Chapitre 1 : Quand doit-on plonger ?

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Il est vrai qu'il est parfois dur de se retrouver quand nous ne savons pas nous-mêmes à quoi nous ressemblons. Comment situer quelque chose dont on ne connaît pas l'apparence ?

C'est ici, au carrefour de ce questionnement, que Natasha s'engouffre au fond des enfers, au fond d'elle-même. L'enfer, c'est nous, pas les autres. Nous sommes la majorité du temps responsable de ce qu'ils reflètent, dans une société où les masques font les apparences, chacun s'adapte à son interlocuteur. Mais Natasha est sûre et certaine de ne pas être une mauvaise personne, elle évite de faire mal à l'autre dans le contact direct, elle passe son rouge à lèvre le plus vif lorsque qu'il s'agit de maquiller une vérité qui blesse. Elle écoute, du moins elle essaie de le faire suffisamment pour que l'être qui se décharge puisse croire qu'une oreille l'entend, car elle sait éperdument la douleur provoquer lorsque nous ne sommons pas entendu, alors comme sa grand-mère avait l'habitude de faire lorsque que son grand-père parlait au diner du soir de son nouveau passe-temps qu'il laissait tombé le lendemain, elle hoche la tête, prend parfois un air surpris ou désolé, et par moment aussi un air faussement enjoué, en grattant sa fourchette au fond de son assiette. C'est ainsi qu'elle se persuade d'être quelqu'un de bien, pourtant si l'ont lui demander de nous donner la définition de ce que c'est "être quelqu'un de bien " elle serait peut-être incapable de nous l'expliquer correctement, à vrai dire, elle a entendu plusieurs versions de la définition, en fonction des gens, des mœurs.

Natasha continue son chemin, en se laissant être dans les yeux de l'autre, au point ou tout ce qu'elle connait d'elle-même, c'est encore et toujours son propre reflet. Elle n'a pas de passion, elle aime probablement beaucoup de choses diverses et variées, mais rien ne la passionne, rien ne l'a fait rêver, ou probablement que si, mais elle serait certainement la dernière au courant. Elle n'est jamais vraiment tombée amoureuse, seulement des regards suffisamment lumineux pour faire briller davantage son propre visage. Les seuls sentiments qu'elle connait parfaitement sont l'incompréhension et le mal-être : ne pas savoir qui elle est et pourquoi elle est ici.

27 aout 1957, Ivangorod, Russie :

Il est 16h et l'air frai traverse les jupons de Natasha, elle rentre avec les autres filles de son école de couturière à la maison pour filles. Sur le chemin de retour du centre-ville, elle est silencieuse et écoutes son amie Nina s'extasier de la demande en mariage que lui a faite son cher et tendre Ivan, mardi prochain, il viendra la chercher et elle s'enfuira pour Moscou à ses côtés, elle promet à Natasha de l'invité dès que possible, qu'elle n'oubliera pas de lui envoyer des lettres, après tout c'est grâce à Natasha qu'elle rencontre son futur mari lors de la soirée de fin d'années organiser à Saint-Pétersbourg. En effet, Ivan est un cousin à Natasha et lui ainsi que toute sa famille vit là-bas, elle a su dés, son premier jour à l'école lorsque qu'elle rencontra Nina, sa colocataire de chambre, qu'elle serait l'épouse parfaite pour son cousin. Ce soir-là, Nina la réveilla à trois heures du matin, en chuchotant fièrement qu'elle avait réussi à cacher un paquet de cigarette dans les coutures de ses bas, ainsi comme des voleuses, elles se faufilèrent toutes les deux au balcon de leur chambre, Natasha, elle avait réussi à garder en souvenirs de sa grand-mère une fiole d'eau-de-vie a la poire, qu'elle avait réussi à faire passer pour de l'eau de Cologne. Cette nuit-là, les deux jeunes filles à peine âgées de quinze ans discutèrent jusqu'au lever du soleil, ce fut une évidence, elle venait de rencontrer une des âmes les plus proches que nous pouvons accrocher au chevet de notre solitude existentielle. C'était il y a six ans déjà, maintenant, elle sera sa belle cousine, dans quelques jours, elles auront toutes les deux obtenu leurs diplômes et Natasha pourra rentrer aux côtés de sa grand-mère adorée, celle et la seule qu'elle ait toujours vu comme le repère de sa vie. Babouchka Klavdiya était celle qui l'avait élevé, sa maman était morte de la tuberculose lorsque Natasha avait tout juste trois ans, et peu de temps après son père se laissa partir avec le chagrin, il prit la décision sans laisser de mots de partir "valser au ciel avec Mama" comme aimé tant dire Babouchka lorsque la peine devenait trop lourde. Étant fille unique, elle était la seule famille qu'elle n'avait jamais eue. Lorsque que son grand-père décéda à l'âge de ses neuf ans, le cocon familial devint celui de deux femmes qui n'avait que l'une pour l'autre au bout de monde.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2023 ⏰

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Le jour où elle plongea Où les histoires vivent. Découvrez maintenant