Chapitre IV: Réveil

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Elle fut prise d'une douloureuse toux, ses yeux toujours fermés, son corps refusant d'opérer, toujours dans le noir, une obscurité pesante, elle toussait encore et encore, ces poumons la brûlaient, son nez lui faisait relater la même sensation. Depuis combien de temps était-elle là ? Seule question que son cerveau réussit à formuler. Cette odeur était-elle la seule rémanence de sa chute dans les bras de Morphée. Elle réunit alors l'entièreté de ces forces pour ouvrir les yeux, elle sent ces cils se frotter à un tissu, cette paupière se décoller, puis s'ouvrir, mais toujours cette absence d'image, tentant d'aller se frotter les yeux dans un ultime effort, elle se sent le poignet coincé, enfermé, par une corde attachée à son dos. Mais c'est quoi ce bordel ! ! ! ! Pensa-t-elle, la panique emplissant son cours, autant que le noir emplissait ses yeux. La même hâte qui la frappa de nouveau, l'angoisse, la peur, l'angoisse surtout. Respire, respire Rose, tu vas t'en sortir, respire, ça brûle, respire. Tout s'accélérait, son cœur frappant sa cage thoracique comme un chien enragé voulant s'échapper de sa prison de métal. Son souffle brûlant aussi s'accélérait, malgré des efforts vains pour le calmer. De l'aide, c'est tout ce que demandait ou même la vue. Pourquoi moi Elles sont où les filles, Yuri, Yuri Bordel ! Pas elle fait que ce ne soit que moi ! ! ! Pour accompagner sa détresse mentale, un vent glacial, qui lui semblait bleu étrangement, inexplicablement. Une odeur métallique lui parvint aussi. La seule olfaction permise.

L'instant qui suivit, un grincement sévère et lourd résonna, assourdissant Rose qui s'attendait à une parole ou un son, confirmant la présence d'êtres humains, mais rien, elle bloquée dans ce silence et le froid, cette rémanence de peur, logé dans son ventre. Ces instants lui paraissaient comme un enfer, serait-ce son châtiment ? Mais pourquoi donc, elle n'avait rien de mal, selon elle du moins ? Puis cette sensation lui prouvait son état, elle ne croyait ni au paradis ni à l'enfer, pour elle la mort était juste vide, sombre et froide, alors que se passait-il. Après cette courte éternité, elle admit une voie méconnaissable, rauque, gutturale, mais étonnamment bienveillante au premier abord.

Un homme massif vit le bruit de ces pieds, un sentiment étrange le suivit, un présentiment, négatif mais brumeux, ça n'était pas l'homme mais la situation. Réflexion logique et rapide faite par Rose. Toujours ce silence, puis un pas après l'autre, il tournait autour d'elle, qu'observait-il, son corps, ou voulait-il la dérouté, toujours ce flou dans sa tête, « Quand est-ce que ça s'arrêtera ? » ce demandait elle. Ouvrant la bouche, elle tenta de prononcer quelque parole à ce mystérieux quidam qui la contournait dans un grisâtre silence. Un grésillement retentit.

- Bien dormi ?

.

- Ne te force pas à parler si tu as trop mal. Ils n'y sont pas allés molo avec l'éther, je t'avoue que je pensais que tu ne te réveillerai pas.
Désolée pour le réveil un peu désagréable. J'avoue que je ne peux pas ni te comprendre ni t'aider, je ne suis qu'un geôlier, pas ton bourreau Il ne me laissera pas toucher à leur « jouet » comme il aime tant vous appeler. Je ne peux pas t'en dire plus, le boss me défoncera sinon, et en plus j'en aurais plus après.

C'est quoi ce bordel ? Pensa-t-elle. C'est qui le Boss ? Qu'est-ce qu'il lui enlèverait ? Qu'est-ce qu'on lui fait ? Toujours aucun son ne sortait, rien ne se passait à part ces bras essayant de se défaire de leur emprise d'étoffe. Un deuxième bruit venant de la porte grinça.

- Elle est réveillée ? Lança une voix féminine
-Oui m'dame. Relança l'homme
-Appelle-moi par mon prénom Anton. Relança la voix.
-OK Yu
Elle va bien.
Elle ne peut pas parler, mais elle se débat, comme l'autre.
-C'est elle que je veux, pas l'autre, voit le boss pour Jessica.
-El....Le e..st....ou? Bégaïea rose
-T'épuises pas. Dit Anton
-Laisse-la s'exprimer et reprendre conscience, on m'a dit de m'amuser avec elle. Tiens-la en vie, merci. Rétorqua Yu.
- Je vais lui ramener de l'eau et de quoi bouffer. Je m'occupe d'elle, tu peux y aller Yu.

La femme quitta ensuite la salle, fermant la porte derrière elle.
- Anton enchanté. Je ne te veux pas de mal, elle, j'en sais rien, la gamine, je ne l'aime pas, c'est elle qui contrôle les stocks, je ne peux pas me la mettre de dos. Mais elle a l'air de te trouver intéressante, pour qu'elle vienne te voir dès ton réveil. Évite de trop t'épuiser avant que je revienne avec de quoi te remettre en forme.
Tu comprendras le bordel que c'est, si le Boss m'autorise à t'expliquer à mon retour.
Anton quitta la pièce à son tour, Rose, elle, resta bloquée là à attendre son retour, la seule personne qui lui parlait gentille ici. Elle sombrit peu après dans le sommeil.
Une lumière la réveilla, ses yeux brûlaient encore, mais sa gorge allait mieux avec elle. Ces mains semblaient attachées, mais ces yeux, eux, étaient libres. Du carrelage grisâtre se tenait face à elle, les murs et le sol étaient du même motif, sales et délabrés, un chariot métallique, lui, seul objet visible, était propre et placé face à elle, elle discernait une pléthore d'instruments qu'elle ne reconnaît pas et d'autres qu'elle connaissait, des cordes, des clefs à molettes, des seringues, des flaques, dont elle ne discernait pas l'inscription. Elle tourna la tête et vit un homme massif assis sur une chaise en bois, il avait le visage fin, pale, la joue creuse, il semblait fatigué. Il affichait un doux sourire calme, son regard lui semblait torturé et détruit, malgré la beauté de ces yeux bleus. Ces cheveux lui étaient courts. Rose était étonnée de voir un homme sourire dans un pareil endroit, et pourquoi semblait-il si bienveillant envers elle. La jeune femme ne parvenait pas à décrypter ce mystérieux homme quand enfin il ouvrit la bouche, soupira et lança :

-Tu n'as pas besoin d'avoir peur, je suis là depuis que tu t'es endormi, personne d'autre n'est avec nous. Anton, enchanté, je ne sais pas quand elle reviendra et le Boss n'est pas là donc je ne peux rien te dire, même si l'envie m'en torture. Bref ce qu'il y a en face de toi, ce n'est pas moi qui vais l'utiliser, ils ne le veulent pas, puis ils ne me font pas confiance encore.

-Rose, c'est mon nom.

-Je sais, t'inquiète, pour l'instant repose-toi, tu en auras besoin pour quand elle sera là, d'ailleurs tu as faim ou soif ?

- Soif. Dit Rose en se raclant la gorge, désert arrive au ressenti granuleux.

- J'arrive. Replica Anton

Il se leva en faisant grincer le carrelage, et sortie du champ de vision de Rose, un bruit d'eau coula, frappant un objet métallique, sûrement un évier. Puis il revint peu après avec un verre plastique plein, qu'il apporta aux lèvres de la prisonnière. Elle accepta cette eau, qui lui brûla la gorge, il lui en apporta un deuxième, puis un troisième, qu'elle avala en un éclair. Sa gorge la brulait toujours, mais beaucoup moins. Anton saisit un smartphone hors de sa poche, après qu'il ait émis une vibration.

Elle arrive dans une heure, tu as besoin de quelque chose d'autre avant que je ne puisse plus t'aider pendant un certain temps.

– Elles sont ou mes deux amies ? Arracha Rose endolori

On n'a ressuscité que toi et une autre, il me semble. Tu pourras lui demander un pire, je ne pense pas qu'elle ait des problèmes à te le dire, elle. Relança l'homme.

- Et c'est qui "elle" ? Et elle va me faire quoi ? Et je suis où ? Aboya l'adolescente

Qui elle est, tu le verras toi-même, ce qu'elle va te faire, je n'en ai aucune idée et tu es où je ne peux pas te le dire, sinon c'en est fini de moi. Mais s'il te plait, essaye de te reposer et de dormir un peu. Rétorqua-t-il accompagné d'un regard amical.

Rose céda donc et s'affaissa donc, sa vision se troubla de nouveau, sentiment qui devenait lentement une habitude ; sa vue vira au noir.

Un bruit de cette même porte la réveilla à nouveau. Elle ouvrit les yeux et regarda le mur

Elle tourna la tête et vit Anton toujours sur cette même chaise avec cette fois une expression apeurée et désolée. Derrière lui, une femme, à la tenue familière. Ce visage lui était familier.

Yuriko ! !

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 21, 2023 ⏰

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