19h10
Je me prépare à sortir. Mon avion part à 20h et je suis en retard. J'entends ma sœur m'appeler:
"Naomie, dépêche -toi, on doit y aller !"
Je dévale les escaliers et manque de m'étaler sur la moquette beige qui recouvre le sol du salon.
"Oui oui on peut partir." marmonnai -je, le cœur battant la chamade à cause de ma perte d'équilibre.
Avec moi, les chutes sont très fréquentes: j'ai toujours été en manque de fer, et ma maladresse chronique n'arrange en rien les choses.
Je pars en Italie ce soir, à Florence, pour mes études. Ma sœur, Nancy, m'accompagne avec son mari Jake en Italie.
Ils s'installent dans une petite maison, pas loin de mon campus. Je leur en ai très reconnaissant de m'accompagner en Italie. Cela aurait été difficile sans eux, surtout depuis la mort de notre mère. Mon père est parti quand j'avais 15 ans. Il était alcoolique et très violent avec ma mère, Nancy et moi, dès notre plus jeune âge. Quand il est parti, ça a été une véritable libération pour ma famille, mais ma mère est morte deux ans après, d'un accident de voiture. Nancy, qui avait 21 ans à ce moment-là, s'est occupée de moi comme une mère.
Je suis pressée de déménager, car la maison familiale renfermait trop de mauvais souvenirs, et l'Italie a toujours été une de mes destinations préférées.
J'arrive à l'aéroport et m'enregistre. Après mon vol, on arrive dans l'aéroport italien. Je pars aux toilettes, confiant mes valises à Nancy. Pour y accéder, il faut longer un long couloir avec plusieurs issues. Je ne vois aucun panneau indiquant les toilettes, mais je déduis qu'ils sont au fond. Arrivée au bout du couloir, il y a deux portes: une à gauche et une à droite. Ne sachant pas laquelle est la bonne, je prends la porte de droite. Elle mène à une sorte de parking poussiéreux, rempli de caisses et de cartons. Je m'apprête à faire demi-tour quand j'entends des coups et des gémissements. Je m'approche prudemment, en me cachant derrière une pile de caisses et je vois quatre hommes à terre ainsi qu'un cinquième homme masqué, empoigné par un autre homme. Ce dernier lui donne un coup de poing, et, dans un craquement d'os écœurant, la victime tombe par terre, se roulant en boule.
L'agresseur dit aux cinq hommes d'une voix grave et rauque, et, bien sûr, en italien:
"Ne vous avisez plus jamais de venir sur mon territoire. La prochaine fois, ce sera bien pire que ça"
En disant ça, il sort un pistolet et tire une balle dans la jambe de l'homme qu'il avait empoigné, puis chuchote, toujours en italien:
"Tu diras à Fernando d'être plus discret"
Il lâcha un petit rire, et, devant les hommes terrorisés, il tira une balle dans la tête de chacun d'entre eux, sauf au dernier, qui s'empressa se s'enfuir, malgré sa plaie à la jambe.
Devant ce spectacle, je n'ai pas pu m'empêcher de pousser un petit cri. D'après ce que j'avais compris -merci à ma sœur de m'avoir forcée à choisir italien au lycée- il faisait partie d'une sorte d'organisation. Peut-être la mafia ?
De nombreux scénarios, aussi horribles les uns que les autre me traversèrent l'esprit, et c'est là que je me rendis compte que l'homme masqué s'approchait de moi l'air menaçant. Je sortis de ma cachette d'un seul coup, et courus jusqu'à la sortie.
Quand je me retournai près de la porte, je constatai que l'homme me regardait, le regard rempli d'incompréhension.Je retournai auprès de ma sœur, le cœur battant, et je me rendis compte que je n'étais pas allée aux toilettes.
Hors de question d'y retourner, j'irai quand on sera dans la nouvelle maison.
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Amore rischioso
RomanceElle est pure et innocente. Il est dangereux et membre de la mafia. Un amour serait-il possible entre eux ?