Depuis combien de temps attendait il ici? Il ne saurait le dire.
Chifuyu était assis à même le sol dans un couloir de l'hôpital, à l'écart de son groupe d'amis qui était composé de Mitsuya, Takemichi, Draken et Mikey.
Le blond avait ramené ses jambes contre son torse. Son regard était perdu dans le vague. Il n'arrivait pas à se détacher de cette sensation. Sentir le corps lourd et inerte de Baji dans ses bras. La paleur de son visage. Et son sang qui, goutte à goutte, s'echouait au sol, le rapprochant de la mort.Mais tout n'était pas perdu. Une étincelle de vie animait encore le brun. Voilà pourquoi ils étaient tous là, à attendre dans un lourd silence qui ne fut brisé que lors de l'arrivée d'un médecin. De là où il était, Chifuyu n'entendit pas ce qui fut dit. En revanche, il pouvait nettement sentir les regards se tourner vers lui. Ça y est. C'était fini.
-Je m'en occupe
Il crut entendre Mitsuya dire ça d'un ton calme. Le collégien se recroquevilla d'avantage sur lui même. De nouvelles larmes lui piquaient les yeux.
-Chifuyu...
Le blond ne réagit pas. Il ne voulait pas entendre ça.
Le leader de la deuxième team posa un genou à terre pour être à sa hauteur avant de passer sa main sur son épaule.-Baji est en vie.
Chifuyu eut besoin de quelques secondes avant de réaliser. Il releva doucement la tête.
-Il...
-Il est dans le coma...mais il est vivant. Quand tu te sentiras près, tu pourras aller le voir. On est tous d'accord pour te laisser y aller en premier.La main sur la poignée de la porte de la chambre du blessé, Chifuyu laissa échapper un soupir avant d'ouvrir la porte. Les bruits de la machine contrôlant le rythme cardiaque du noiraud attira son regard vers cette dernière. Puis ses prunelles turquoises se posèrent sur le lit. Le visage de son meilleur ami avait reprit quelques couleurs. C'était comme si il dormait. Il approcha doucement et prit délicatement sa main entre les siennes. Elle était chaude...il resserra sa prise sur sa main, des larmes s'echouant sur ses joues.
-Baji-san!...
Par la suite, la vie reprit lentement son cours. Mais Chifuyu avait ajouté dans son programme quotidien des visites à l'hôpital. Lorsque le temps lui permettait, entre les cours et le Toman, il rendait visite à Baji. Il s'assayait sur une chaise près de son lit, et lui parlait.
-Bonne nouvelle Baji-san, Mikey va te rendre visite dans pas longtemps!
Le regard du blond passa sur le fameux porte bonheur que Mikey avait laissé sur la petite table près du lit d'hôpital un an auparavant. Déjà une année s'était écoulé.
Chifuyu restait rarement silencieux durant ses visites. C'était comme une sorte de thérapie pour lui aussi. Lui parler permettait au plus jeune de concerver un vrai lien avec lui. Et puis après tout, n'existe t-il pas une théorie selon laquelle ceux qui sont plongés dans le coma entendent ce qui se passe autour d'eux? Si c'était le cas, il fallait bien qu'il lui montre qu'il n'est pas seul. Et qu'il lui donne des nouvelles des autres, même si il pouvait s'agir de petite anecdotes anodines.
-Pour Halloween, on est allé visiter un entrepôt abandonné. Je crois que c'est Hakkai qui a eu l'idée. J'ai jamais vu Takemichou aussi flippé !
Les mois continuèrent de s'écouler ainsi. Des doutes commençaient à émerger. Trois ans. Chifuyu était déjà au milieu du lycée. Allait il finir par se réveiller un jour?
L'espoir subsistait au sein du groupe. Au moins, l'état de Keisuke était stable. Aucune rechute n'était à craindre.Ce jour là, Chifuyu sortit de sa salle de cours en poussant un long soupir. La journée avait été longue et très ennuyeuse. Il était déjà presque 18h il ne pourra donc pas rester longtemps à l'hôpital. Mais il tenait à poursuivre ses visites quotidiennes, même si il ne pouvait pas passer tout les jours.
-Salut Baji-san !
Le jeune homme esquissa un sourire en venant fermer la porte derrière lui. Il laissa retomber son sac de cours sur le sol et vint par la suite se débarrasser de sa veste. Il frissonna en sentant un courant d'air. L'approche de l'hiver se faisait sentir. Il approcha alors de la fenêtre de la chambre qu'il entrebâilla avant de prendre place près du lit d'hôpital comme il en avait pris l'habitude. Chifuyu se lança alors dans sa petit gazette quotidienne, son regard passant d'un point à l'autre lorsqu'il s'emportait dans son récit. Mais cette fois il s'interrompit net lorsque son regard passa furtivement sur la main du garçon alité. Il aurait juré avoir vu ses doigts bouger. Il frotta ses yeux et son regard se reposa sur sa main
-Je savais que j'étais fatigué mais si je commence à halluciner...,se railla le blond d'un air lasse
C'est alors qu'il entendit l'électrocardiogramme commencer à s'accélérer. Il releva la tête vers l'écran et son sang ne fit qu'un tour. Matsuno se leva rapidement. Il ouvrit la porte d'une traite et se précipita dans le couloir pour trouver un soignant. Que se passe-t-il ?! Faisait il une rechute ?! Non il ne pouvait pas ! Il n'avait pas le droit de faire ça ! Pas après avoir lutté aussi longtemps!
Lorsqu'il tomba sur des médecins, sa mine paniqué fut suffisamment éloquente pour qu'ils comprennent. Heureusement car sa capacité à formuler une phrase composé d'un sujet, verbe et complément était largement entamé.
Les soignants étaient rentrés précipitamment dans la chambre. Chifuyu avait dû rester à l'extérieur. Il faisait des allers retours incessant devant la porte close. C'était comme si il avait remonté le temps de 3 ans en arrière. Il se retrouvait dans la même situation. Dévoré par l'incertitude et la peur de voir partir le brun pour de bon. Il avait l'impression qu'on lui tordait l'estomac dans tout les sens.Baji l'avait entendu. Pendant tout ce temps, c'était comme si il vivait une sorte de rêve. Il avait perdu toute notion de temps. Il était plongé dans l'obscurité. Sauf lorsqu'il entendait la voix de Chifuyu. Il ne comprenait pas ce qu'il lui disait mais il reconnaissait le son de sa voix. Une douce chaleur l'envahissait alors. Mais il disparaissait toujours à un moment ou à un autre.
Seulement ce jour là, ce fut différent. Cette fois là des mots lui était parvenu. Il voulait bouger son corps. Il voulait établir un contact avec Chifuyu. Il voulait lui montrer qu'il était bien là.
Soudain, le silence retomba à nouveau avant qu'il ne sente une grande agitation autour de lui. Ses yeux papillonaient. L'obscurité avait laissé place à une lumière trouble. Un soignant enleva le tube qui contrôlait et maintenait sa respiration. Le premier réflexe de Baji fut alors de prendre une grande bouffée d'air.Lorsque les signes vitaux de Baji furent contrôlé, une infirmière prit l'initiative d'avancer vers la porte. De part le soutien indéfectible dont faisait preuve Chifuyu envers son ami, la jeune femme s'était attaché au plus jeune. Elle le trouvait vraiment touchant.
Lorsque la porte s'ouvrit, elle le trouva en train faire nerveusement des aller-retour devant la porte.-Chifuyu, calme toi. J'ai une excellente nouvelle à t'annoncer...
En entendant son nom prononcé par une voix qu'il connaissait bien maintenant, Chifuyu fit immédiatement volte-face pour faire face à l'infirmière. Il était suspendu à ses lèvres.
-Il a repris connaissance.
Il s'était réveillé...Baji s'était réveillé ! Il n'en revenait pas. C'était si soudain qu'il se demandait presque si il n'était pas en train de rêver. Il remercia chaleureusement la soignante suite à quoi il approcha de la chambre. Il souffla légèrement et poussa la porte coulissante. Son regard se porta immédiatement sur Baji. Comme si il voulait s'assurer de ses propres yeux que ce que qu'on lui avait dit était vrai.
Keisuke était là. Son capitaine. Son meilleur ami. Il était bien là. Il en avait les larmes aux yeux. Il ne sut quoi dire sur le coup. En faite, un million de choses lui venaient en tête. Il voulait lui exprimer tellement de choses. Mais ils auraient tout le temps plus tard. D'autant qu'en plus d'être sonné, le brun devait être très confus.
Chifuyu essuya rapidement ses larmes et un doux sourire prit place sur son visage. Si c'était un rêve, qu'on ne le réveille pas-Bon retour parmis nous...Baji-san.

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You're My Second Chance
Fanfiction-Je m'en occupe Il crut entendre Mitsuya dire ça d'un ton calme. Le collégien se recroquevilla d'avantage sur lui même. De nouvelles larmes lui piquaient les yeux. -Chifuyu... Le blond ne réagit pas. Il ne voulait pas entendre ça. Le leader de la de...