Frayeur

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Hope :

Je n'ose pas me retourner pourtant les pas de l'inconnu continuent de se rapprocher de plus en plus vite dans ma direction, il semble même courir. Je suffoque et sans que je ne puisse rien y faire, je tremble à l'idée de mourir à cet instant, dans ce lieu macabre.

Et au moment où la distance entre moi et l'inconnu est presque nulle une main vient toucher mon épaule.

Mon corps se raidi instantanément sous les doigts de l'inconnu et un cri de panique franchi mes lèvres.

— Hope, n'est pas peur c'est moi, tu as oublié ton téléphone. Me rassure une voix essoufflée qui m'est familière.

Je me retourne brusquement pour m'assurer qu'il s'agit bel et bien de Garett et oui, c'est lui.

— Tu m'as fait si peur ! Je m'exprime.

— Je suis désolé ce n'était pas mon attention, tu n'as aucune raison de paniquer.

Si seulement il savait le danger que j'encourais il ne dirait pas ça, mais je préfère simplement lui répondre :
— Oui tu as raison ! Merci beaucoup pour mon téléphone.

— Bon puisque tu es juste à côté de chez toi je pourrais considérer qu'il ne peut rien t'arriver, mais je préfère quand même que tu me préviennes c'est plus sûre, vu la réaction que tu viens d'avoir. M'exprime-t-il.

— D'accord je le ferai ne t'inquiète pas. Merci beaucoup de t'inquiéter pour moi.

—  C'est normal. Allez, salut Hope !

— Salut Garett !

Je le regarde me tourner le dos et repartir à toute vitesse du sens opposé au mien ce qui m'arrache un léger rire. Personnellement je me remets en route en essayant de contrôler mes battements du cœur qui sont d'une irrégularité impressionnantes. Cette rue sombre n'est pas rassurante ce qui ne m'aide absolument pas.

Quel idée il a eu de ne pas m'interpeller au lieu de me foncer dessus de la sorte ?

Au final j'aurais du demander à Garett de me raccompagner vu le temps qu'il a perdu à me courir après.
Bon tant pis, plus que deux virages et je suis à l'abri chez moi.

J'avance de quelques pas avant de jeter un œil à mon téléphone qui vient de vibrer et qui m'indique un message.

C'est Mia :
Coucou Hope, comment va ta journée ?

Même occupée à l'autre bout du monde, à manger des croissants et à faire du shopping, elle prend de mes nouvelles. C'est la meilleure amie que je puisse avoir.

Je commence à pianoter ma réponse sur mon téléphone en me dirigeant vers la sortie de cette ruelle bien sombre. Lui parler va pouvoir me rassurer. Je devrais peut-être l'appeler en rentrant.
Ça va super et toi ? Il faut que je te raconte qui je viens de voir cet après... commençais-je à répondre à Mia. Jusqu'au moment où je suis interrompue par une voix rauque tout près de mon oreille droite.

— Hope Anderson ? M'interrogea l'inconnu caché dans le coin de la ruelle.

Mon corps se raidit instantanément. Je le sens mal, très mal !
Dans la panique mon téléphone m'échappe et finit sa course sur le sol.

Pour une raison évidente je n'ai pas pris le temps de regarder si l'écran était fissuré, ce n'est pas ma priorité actuellement.

De mon côté je n'ai à peine le temps de m'écarter qu'il murmure :
— Je vais prendre ça pour un oui !

Et une seconde après, mon dos se retrouve plaquée contre lui, il me maintient fermement en bloquant mes hanches avec son bras gauche puis il me place un torchon sur le bas du visage pour recouvrir ma bouche et mon nez avec son autre bras. Il essaie d'étouffer mes cris et ça fonctionne. Personne ne peut m'entendre. Je continue de crier à m'en casser les cordes vocales, en vain. Les larmes commencent à dévaler mes joues.

Je ne veux pas mourir aujourd'hui et ici, je ne veux pas mourir tout court !

Lorsque j'arrive à reprendre mes esprits, j'essaye de lutter en lui assainant des coups de coude et en essayant de retirer ce chiffon avec ma main qui n'est pas occupée, mais sa poigne est bien trop solide comparée à la mienne.

Je ne semble pas pouvoir lutter, pourtant je ne m'arrête pas et lorsque je lui assaine un gros coup de pied dans le tibia, une échappatoire semble se présenter. Mon agresseur lâche un grognement avant de tomber à genoux. Pendant une seconde, il lâche sa poigne autour de mon corps et j'en profite pour m'extirper de son emprise et essayer de m'élancer pour courir; de m'appuyer sur ma jambe gauche puis sur ma jambe droite. Mais je ne parviens pas à effectuer cette simple action, j'ai l'impression de ne plus être l'hôte de mon corps qui est lourd, très lourd.

À la place je titube jusqu'au moment où je ne peux plus lutter. Mon ouïe se restreint et ma vue est embuée par d'énormes tâches noires.
Puis sans même que je ne puisse le sentir ou le contrôler, mon corps bascule sur la droite avant tomber brusquement sur le sol en pavé.
Heureusement dans cette chute ma tête a pu être légèrement amortie par mon bras qui s'est écrasé au sol en premier.

Mais ce n'est pas suffisant, si cela m'a évité une possible commotion cérébrale, une vive douleur s'installe rapidement à l'intérieur de mon crâne.
Un murmure de douleur parvient à quitter mes lèvres. C'est la seule action que je parviens à faire. Je suis pathétique.

Mais qu'est ce qui m'arrive ?

Malgré la panique, j'arrive à réfléchir un instant : ce chiffon ne servait pas uniquement à étouffer mes cris, il était aussi et surtout recouvert d'une drogue.

J'essaie de me battre contre les effets du poison et lorsque j'arrive assez à me concentrer pour ouvrir les yeux, je peux percevoir les mocassins noirs de mon agresseur se diriger vers moi. Il arrive d'une lenteur angoissante comme un lion vers l'antilope qu'il va dévorer. Lorsque qu'il se situe à mon niveau, il se baisse en direction de mon visage avant de prononcer :
— Aïe ça doit faire mal ça. Mais bien tenté tu m'as presque fait peur !
Quel enflure !

L'instant d'après je sens mes paupières se refermer malgré toute la force que j'utilise pour lutter; c'est un échec.
La dernière chose que j'aperçois c'est le sourire oppressant qu'arbore mon agresseur.
Qui aurait pensé un jour que moi, ayant toujours évité les situations problématiques je me retrouverais complètement inconsciente sur le sol d'une rue flippante à la merci d'un psychopathe, qui, vu la façon dont il est habillé, travaille pour le plus grand mafieux des États-Unis. Personne.

Hopeless romantic (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant