, il n'avait aucune envie de réitérer l'idée en Suisse. La route l'avait tellement épuisé qu'il en était facilement irritable, si bien que le moindre soupir poussé par le bleuté l'agaçait.

Désormais posés dans les lits les plus minuscules qui soient dans une chambre qui puait la nicotine et le moisis, Minho s'était changé pour revêtir un vieux jogging qu'il avait volé à Taeyong sans scrupule. En défilant les pages sur son téléphone, il aperçu au loin son cadet s'agiter près de sa valise.

  —  T'as quoi ?" Il lui avait demandé en prenant soin de le regarder, histoire de lui faire comprendre avec son regard qu'il était agacé.

  —  Non non rien du tout, t'inquiète, tout va bien." Minho n'était peut-être pas l'homme le plus attentif actuellement mais ça ne l'empêchait pas de très vite comprendre que non, tout n'allait pas bien. Le rire nerveux de Jisung en disait assez long et son bras qui se grattait avec insistance le coude aussi.

  —  Pas mal le mensonge, t'es presque crédible." Il lui avait répliqué d'une manière si monotone que Jisung en eu un frisson.

  —  Je crois que j'ai perdu l'un de mes tee-shirts préférés en Italie..." Voilà, la bombe était lâchée, le corps de Jisung s'était détendu et son visage s'était figé en une moue triste et révolue.

  —  Merde. Tu veux que je t'aide à chercher ?" Pour être honnête, Minho espérait vraiment que son cadet allait lui dire que non, qu'il gérait seul.

  —  Non c'est bon, je vois bien que t'en a pas envie et je sais que je l'ai pas. Ça sert à rien que je m'acharne pour rien." Il s'était relevé en passant une main dans ses cheveux. "Je vais aller m'en griller une, tu viens avec moi ?" Il avait proposé, rigolant bêtement à sa propre expression.

  —  J'arrive. Tu payes la clope ?"

             Sans grand enthousiasme, le bleuté avait accepté, il lui devait bien ça. Dans le plus grand des calmes et aucune plainte, les deux toulousains avaient dévalés les quatre étages qu'ils avaient auparavant montés, faute d'ascenseur. Si les hôtels précédents avaient paru médiocres à leurs yeux, celui-ci battait toutes leurs espérances. Des tâches de café incrustées dans le mur aux moisissures qui recouvraient presque la tapisserie de mauvais goût, Minho avait l'impression de s'être retrouvé au milieu de ses pires cauchemars sur ce voyage improvisé. Ce n'était définitivement pas son jour.

HAUT LES CŒURS.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant