L'Ange taché de son propre sang.

•1. Pluie, ombres et silhouettes.

Introduction :
La pluie tombait drue, cette nuit-là. On apparentait les clapotis de l'eau des façades aux pas des passants qui se confondaient aux uns et aux autres; la ville était enveloppée de la nuit noire et parmis l'ombre seuls pouvaient distingués des yeux de chats ce qui se dessinaient au fond de cette brume.

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  Une fille marchait silencieuse, la pluie s'abattait sur elle comme un rideau parmis les fantômes des rues. Rien ne la distinguait différente des passants quand l'ombre mangeait la nuit comme celle-là. Elle soupira lourdement laissant un panache blanc s'échappait de sa bouche grelottante et continua machinalement à avancer, l'eau alourdissant ses cheveux fins et longs. Ses talons heurtaient le goudron d'un pied sec et vif évitant le contact quand elle frôla un grand homme le visage fatigué et l'esprit fuyant. Un lampadaire ne pliant pas sous le torrent vint éclairer la jeune figure de la fille. Elle écarta une mèche trempée de ses cheveux d'un blanc immaculé derrière son oreille, sa coupe était une frange fine, et ses cheveux tombaient se fondant avec la pluie jusqu'à sa taille. Ses yeux d'un noir profond fixaient devant elle alors que ses tâches de rousseurs jouaient avec la lumière artificielle du lampadaire tâchant son nez et ses joues. Une brise se leva, l'obligeant à hoqueter quand elle avala une goutte de pluie baladeuse. Elle essuya d'un revers de la main, l'eau qui coula le long de son menton et s'arrêta devant une ruelle sombre et brumeuse avant de s'y aventurer se détachant de la rue pollué. Les bâtiments d'une couleur granit douteuse se penchaient sur elle et l'observaient de leurs grandes carrures crachant de longs fils d'eau le long de leurs murs meurtris alors qu'elle avançait parmis les déchets et maintes ordures faisant cliquoter ses clés en cherchant des yeux la porte menant sûrement chez elle.
Après quelques minutes, d'une moue dépitée se rendant compte de son erreur (elle ne demeurait pas dans la bonne ruelle), elle commença à quitter les fonds lugubres de cet endroit étroit. La pluie devenait plus dense et difficile était devenu de marcher parmis les obstacles de la pénombre. D'une main lente, elle pris son téléphone et l'alluma. Son écran brillait faiblement éclairant peu son visage fatiguée comme si il allait fondre sous la pluie des nuages si menaçants. Avec ses doigts fins tapotant sur la surface fragile de l'appareil, une lampe torche s'activa éclairant les alentours de la ruelles dessinant sur les parois des fantômes. Un frisson parcourut le long de son échine alors que ses yeux traquaient des choses invisibles. La petite ruelle était très serrée comme si les bâtiments essayaient d'avaler les êtres rebelles en se poussant contre les ordures qui traînaient au sol d'un air misérable (l'odeur était putride) l'obligeant à enjamber des sacs poubelles au contenu douteux et parfois même de petits cadavres de rats osseux. Dégoûtée, elle essaya de se précipiter vers la sortie tenant son téléphone fermerent, aveuglée par la pluie. Sans raison, une adrénaline monta en elle et sa respiration devenait plus irrégulière et hachée alors que ses yeux vibraient autour d'elle, dessinant des silhouettes qui ne demeuraient pas là où elle regardait. Elle trébucha plusieurs fois, s'étalant de son long dans les flaques qui dansaient en gouttes autour d'elle, épongeant ses cheveux d'un liquide pas propre. Qu'une envie, rentrer. Son téléphone perdait en lueur à mesure que la pluie filtrait le long de son cadran et bientôt elle n'eut plus de lumière à sa portée pour être sur ses gardes. Elle tituba un peu, se prenant des nouveaux déchets et atteignit enfin la sortie de ce cauchemar en un gros soupir débordant de soulagement, mais une main l'agrippa fermement par le poignet et elle se fit tirée en arrière...Elle n'allait pas rentrer tout de suite.