DRARRY - Mon présent et ton futur

Il faut que ça s'arrête.

1996

Un mois. Dire que le temps était long, coincé dans ce corps qui n'était plus le sien depuis 10 ans, serait un euphémisme. Harry contemplait ses camarades se plaindre des devoirs, du mauvais temps ou encore de l'irritabilité grandissante de Rogue lors de leurs derniers cours de Défense contre les forces du mal. S'ils savaient. Qu'ils profitent de ces derniers instants de calme ces imbéciles.

La proximité qui s'était installée entre lui et Malefoy le questionnait. Autant pour l'un que pour l'autre, cette relation n'était pas saine. Malefoy s'attachait à un Harry qu'il ne devrait rencontrer que bien plus tard et Harry a un souvenir d'un Drago qui n'existait pas encore.

Harry mit du temps à s'en convaincre, c'était plus facile à dire qu'à faire, mais il devait briser ce lien qu'il avait créé. Malefoy avait des choses à vivre et il ne devait pas faire partie de sa vie, pas encore.

À minuit passé, Harry sortit de la tour gryffondor avec sa cape d'invisibilité sous la main. Il parcourut la distance le menant jusqu'aux cachots. Se préparant depuis plusieurs jours à cet instant, il avait espionné des serpentards pour connaître le mot de passe de leur salle commune. Il entra donc aisément et se dirigea vers les chambres de préfets. Pansy Parkinson se trouvait appuyé dans l'encadrement d'une des chambres, par chance il s'agissait de la chambre que Harry cherchait.

"Dors un peu tu veux. Tu fais peur à voir." conseilla Parkinson avant de fermer la porte.

Harry attendit une minute avant d'ouvrir la porte et de se glisser à l'intérieur de la pièce.

"Je vais bien, barre-toi maintenant."

Malefoy était de dos, rangeant parchemins et livres qui étaient étalés sur son lit dans un sac.

"Si tu insistes." répondit Harry avec amusement.

De grands yeux gris le regardaient maintenant avec étonnement.

"Tu es décidément plein de surprises Potter."

Malefoy balança le sac à terre et s'assis sur le lit face à Harry. Les mains appuyées en derrière, entrouvrant légèrement plus que nécessaire les cuisses comme une invitation. Harry fit rouler ses yeux vers le ciel devant tant de désinvolture.

"Je ne suis peut-être qu'un abruti mais tu es très certainement un crétin."

"Oui un crétin arrogant, prétentieux, imbu de lui-même ... On connaît la rengaine. C'est mon système de défense, j'y peux rien. Alors Potter, que me vaut cette visite nocturne ?" Malefoy s'était remis debout et commençait à détacher les boutons du haut de sa chemise tout en ne quittant pas Harry des yeux.

Exaspéré par ce comportement provocateur, qu'il adorait même s'il ne l'avouerait jamais, Harry plissa les yeux et détourna le regard.

"On doit arrêter de se voir, toi et moi."

Les gestes de Malefoy se stoppèrent.

"Et pourquoi ça ?"

"Les raisons ne sont pas assez évidentes ?! Parce que j'ai vingt-six ans et que tu en as seize. Parce que tu commences à ressentir des choses pour moi qui ne devraient pas exister, pas encore. Parce que je suis amoureux de toi. Parce que tout ça va foutre le bordel et que je ne veux pas prendre le risque de te perdre. J'ai assez merdé comme ça. Il faut que ça s'arrête. Il faut que tu reprennes le cours de ta vie."

"Le cours des choses, le cours de la vie, tu n'as que ça à la bouche. Tu avais raison. Tu n'aurais pas dû venir me voir. Si ça doit terminer comme ça, je n'aurais voulu ne jamais savoir, ne jamais te connaître." dit froidement Malefoy.

"Je voulais te rassurer." répondit tristement Harry.

"NON ! Tu voulais te rassurer toi ! Tu savais que les choses suivraient leur cours si tu n'intervenais pas mais tu es quand même venu me voir ! Tu es entré dans ma vie en parfaite connaissance de cause ! Et tu es en train de tout détruire."

"Ne dis pas ça, je t'en prie ..."

"Comment veux-tu que je fasse Harry ? Je ne peux pas juste oublier tout ce qu'il s'est passé, je ne peux pas effacer mes sentiments. Je suis censé faire quoi ?? Attendre 10 ans ?! Et qui me dit que quand tu auras de nouveau seize ans dans ta tête, tu voudras de moi hein ?! Parce que tu y as pensé à ça toi peut-être ? Que va t-il se passer quand il reviendra et que tu partiras ?!"

Malefoy s'était rapproché de Harry tout en lui déversant ses craintes mais aussi, à sa manière, son amour. Ils étaient si proches que leurs souffles se mélangeaient. Leurs regards s'étaient accrochés jusqu'à ce que celui de Malefoy s'attarde sur les lèvres du brun qu'il convoitait tant.

Harry était figé. C'était mal. Il ne devait pas. Ils ne devaient pas. Pourquoi n'arrivait-il pas à bouger ? Pourquoi n'arrivait-il pas à lutter ? Parce qu'au fond de lui il le voulait aussi. Harry ferma les yeux, les condamnant tous les deux à ce baiser interdit. Il sentit les lèvres de Malefoy se poser sur les siennes. Par Merlin, ce qu'elles lui avaient manqué.