Prologue

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Aveuglée par la lourde obscurité dans
laquelle est plongée cette pièce, j'avance les yeux presque fermés, dans l'espoir de trouver ce foutu contact et donner un semblant de vie à cette grande pièce. J'avance encore lentement, les mains tendues devant, le tambourinnnement de mon cœur dans ma cage thoracique m'accompagnant. J'ai un semblant de soulagement quand je sens mes mains glisser le long du grand mur. Je remonte alors doucement mes doigts jusqu'à les sentir se poser sur le contact de la lampe. J'appuie calmement dessus et la seconde qui suit la lumière se propage dans toute cette pièce, m'obligeant à plisser les yeux déjà habitués à l'obscurité. Quand mes yeux s'ouvrent totalement, c'est mon cœur qui rate un battement quand je vois cette paire de yeux affreusement noirs et profondément neutres se plonger dans les miens. Les battement affolés de mon cœur ne cessent de s'intensifier et je n'arrive pas à décoller mon regard du sien, j'ai cet horrible sentiment qui m'affaiblit toujours autant, cette maudite sensation que j'aimerai supprimer de moi mais qui est toujours avec moi et qui refuse de me lâcher:

*la peur*.

Il est assis sur la grande chaise noir, juste devant la porte de la chambre. Les bras croisés sur la poitrine. Ses yeux sont dirigés vers moi,
alors je reste là sans bouger ni siller, je reste debout comme un pic écoutant les battement violents de mon cœur. J'arrive pas à bouger, je le veux vraiment mais je n'y arrive pas. Encore ce sentiment, j'ai peur. Et ses iris noirs qui ne se décollent pas des miens ne m'aident pas non plus, au contraire. Il me fixe sans aucune émotion, aucun détail ne figure sur les traits de son visage. Ça en est écœurant. Dans un autre contexte, j'aurais voulu savoir ce à quoi il pense, savoir comment il peut si bien ne rien laisser apparaître. Mais là j'ai juste envie qu'il décolle son putain de regard, qu'il s'en aille très loin de moi et qu'il ne revienne plus jamais dans cette chambre, ni dans cette maison, ni dans ma vie.
Et à mon plus grand désespoir, il relâche ses mains et se releve délicatement de cette chaise. Encore ce sentiment, il s'approche lentement de moi, j'ai peur. Il ne me lâche pas un seul instant du regard, et moi non plus. Je ne sais pas d'où me vient cette capacité de soutenir son regard mais je le fais cas même, malgré ma peur. Il est maintenant proche de moi. Il me regarde encore et toujours, et en l'espace d'une seconde, j'ai cru voir une lueur de tristesse traverser ses iris. Il décolle enfin son regard du mien et le glisse le long de mon bras jusqu'à mon point, serré. Il ne s'y attarde pas et replonge son regard dans le mien, et cette fois-ci, je lis clairement de l'amusement dans son regard. J'aperçois même un micro sourire au coin de ses lèvres. Il a compris que j'avais juste envie de lui foutre mon point dans la gueule, il a compris que la haine qu'il porte à mon égard est réciproque. Mais il en a carrément rien à foutre, ça l'amuse même.
Il reprend son air impassible avant de lâcher :

_ Tu porte sûrement une haine inimaginable à mon égard mais tu ne pourra pas nier le fait que tu ne peux rien contre moi, princesse. Et jusqu'à preuve du contraire c'est moi qui décide ici de qui va foutre son point dans la gueule de l'autre. Donc tu va gentiment te calmer et rester dans ton petit coin. Et quand j'éteins cette foutu lumière, tu la laisse ainsi et tu ferme ta petite gueule de merde, tu comprends ?

Ce sentiment de peur qui m'habitait s'est à présent transformé en une folle rage qui menace de me faire exploser. J'ai une putain de boule à la gorge qui me démange à un haut point et j'ai envie de la lui foutre dans la gueule mon point. Alors je l'incendie du regard, je sais qu'il voit ma rage sur mon visage car là, son putain de sourire s'élargit sur son visage et ne fait qu'accentuer mon envie de le vider de son sang.

_ Va te faire enculer sale fils de pute, je te deteste putain, je veux pas te voir ! Alors prend tes jambes et barre toi d'ici et fait moi le plaisir de ne plus jamais revenir, PLUS JAMAIS PUTAIN !

la seconde qui suit après ma dernière phrase je n'ai rien compris, j'ai juste senti son point se resserrer sur ma gorge. La douleur se propage le long de mon dos quand il me plaque brutalement contre le mur. Je vois une telle rage dans ses iris qu'ils plonge dans les miens. Et après, encore ce sentiment, j'ai peur, IL me fait peur. Je vois en ce instant précis que rien ne l'empêche d'en finir avec ma vie, alors ce sentiment prend encore le déçu. Je ne sens plus l'air passer dans mes poumons, je suffoque. Je m'agrippe désespérément à son poignet mais rien à faire, il est aveuglé par sa rage, je doute même qu'il me voit en ce moment. Encore ce foutu sentiment, j'ai peur, mais cette fois-ci, j'ai pas peur de lui, non, j'ai peur de ce qui peut arriver maintenant. J'ai peur de mourir.
D'un coup, je me sens brutalement cogner le sol, mes poumons reçoivent de l'air maintenant, mais j'ai une horrible sensation dans ma gorge et mon ventre, je tousse fort, très fort, j'ai mal à la gorge et j'ai juste envie de ne plus vivre cette situation, alors je tousse encore et encore. Mes yeux se sont remplis de larmes, mais je n'en ai versé aucune.
Je sens une ombre se baisser à mon niveau et je relève la tête. Je retrouve encore ces iris noires et cette fois-ci, ils me transmettent de la satisfaction, il est fier de ce qu'il vient de faire. Je le regarde se redresser avec ce même visage neutre et vide. Il plonge encore ses sombre iris dans les miens.

_ La prochaine fois que t'insulte ma mère, princesse, je t'arrache ta petite vie de merde avec mes propres mains et il n'y aura personne, je dis bien personne, pour sauver tes fesses et à ce moment là tu comprendra qu'il n'y a qu'un seul chef ici, et c'est moi, petite conne!

Me dit-il avant de me tourner le dos et de sortir de cette chambre en claquant la porte.

Je fixe encore cette porte, et maintenant, je sens une humidité sur mes joues.Les larmes que je gardais au plus profond de moi coulent maintenant. Oui, je pleure, parce que j'en peu plus, je suis à bout. Et le pire, je sais pertinemment que je peux pas en finir, parce que comme il l'a dit, c'est lui qui commande ici. Et il n'y aura personne, absolument personne pour me sauver.

Alors le corps épuisé, le cœur lourd, les larmes aux yeux, je me laisse emporter et je me sens glisser sur les carreaux froids de cette pièce. Je ferme les yeux tout en sachant que je suis toute seule, que personne ne viendra pour moi.

















Et que:








C'est lui qui décide ici.
















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Hello, j'espère que vous allez Bien.
Alors voilà, à force de lire des chroniques à mood de Narco, bah j'ai eu envie d'en écrire une aussi haha. Et voilà le fameux "PROLOGUE" dites moi ce que vous en pensez, merci.
















Hadjara Mahamadal Bachir💜








Luz, ton sang est mien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant