Chapitre 1 - Les Microbiens

3 0 0
                                    

Pour la première fois, Maélys excitée comme une puce et remontée comme une pendule par rapport aux évènements de la journée propose à ses potes et camarades de classe qui sortent de la salle de cours avec elle dans un brouhaha d'échanges très agités : « Allez ! Si ça vous dit, venez chez moi ! On reparle de tout ça là-bas. Sam n'est pas là. En plus, c'est à mon tour de vous rincer le cornet pour une fois que je peux vous inviter, vous n'allez pas refuser ? »

En passant le portail, Maé fait un signe de la main pour faire comprendre, à tous ceux qui le souhaitent, de la suivre. D'ailleurs, elle passe devant pour ouvrir la marche et attrape le bras de sa meilleure amie pour lui faire certaines confidences ultra secrètes au creux de l'oreille. Les deux amies avancent à grand pas en oubliant les autres. Elles ont trop de choses à se raconter même si elles sont dans la même classe, à la même table, toujours côte à côte, telles des sœurs siamoises et inséparables. Elles passent le plus clair de leur temps ensemble. En ce qui concerne les autres, ils se résument à tour de rôle leur journée plus ou moins mouvementée puisque l'un d'entre eux a perturbé littéralement le cours de mathématique. Habituellement, Maélys porte le titre assez haut en couleur de la perturbatrice officielle de sa classe. Mais, aujourd'hui, même si Adam est également un boutentrain très actif, il a prouvé aux yeux de tous qu'il pouvait pousser son délire à un niveau élevé. Ainsi, il a pris le coche et donné sa représentation un court instant. Ce spectacle était rempli d'adrénaline collective. Toute la classe a vu, entendu, participé et même provoqué naturellement une chaîne de solidarité.

Alors que leur arrivée ne passe pas inaperçue dans le hall d'entrée de l'immeuble, Maélys s'empresse de les mettre en garde : « Je vais juste vous demander une seule chose. »

Adam lui coupe la parole et réplique : « Tu vas nous dire de parler moins fort ! »

Maélys pouffe de rire : « Non mais tu plaisantes j'espère Adam. Tu crois vraiment que les deux minutes où on va rester dans les couloirs vont déranger les voisins ? »

Adam : « Je ne sais pas. Je dis ça pour toi. »

Maé : « Je te remercie pour ta bienveillance mais tu ne vas pas me faire croire que tu veux être discret ! »

Adam : « Qui sait ? »

Maé : « Waouh ! Toi discret ! C'est une blague ! Surtout qu'aujourd'hui tu as tout donné. Tu as fait fort de coco. Je dois dire que tu as explosé le compteur et limite volé mon titre. Ma chère et tendre place de casse-noisette, capricieuse, révoltée, hyperactive, sans limite et incontrôlable, d'après le compte rendu de la fameuse réunion parents-profs, je remercie au passage David de m'en avoir fait ce retour si croustillant parce que je n'en ai pas fini de régler mes comptes avec mes chers professeurs pour cet adorable descriptif. Bref ! Revenons à ce qui nous intéresse. J'avoue juste qu'Adam m'a tout simplement battu à plat de couture enfin je devrais dire des coutures entortillées et bien marquées. Tu as osé te confronter au Contremaître et tu as réussi à soulever l'ensemble de notre classe. C'est énorme ! C'est un exploit que j'applaudis mille fois. Pour ma part, je ne suis jamais arrivée à réaliser ce genre de mouvement et, je t'envie véritablement sur ce point-là en particulier. »

Adam : « La discrétion n'est pas ma spécialité et j'étais assez inspiré pour une fois. Je deviens comme toi. »

Maé fière : « Si je suis un modèle pour toi alors je suis flattée et je t'encourage à rester sur cette lancée. »

Adam : « Tu es une belle source d'inspiration effectivement. »

Caroline coupe cette entrevue : « Tu voulais nous dire quoi Maé ? »

Devant la porte de l'appartement, Maélys a les clés dans la main droite et se souvient : « Ha ! oui. Merci Caro. J'allai oublier ma requête à cause d'Adam qui est un bon joueur et un rival de taille. Donc, je vous demande simplement de quitter vos chaussures. On les posera dans le couloir parce que ma mère est une maniaco-dépressive du ménage. Elle est dingue avec cette manie. Je ne la comprends pas. Elle perd son temps en faisant ça, c'est inutile mais je respecte sa pathologie. »

A moitié fêlée !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant