Chapitre 1

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Une jeune fille trop rêveuse se rendait au lycée avec la boule au ventre. Passants dans de sombres ruelles elle détournait le regards des cadis, des barils, des quémandeurs addicts en manque et des regards pesants. Elle se dépêchait de sauter dans le bus pour rejoindre son établissement. Comme beaucoup d'ados de son âge elle ne savait pas trop pourquoi elle étudiait mais apprendre lui plaisait. 

Elle aimait étudier seule en autodidacte des passions qu'elle ne pouvait approfondir en classe. L'astronomie, le dessin, et l'écriture lui permettait de décrocher les pieds de cette terre ou le monde des adultes l'effrayait. Bien qu'elle redoutait le monde du travail elle pensait pourtant faire des études dans l'espoir d'un jour enseigner à son tour. Malgré ce but faible en motivation, elle ne se mentait pas à elle-même et savait pertinemment qu'elle avait choisit ce métier pour ne pas affronter de plein fouet le monde des adultes. D'un côté le métier de professeur lui permettait de ne pas quitter le connus et de garder les deux pieds dans un univers similaire à celui dans lequel elle avait toujours vécu. En cours, les enseignants ne l'appréciaient pas beaucoup. Elle passait son temps à écrire dessiner ou regarder par la fenêtre et ne semblait pas s'intéresser au moindre mot prononcés. Pourtant, elle était une élève parmi les meilleurs ce qui rendait fou certains professeurs qui se demandaient comment une imbécile rêveuse comme elle pouvait être aussi vive d'esprit et brillante. Certains la soupçonnaient de tricherie ce qui lui avait valu d'innombrables visites chez la directrice mais malheureusement pour eux, celle-ci avait prit la jeune étudiante sous son aile et semblait l'apprécier particulièrement. Il lui arrivait parfois d'offrir à l'accusée un thé et quelques biscuits et d'entamer des discussions diverses et passionnées durant les heures de supposées retenues.  

Malgré ces fausses accusations, la jeune fille n'était pas rancunière pour un sous, car elle se reprochait tout de même de ne pas écouter en classe. Elle savait que certains professeurs exerçaient encore par passion et pour ceux-ci elle s'en voulait de ne leur rendre leurs intérêt. Pour les autres, elle n'était pas dupe et avait compris que la passion avait été remplacé par l'obligation de payer un loyer. Cependant, elle ne les méprisait pas, car elle même avait choisis ce métier de prédilection comme un moyen d'échapper aux autres et après tout il fallait bien vivre. 

Elle appréciait la directrice qui lui était comme une amie. Elle admirait son éthique basée sur le respect, l'égalité et la considération. Pour elle, ses élèves n'étaient pas des étudiants mais des personne hissées au même niveau qu'elle. Cette morale lui avait permis un lycée sans trop de problèmes disciplinaires, car lorsqu'un étudiant transgressait les règles de l'école, celui-ci avait droit à une discussion calme et exhaustive avec la directrice. Elle savait que ses étudiants étaient tous enclins à devenir des gens biens et elle ne manquait pas de le faire savoir lors de ses discussions. Elle était très appréciée des élèves mais se faisait voir d'un mauvais œil de la part des professeurs qui la jugeaient trop laxiste. Ils disaient qu'elle ne sévissait pas assez et qu'elle en était incapable, car elle ne savait pas ce que c'était d'enseigner à cette nouvelle génération qui semblait totalement désintéresser d'apprendre. 

Tout les jours des élèves se faisaient mettre à la porte pour mauvais comportement et la jeune fille au lieu de rire et de passer à autre chose comme tout les autres se posait mille question et essayait de comprendre pourquoi sa génération était considérée comme dégénérative. Les enseignants s'énervaient et abandonnaient l'idée de corriger ces attitudes. De plus, ils savaient pertinemment qu'envoyer les élèves chez la directrice n'était pas reconnu comme une menace. Ils étaient démunis et leur seule arme étaient les heures de colle interminables et improductives qui consistaient à faire ses devoirs pendant 45min et regarder le plafond et chercher le moyen le plus inventif pour s'occuper les heures restantes. 

La jeune fille avait déjà fait quelques heures de colle. Elle ne les trouvaient pas ennuyeuses, car regarder par la fenêtre revenait à devenir réalisatrice et actrice d'aventures uniques et intérieures. Elle pouvait passer des heures à faire semblant d'observer le paysage, en écoutant de la musique et en imaginant des histoires toutes plus enivrantes et passionnantes les une que les autres. Il lui arrivait parfois d'en avoir la chair de poule tant elle vivait passionnément toute les histoires qu'elle s'inventait.  

Elle ne voyait pas le temps s'écouler et quelques fois elle trouvait la façon et les mots parfait pour conter ses aventures qu'elle se hâtait de raconter à son petit frère. 

S'empressant de rentrer avant ses parents, elle courait chercher son frère d'à peine 5 ans qui sautait à son coups dès son arrivée. Ses belles bouclettes blondes virevoltaient dans l'air et ses beaux yeux verts regardaient avec excitation les bras de sa grande sœur qui le soulevait. Il riait de ses bonnes joues roses étoilées de tâches de rousseurs brunâtres et laissait apparaître son sourire innocent auquel il manquait quelque dents. Sa grande sœur le mettait alors sur son dos et courait à travers la ville jusqu'au vieil immeuble ou ils logeaient. Tout deux se précipitaient à l'étage dans leur chambre emportant cookies et jus manquant de tout renverser en chemin. Ils s'installaient confortablement dans leur lit et le petit les yeux déjà plein d'admiration attendait impatiemment de s'évader dans un monde imaginaire. 

La jeune fille revêtait une cape bleu nuit pour interpréter son personnage de ménestrel et agrémentait ses histoires avec un jeux d'acteur digne des plus grands oscars. Costumes trouvés dans le feu de l'action, rimes, voix multiples et jeux de lumière elle interprétait ses personnages comme si elle les avait toujours connus. Son petit frère, les yeux brillant et éclatant de rêves et d'émotions se faisait transporter dans le monde imaginaire de sa grande sœur et ensemble ils vivaient et bravaient les aventures d'un soir. Des cris, des rires et des pleurs émanaient toute la soirée de cette chambre.  Leurs aventures se soldaient toujours par une fin heureuse et des embrassades langoureuses. Le frère et la sœur s'aimaient tendrement et pouvaient compter l'un sur l'autre. La jeune fille avait tant souhaiter un petit frère et celui que la vie avait décider de lui offrir n'aurait pas pu être mieux choisit. Les deux étaient de grands rêveurs assoiffés d'émotions d'aventures à la recherche de nouvelles sensations et de voyages. 

Malheureusement, tout deux n'avaient jamais quitter leur quartier de Morrisania. Ils n'avaient jamais quitté la ville et avaient toujours vécu dans ce quartier du Sud du Bronx à New York. Leurs aventures se faisaient parfois interrompre par des bruits sourds émanant de l'extérieur. La jeune fille inquiète regardait alors rapidement par la vieille fenêtre en bois à la peinture effritée recouverte d'impacts et au cadre jonché d'échardes. Ne prenant pas le temps de chercher la source des problèmes elle rabattait instantanément les vieux volets à moitié cassés et fermait la fenêtre. Elle se tournait vers son petit frère qui la regardait inquiets à l'affut de la moindre sirène de police. Elle attrapait alors une lampe de poche sur laquelle elle avait scotchée une feuille trouée en forme de petites étoiles, éteignait la lumière, saisissait un grand draps noir se recouvrait elle et son frère et projetait un ciel factice dans une cabane de fortune. Elle montrait alors à son petit frère les constellations qu'elle avait fidèlement su reproduire et lui expliquait passionnément comment les repérer. Les yeux pleins d'étoiles, d'aventures, de rêves, le cœur remplis d'amour, d'admiration et de tendresse, le petit garçon s'endormait alors apaisé dans les bras de sa sœur.  

Maux du mondeWhere stories live. Discover now