CHAPITRE 11

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AZINA



   Je remettais mon long voile qui retombait devant ma poitrine et derrière mes cuisses, lorsque le bruit d'une porte qui s'ouvrait brisa le silence dans ma chambre. 

- Tu pouvais toquer tu sais Amnay?

- Comme tu l'as si bien dit, j'avais le choix de le faire mais juste pour toi je ne le ferrai pas. Me répondit mon frère avec sa voix enjouée.

    Je terminais de me préparer et me retournai pour le voir gratter derrière les oreilles d'Izzem. Je ne l'avais pas vu depuis quatre jours et c'est comme un fou qu'il venait me voir?

   Je finissais de mettre mes Ameqyas* que je m'approchais doucement d'Amnay qui ne me regardait pas, et d'un coup je lui frappais l'arrière de la tête assez fort pour qu'il gémisse de douleur.

- Mais tu es folle ou quoi!! Tu m'as fait super mal ḤaggaḤ (folle)! Me dit-il en se caressant à l'endroit endoloris.

- Tu l'as bien chercher damehbul (imbécile), tu ne viens pas me voir puisque tu es soit disant "trop occupé" mais tu n'hésites pas à rendre quelques visites à Thiyya. Moi ta soeur, tu ne m'as même pas rendu une seule visite petit ingrat.

- Et bien... Toi aussi tu étais occupé avec ton rôle de Sultane.

- Oui mais j'avais toujours du temps libre! J'ai dit je-ne-sais combien de fois à Thiyya que tu pouvais venir petit cachotier.

- Mais ma chambre est complètement à l'opposé de la tienne et vu la taille du palais...

    Je mis une main sur mon visage de manière exaspérée, mais je savais qu'il mentait. Pour moi, il ne savait et ne saurait jamais mentir. Je le connais trop bien pour ça.

    Alors je m'assis en face de lui. Seul Izzem nous séparait avec son corps imposant.

- Allez Amnay, dis moi ce qui te tracasse autant, lui dis-je doucement.

- Tu vas me prendre surement pour un fou, mais le fait que tu sois marier je pense que je n'y suis pas encore habitué, dit-il avec embarra qui était rare chez lui. On était tout le temps ensemble, mais maintenant tu as le rôle d'épouse que tu dois entretenir. Et puis... je n'ai pas envie de vous dérangez lui et toi. 

- Tu sais tu ne me déranges jamais. Mon mari et moi nous sommes mariés depuis peu donc le temps de se connaître et "tout ça"... Et puis comme tu le sais ce n'est pas l'amour fou au vu de comment nous nous sommes rencontré, et puis tu le sais. Tu n'es pas n'importe qui pour agir de la sorte. Mais par pitié, rentre comme tu as l'habitude de le faire seulement dans cette chambre là et pas dans notre chambre commune tu serrais gentil.

    Il me sourit et continua ces gestes doux sur Izzem. Nous étions dans ma première chambre, celle où j'ai séjourné pour la première fois. Elle m'y sert pour me reposer et rester seule lorsque je le voulais. Et toute mes affaires sont ici. 

    Amnay a toujours été ainsi; il faut toujours le rassurer dès qu'il en a besoin. C'est une personne très ouverte mais il ne lui faut un rien pour qu'il soit perplexe. Même si c'est assez rare. Son long silence ces derniers jours étaient la preuve qu'il ne se sentait pas bien. Mais pour ne peut pas m'inquiéter il ne disait rien. Il gardait ça au fond de lui.

- On en parle mais... tu ne devrais pas te marier toi aussi?

   Il devient rouge pivoine en un seul instant. 

Ma SultaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant