Je marchais sur le pavé mouillé longeant le cimetière du Père-Lachaise et tout en ressassant pour la énième fois mes souvenirs partagés avec mon premier bien qu'unique amour je rentrais chez moi. C'était notre 42e anniversaire de mariage. Je m'étais contenté de le fêter seul, allant comme à mon habitude lui tenir compagnie dans ce magnifique parc dont les pierres tombales ressortaient pourtant terne et grise. Je lui avais apporté mon 39e bouquet, luxe que je ne pouvais me permettre qu'une fois par an et mettais assise à l'endroit où nous avions partagé notre premier baiser.
Je rentrais donc chez moi, seule, éternellement seule bien que percevant toujours sa présence à mes côtés. Cette présence si tendre, qui m'enveloppait d'une douce chaleur dès que je m'y abandonnais. Je pressais le pas, la nuit tombait et le boulevard Voltaire me semblait anormalement vide. Habituellement si bruyante, ma rue ne laissait échapper le moindre son et une odeur de jasmin flottait dans l'air, me rappelant cette soirée lors de son 30e anniversaire où j'avais eu le plaisir de lui offrir un de ces merveilleux parfum qu'elle désirait ardemment. Je tapais comme a mon habitude mon code, celui de notre anniversaire de mariage et passais le pas de ma porte. Après m'être lavé les mains, je préparais un copieux repas pour deux puis je le disposais dans cette jolie vaisselle que ma mère nous avait offerte lors de notre mariage. Je déposai les assiettes sur la table et me mit à manger. Soudain, la sonnerie retentit. Je me précipitais vers la porte d'entrée et l'ouvris dans la volée m'attendant à La voir arriver comme tous les soirs après son travail, mais je n'y trouvait qu'un bouquet de ces lilas fuchsia que nous appréciions tant. Je refermais la porte et déposai les fleurs dans un vase, voyant cette étrangeté comme une mauvaise farce des gamins du coin ayant entendu des rumeurs sur une vieille dame vivant seule. je retournais manger et levais la tête. Son assiette était vide et son vin entamé.
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mélancolie
Fantasyelle est partout. Dans le regard particulier que nous porte un ancien ami, dans l'odeur fraiche et envoûtante de la pluie qui tombe au sol comme nos rêve ont put aux même chuter, dans le bruissement de son éventail qu'elle agite inutilement, espéra...