🍂 Chapitre 1 - Scène 2 🍂

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Je crois rêver. C'est quoi ce culot ? Elle ?! Vraiment elle ?! J'en tombe denue. Mes poings se serrent pendant que mon assistante, ignorante de la situation, discute avec cette femme. Je ne pensais pas que la première personne que je verrais au Japon soit cette connasse. Super. La journée commence très bien.

— Alors Célia, je ne me répéterai pas deux fois. Tu ne t'approches même pas d'elle. C'est bien compris ?!

Je prends Cléa par la main et la tire vers moi.

— Mais Xiya ? Je-je n'ai rien fait ? bégaie-t-elle.

— Toi tu as peut-être oublié. Mais pas moi. Moi je n'ai pas oublié la salope que tu as été. Et je refuse de croire que tu as changé. Tu veux que je te rappelle devant tout l'aéroport ce que tu es ? Parce qu'avec le sourire que tu oses avoir devant moi, je pense que tu as oublié.

Je m'approche d'elle et l'attrape par le col. Je la regarde droit dans les yeux. Ses mains se posent sur les miennes comme pour me calmer. Mais ça ne fonctionne pas.

— Peu importe ce que tu feras pour changer les choses, il y a une chose qui restera dans le marbre. Pour le reste de ta vie, tu resteras une agresseuse et une violeuse toute ta vie ! J'espère que c'est bien clair dans ta petite tête ! J'espère que tu te souviens bien de la vie que tu as brisée. Oui, je parle bien de celle d'Axel.

Elle détourne le regard. Elle sait très bien ce qu'elle a fait.

— Tu as eu bien de la chance qu'il ne porte pas plainte contre toi. J'espère que c'est bien intégré dans ta petite tête de garce.

Je lâche son col et lui lance un regard noir.

— Jamais, au grand jamais je ne voudrais de l'aide de quelqu'un comme toi. dis-je en me retournant. Viens Cléa. On va prendre un taxi. Elle est dangereuse. Je ne veux pas qu'elle s'en prenne à toi.

J'attrape nos valises et nous nous éloignons. Mais la voix de Célia résonne encore dans mes oreilles. Elle ne va donc jamais nous laisser tranquille ? J'en ai bien l'impression. Est-ce que je lui fais tâter de mon poing ou non ?

— Attends ! Xiya ! S'il te plaît ! J'aimerais me racheter ! Laisse-moi une chance !

Je l'ignore totalement et continue de marcher. Mais mon amie me prend par la main pour capter mon attention.

— Mademoiselle Xiya, s'il vous plaît. Je ne la connaissais pas avant. Mais dans ses yeux, ça se voit qu'elle veut sincèrement changer. Donnez-lui cette chance, s'il vous plaît.

Cléa soutient mon regard durant de longues secondes. Décidément, elle me ferait faire les pires conneries du monde que je n'oserai rien lui refuser. Je me tourne vers Célia.

— Une seule. Tu n'en auras pas d'autres. Estime-toi heureuse et tu peux remercier mon assistante. Elle a un cœur en or et une bonté sans limite. Mais que je ne te prenne pas à profiter d'elle. Tu le regretteras amèrement.

— Oui, oui, bien sûr. Je comprends. dit-elle en se tournant vers ma camarade. Merci beaucoup. Je vous promets que vous ne le regretterez pas.

J'espère bien. On monte nos valises dans son coffre. À contrecœur je lui donne mon adresse. Si seulement j'avais pu finir tous mes rendez-vous et clore tous mes dossiers plutôt. On n'aurait pas été obligé de prendre un avion la veille de la rentrée. Je soupire.

Soudain, je sens une tête s'appuyer sur mon épaule. C'est Cléa qui s'est endormie sur le trajet en voiture. Cette fille est la prunelle de mes yeux. Elle m'a donné une raison de vivre et de me battre jour après jour. Mais la vie ne l'a pas gâtée non plus. Son enfance et son adolescence ont été très perturbées. Et il y a encore des répercussions maintenant. Mais son mental est encore trop instable pour le moment. Le changement a été brutal. Je ne vais pas lui en rajouter aussi.

Le tissu de son voile est très doux. Je me souviens encore du jour où elle l'a mis pour la première fois. Elle en pleurait de joie, elle était trop mignonne. Je souris en repensant à ça. J'espère que l'établissement la laissera porter son voile. De toute façon, ce n'est pas comme si je leur laissais le choix. Même avec moi, elle ne retire pas son voile, alors avec d'autres gens, il ne faut pas rêver, ça n'arrivera jamais. Pour elle, ça a été la chose la plus bénéfique du monde que de se voiler. Je me souviens encore de ce jour, où elle a mis son premier voile. Elle en pleurait de joie. Je souris en repensant à ça, oubliant totalement que je suis dans le véhicule d'une femme odieuse.

Soudain, Célia me sort de ma rêverie et ouvre la discussion.

Je crois que je préférai ne pas entendre ce qu'elle me dit. Mais connaissant ma fâcheuse manie à crier dès que je suis énervée, je vais la laisser parler. Je ne veux pas réveiller Cléa. Elle est très fatiguée.

— Et toi avec Axel ? Du coup, ça se passe bien ? Je t'avoue que je n'ai pas de nouvelle de lui. C'est un peu normal, j'ai envie de te dire. J'ai été... une sacrée peste avec lui. Mais toi, tu dois savoir ce qu'il devient ?

Elle met directement les pieds dans le plat. C'est magnifique. Je soupire. Elle m'agace déjà. C'est super. Que demande le peuple ? J'hésite entre, lui répondre de manière pas très polie pour la remettre à sa place. Ou alors je réponds poliment. La première me tente pas mal.

— Non, je n'ai pas de nouvelle, et je m'en fous de lui.

Célia s'arrête à coup sec au feu rouge. Heureusement que je rattrape Cléa, elle aurait pu se faire très mal. Je fusille la conductrice du regard. Elle ne fait vraiment rien pour que je l'apprécie décidément. Mon assistante est un peu chamboulée, mais elle reprend vite ses esprits. On a encore un bon quart d'heure devant nous pour rejoindre la maison.

— Rendors-toi Cléa, je te réveille quand on est arrivée.

Elle repose sa tête sur mon épaule et s'assoupit presque aussitôt. Elle est adorable, elle me fait fondre.

— Désolé... s'excuse Célia. Juste... Je m'y attendais. Vous vous êtes séparés il y a longtemps ?

— Il me semble que ça ne te regarde pas. dis-je pour couper court à la discussion.

Si j'avais su, mais si seulement, j'avais insisté pour qu'on prenne un taxi. Mais du coup, personne n'a de nouvelle d'Axel ? Non pas que ça m'intéresse encore après tant d'années sans contact, mais il est vrai que ça me travaille un peu.

— Tu ne sais pas s'il est encore au Japon ?

— Tu penses qu'il a carrément changé de pays ? Ça ne serait pas improbable, remarque. Je sais que Julia et son père sont au courant de quelque chose. Cependant, aucun des deux n'a voulu me dire quoi que ce soit. Pour jouer au roi du silence, là, ils sont rois et de loin.

— Et la rupture ? Elle s'est faite au téléphone ? Dis-moi si je suis indiscrète.

— Au point où l'on en est, je ne suis pas à ça près. dis-je en soupirant. Je n'ai eu aucune nouvelle de lui d'un coup. Il a totalement coupé les ponts. Il m'a bloqué de partout. Apparemment, ce n'était pas un mec aussi bien que ça. Quand je pense à toutes les années que ça m'a coûté, je suis dégoûtée. Si une relation à distance ne lui plaisait pas, il aurait pu me le dire. Je pense que je suis assez bienveillante pour le comprendre. Tout ce que je lui disais sur la communication dans un couple, c'est rentré par une oreille et c'est ressorti de l'autre.

Le feu passe au vert. La voiture redémarre et reprend sa route. Qu'est-ce que j'ai hâte d'être dans mon chez-moi ! Par contre, quand Xavier va rentrer, il va avoir de mes nouvelles ce chenapan. S'il n'a pas une excuse en béton armé, ça va mal se finir. Qu'est-ce que je pourrais faire pour qu'il s'en morde les doigts ? Mmmh... J'y réfléchirais plus tard.

L'attaquant et l'étrangère • 𝚃𝚘𝚖𝚎 3 - FF IE GO Axel x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant