Recroquevillée sur moi-même, les larmes coulent sans fin, comme une pluie glaciale qui ronge chaque pensée, chaque part de moi. Pourquoi j'ai réagi comme ça ? Pourquoi ai-je laissé la peur et la douleur m'envahir à ce point ? C'était comme si tout ce que j'avais essayé de cacher, de fuir, m'avait rattrapée en une fraction de seconde. Sérieusement, Camilla ? Pourquoi avoir laissé cette faiblesse me submerger ? Réfléchis un peu... Je devrais être plus forte que ça. Mais je ne peux pas ignorer ce qui m'a forgée, ce passé qui continue à hanter chaque battement de mon cœur. Mon passé... Il a toujours été là, tapis dans l'ombre, attendant son moment pour ressurgir. Peut-être que ce n'était pas seulement lui qui me rattrapait, mais moi-même, ma propre incapacité à le laisser derrière....
— Lâche-la ! criai-je en pleurant. Tu vas la tuer !
Il obéit, la pression de ses mains se fait plus lourde, et dans un dernier mouvement brutal, elle s'effondre au sol. Sa tête heurte violemment le parquet, un bruit sec qui résonne dans la pièce comme un écho macabre. Un vertige la saisit instantanément, son corps se raidit sous l'impact, avant que le noir ne l'engloutisse. L'inconscience l'emporte, l'obscurité s'étend, lui volant ses derniers instants de lucidité.
— C'est à moi que tu parles, cagna ? (Conasse) dit-il en me lançant un regard par-dessus son épaule.
— Oui, c'est à toi que je parle, stronzo ! (Connard) hurlai-je, les larmes aux yeux.
Il ricane, un son rauque et malsain qui résonne dans l'air, puis il se tourne vers moi. Son regard est froid, glacial, une lueur d'amusement malsain dans ses yeux. Lentement, il s'avance, chaque pas lourd de menace, ses talons claquant sur le sol comme un avertissement. L'espace entre nous se réduit, et je sens la tension monter, l'adrénaline qui envahit mes veines, prête à réagir, mais je sais que je n'ai plus beaucoup de temps.
— Ne t'approche pas ! criai-je en dégainant l'arme cachée dans mon jean.
Il lève les mains, un sourire aux lèvres.
— Vas-y, tire, principessa...
Mes mains tremblent, le métal de l'arme froid entre mes doigts, mais je ne peux plus la tenir. Une pression me serre la gorge, la panique m'envahit. Je fonds en larmes, mes yeux débordent de honte et de frustration. Je suis faible, totalement à genoux. Incapable de protéger ma propre mère, incapable de me défendre. Tout ça à cause de ce connard... Ce démon déguisé en homme.
L'arme tombe au sol, un bruit sourd qui me fait sursauter. Je suis paralysée, mes jambes sont comme du coton, ma respiration est rapide et irrégulière. La peur m'envahit, m'aspire, je n'arrive même plus à penser.
Il sourit, un sourire narquois, cruel, comme s'il savait qu'il m'avait déjà gagnée. Il continue de s'avancer, chaque pas résonnant comme un coup de marteau, et son regard se fait de plus en plus intense.
Puis, soudain, une ombre s'élève derrière lui. Une main surgit, saisissant son épaule avec une violence qu'il n'avait pas anticipée.
— ELLE A DIT NE T'APPROCHE PAS, STRONZO ! hurle ma mère en l'assommant d'un coup de vase.
Il s'écroule, ses yeux s'ouvrent un instant dans une expression de stupeur avant que la vie ne quitte son corps. Du sang coule lentement le long de sa tempe, se mêlant à la poussière du sol. Il est définitivement hors d'état de nuire.
Je reste là, figée, incapable de réagir. Mais une silhouette se faufile rapidement à mes côtés. Une main se pose sur mon épaule, douce mais ferme, et avant même que je ne comprenne, je suis prise dans les bras de cette personne. Elle me serre fort, comme si elle craignait que je disparaisse dans l'ombre.

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𝐈 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢 𝐧𝐞𝐦𝐢𝐜i
أدب المراهقينCamilla une jeune femme de vingt-quatre ans travaillant dans un bar la nuit, où elle alternait avec une de ses collègue. Sa mère l'harcelant d'appel tous les jours, venant chez elle un jour sur deux. Depuis le décès de son père, mort d'une sois dis...