My guardian angel

7. Promesse en l'air

MATTHIEU

Nous avons encore passé une super soirée avec Jason. Et encore une fois, je dors chez lui. Même si je n'ai bu que deux bières et que je suis encore totalement lucide, je préfère ne prendre aucun risque.

Nous allons nous coucher vers minuit, Jason est K.O. Sur son canapé, heureusement qu'il est confortable.

Mais ce soir, je ne suis absolument pas fatigué. Je prends un livre qui traîne sur la table basse. "Love crescendo", de la romance, il doit sûrement appartenir à Selena.

Ça a l'air pas mal, bien cucul, mais c'est de la romance après tout.

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Bon, je confirme ce que j'ai dit, c'est très nunuche, mais ça se lit. Ce livre commence enfin à devenir intéressant, enfin un petit rebondissement.

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Je retire tout ce que j'ai dit, il est actuellement 4 heures du matin, et des larmes commencent à se former au coin de mes yeux.

Non, je refuse de l'accepter, je ne peux pas pleurer pour un livre de fille !

Je suis coupé dans ma lecture, des bruits se font entendre dans la chambre de Selena qui ne se trouve pas très loin du salon. Elle a l'air de s'agiter.

Je vais dans la cuisine pour me servir à boire, il y a quelques nuits, comme celle-ci, où je suis incapable de dormir. Mais ça n'arrive pas souvent.

Selena sort en trombe de sa chambre, une main sur son cœur. Elle n'a pas l'air bien. Elle respire très lentement et très fort, comme si le simple fait d'absorber de l'air lui faisait mal.

- Ça va ? je lui demande.

Elle ne me répond pas, mais cette fois, ça n'a pas l'air d'être volontaire, je crois qu'elle ne m'a pas entendu. Je m'approche d'elle, mais elle ne semble pas me voir. Elle a l'air désemparée. Je repense à la dernière fois qu'elle s'est endormir sur une chaise, elle s'était réveillée en sursaut. Peut-être qu'elle a refait un cauchemar. Ça me fait bizarre de la voir comme ça. D'habitude, elle ne laisse personne entrevoir une bribe, aussi infime, soit t'elle, de ses failles. Je ne sais pas quoi faire.

Elle essaye d'attraper et d'ouvrir une bouteille d'eau qui traîne sur le plan de travail, mais tous ses membres sont aussi fragiles que du verre, on croirait qu'elle se brise. J'essaye de la rattraper, mais c'est trop tard, elle est déjà au sol. Ça me brise le cœur de la voir comme ça.

Elle pleure.

- Selena ?

Elle ne réagit toujours pas, je ne sais pas si elle m'entend.

- Selena, je suis là. Tout va bien.

Ma voix tremble, elle me fait peur, elle m'inquiète. On dirait qu'elle est détruite. Je veux qu'elle se calme, j'ai besoin qu'elle se sente mieux.

Je lui prends son visage pour qu'elle me regarde. Son regard est totalement perdu, sombre.

- Parle-moi, s'il te plaît.

Je ne pense pas qu'elle m'entende, elle est désemparée. Son corps ne semble pas vouloir coopérer. Elle commence à respirer plus lentement, elle paraît vouloir contrôler et ralentir sa respiration.

Oui, Selena, c'est bien, concentre-toi !

Je ne peux rien faire, elle seule peut réussir à se calmer.

- J'ai soif, arrive-t-elle enfin à articuler.

Ni une ni deux, j'attrape la bouteille et essaye de la faire boire. Aussi délicatement que possible, je ne veux pas la brusquer.