Georges

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Georges. C'est comme cela qu'était prénommé mon maître.

Georges Deflandre à vrai dire.

Celui qui m'avait acheté, telle une marchandise,
contre des pièces en or.

Georges, celui qui m'avait en sa possession.
Georges à qui j'appartenais pour toujours désormais.

Nous pensons avoir une vie idyllique, parfaite.
Jusqu'à ce qu'on perdent notre liberté...

Tant qu'elle est entre vos mains, vous ne pouvez pas comprendre son importance.
 
La mienne....était dorénavant entre celle de Georges.

Je me réveille en sursaut, la tête qui tourne et l'estomac vide.

Où suis-je ?

Allongée dans un lit de plumes, je soulève le drap qui m'enveloppe et pose les pieds au sol.
Le soleil chaud, darde ses rayons sur une porte grande ouverte.
Je constate ainsi, que la pièce où je me trouve actuellement est au rez-de-chaussée.
Une douce haleine caressante des roses rouges m'emporte tel un papillon, dansant autour de ses pétales, qui même flétrie garde toujours leur délicate arôme.
En face, je perçois un pommier, rosit avec splendeur tandis que des centaines d'abeilles bourdonnent autour de ses branches colorés.

Suis-je au paradis ?

Une odeur de pain chaud me caresse les narines tandis que mon ventre crie famine.
Je me lève et commence à inspecter cette chambre qui semblait si irréelle à mes yeux.

À droite du lit se trouve un miroir en bois sculpté et doré, aux motifs végétaux de feuilles d'acanthes.
Je me rends compte en le regardant, que mes habits ont été changés.
Je porte maintenant une chemise blanche, longue jusqu'aux chevilles, aux manches bouffante, qui sent la lavande.

J'ai dormi une éternité?
Ou bien suis-je toujours plongée dans ce sommeil paisible et sucré.

Mon dernier souvenir, remonte au jour, où le cœur déchiré, je criais pour ne pas être séparé de ma grand-mère.

D'ailleurs où est-elle actuellement?

Je m'empresse d'aller la chercher en sortant par cette grande porte rouge à carreaux, qui donne sur un jardin presque paradisiaque.
Je perçois un ruisseau traversant une vallée, entourée d'arbres fleuris et de gigantesques montagnes.

Comment je suis arrivée là ? Pourquoi je me souviens de rien ?
Instantanément, je me frotte les yeux.

La pelouse fraîche et humide me chatouille les pieds, et je sens une brise légère me caresser les cheveux.
Un magnifique canard couleur noir et émeraude se tient devant moi.
Je me baisse à son niveau afin de le caresser.

J'aimerais pouvoir ne jamais me réveiller.

Soudain, un effroyable bruit vint briser le calme et la tranquillité de ce paradis, faisant de lui un enfer.....

De ma main s'écoule du sang, mais pas le mien, celui de ce malheureux animal.
Qui venait de se faire tirer dessus avec brutalité, au point de ne plus reconnaître son petit crâne, explosé sous la balle.
Les morceaux de son cerveau sont éparpillés sur l'herbe.
Complètement écœurée, je couvre ma bouche de mes mains et je reste planté là , à observer, sans qu'un mot puisse sortir de mes lèvres.
J'entends des pas derrière moi, affolée, je me retourne.
Un homme de grande taille, aux épaules carré et aux cheveux longs s'avance vers moi, un fusil de chasse à la main.

J'ai peurs, je tremble.

Plus il s'approche de moi, plus je remarque son visage rosé, ses yeux sont d'un bleu sombre, me faisant rappeler les vagues menaçantes pendant la traversée. Son nez est long et droit avec de petites taches brunâtres.
Ses  lèvres sont abîmées, et me donnent l'impression de les mordre.

- Lève-toi ! me crie-t-il
Avec effroi, je me mets débout, mais tremblant, je retombe de suite.

- Lève-toi je t'ai dit!

Une sueur glacée me parcourt le dos, me paralysant, complètement abasourdie, j'ai un mauvais pressentiment.
L'homme s'avance vers moi et m'attrape d'un geste brusque par le poignet. Il émane une odeur de terre fraîche mélangée à de la poudre à canon.
Ses longs doigts s'enfoncent sur mon bras et secoue avec violence mon petit corps.

-J'ai failli te pulvériser la cervelle, alors que tu m'a coûté la peau des fesses, espèce de garce !

J'ai mal, j'essaye de me libérer et de m'enfuir, mais peu importe l'effort, je n'arrive pas à bouger d'un seul centimètre de son emprise.
-Lâchez-moi, le supplié-je en sanglotant, Laissez-moi partir s'il vous plaît !

-Tu plaisantes j'espère ? Je t'ai acheté au prix de mille chevaux, sale bordelière.
Et puis d'ailleurs qui t'a donné l'autorisation de sortir ? Tu ne pourras le faire que si tu es obéissante.

C'est alors, que je compris.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 18, 2023 ⏰

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Adèle tache blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant