Cette année, j'avais vraiment vraiment besoin d'écrire pour déverser toutes ces pensées quelque part. Sortir tout ça, le laisser partir, ce flux de frustrations et de colères, tellement de gens m'ont déçus, moi-même je me suis déçue en partie, c'est compliqué ! Déjà physiquement je me plais pas, je me plais plus du tout, même sur mon trente-et-un, même bien fringuée, parlons en des fringues !!! C'est tellement une galère, de se fringuer, quand on est gros, mais tellement !!!!!! Tu rentres dans un magasin, tu te dis tiens je me vais essayer alors au pire ils font pas jusqu'à ta taille et au mieux ils n'ont plus ta taille (ben oui parce que des tailles comme la tienne ils en ont qu'un modèle en magasin, c'est pas comme si, 44 % des françaises feraient du 44 ou plus !! On n'est censé être dans une société capitaliste, et ils veulent pas de mon fric, parce qu'ils ont peur de quoi, qu'une grosse porte leurs fringues et que d'un coup toutes les maigres veulent plus porter leurs fringues mais presque une femme sur deux n'est pas maigre, ça change pas la donne ? Donc je disais, il y avait ça et après il y avait les problèmes de fric, alors on va jouer carte sur table je n'ai jamais eu de gros revenus mais jusqu'à présent je m'en sortais, j'arrivais à me faire plaisir et à m'acheter des choses qui me plaisaient. Et puis l'inflation est passée par là, et puis j'ai pris dix kilos et j'ai dû renouveler la totalité de ma garde robe, j'ai donc commencé à taper dans mes économies, j'allais pas rester à poil ! Et toutes ces affaires qui me serraient de partout, c'était pas bien bon pour mon moral ! Alors j'ai commencé à dépenser et j'arrive plus trop à m'arrêter ! C'est un peu le bordel dans ma tête ! Pourtant je sais que je fais mal, mais je m'arrête pas, je m'arrête plus, dépenser est tellement devenu une seconde nature que j'ai même pas pensé à en parler à ma psy. Je n'arrête pas de taper dans mes économies que mon père m'avait donné, jusqu'à quand ? Bon, au moins j'ai des sapes qui me vont enfin à peu près c'est quand même très dur de cacher son ventre, quand il est enflé à ce point. Je vous ai pas raconté ça non plus, je me suis faite avoir comme une conne, vous savez quand vous voyez les gens chez julien Courbet parce qu'ils ont acheté une piscine alors qu'ils sont en appartement. Et bin je me suis bien faite avoir. Vu l'ampleur de mon ventre et la différence d'amplitude avec le reste de mon corps, je me suis dis que je faisais peut-être une intolérance alimentaire, vous savez en ce moment c'est le dernier truc à la mode. J'ai reçu une pub sur instagram, combien de fois j'ai entendu que la pub sur Instagram c'est 70% que du dropshipping et de l'arnaque. Mais là une diéteticienne dans mon quartier avec un magasin physique me proposait un test d'intolérance alimentaire, et je me suis dit 30 euros pour être fixée, ça pourrait m'aider.. Je pensais vous savez au test qu'on fait sur les bras, les petits carrés pour savoir à quoi on est allergique. Je me suis retrouvée à tenir deux morceaux de métal, dans lequel il faisait passer un faible courant électrique émis sur un point d'acunpuncture du doigt. Et les résultats du test étaient sans appel, j'ai allergique à peut prêt tout, même à la viande en conserve, je veux dire des allergies à la viande je peux comprendre mais à la viande en conserve, bordel, vraiment ? Sur le moment, j'ai pas compris ce qu'il s'était passé, elle m'a dit que vu le niveau des intolérances, il fallait un cure détox de prêle à 50 euros et je suis repartie avec 88 euros en moins sur mon compte, un niveau de panique sur mes intolérances et le fait que j'étais classée dans la classe obèse, prête à revenir me faire arnaquer une seconde fois pour la cure maigreur. Il a fallu que mon compagnon prenne un fou rire après mes explications pour que je réalise. Donc ça c'était le niveau physique, j'avais aussi essayé un cours d'aquarelax, le pendant relax de l'aquabike, et ça m'avait plus mais c'était trop cher pour moi à 20 euros la séance. Et puis il fallait que je tienne sur la durée.
Après il y avait la partie morale, en une année, je venais de changer de boulot sans changer d'entreprise, de me rendre compte que ma meilleure amie était cinglée, d'emmenager avec mon nouveau mec dans un tout petit appart, de devoir le coacher pour qu'il puisse se réaliser dans ce qu'il souhaitait, de devoir laisser cette timbrée d'expote raconter n'importe quoi à tout le monde bref une longue et lourde année, pleine d'émotions et de rebondissements.
J'étais donc retournée chez la psy, j'avais repris la sertraline et j'avais dépensé sans compter ou presque pour me payer des cours de porterie, de couture, des nouvelles couleurs de peintures à l'huile, j'avais essayé le judo, encore raté et j'envisageais sérieusement de me mettre au kung-fu alors que ma paire de rollers avait plus de poussière qu'un oiseau n'avais de plume.
Je prenais soin de moi, tellement de temps que je n'avais pas été chez le coiffeur, chez le pédicure, le dentiste, le dermatologue, la gynéco bref je m'étais complétement zappée, j'avais mis toutes mes envies et mes besoins dans un gros sac que j'avais balancé à l'autre bout de la pièce, j'essayais de mettre de l'ordre et de la joie dans la vie de tous ceux qui m'entouraient, car sans aucune modestie, c'est ce que je sais faire de mieux. Oui mais voilà rendre les autres heureux ne suffisaient à me ressourcer j'avais besoin d'une touche pause, d'une gigantesque touche pause, personne ne comprendrait mais tant pis, je ne pouvais pas me permettre de continuer à me forcer comme ça, de me condamner pour rien bouger, de continuer à laisser penser les autres que cette vie me plaît !