À la vie, À la mort

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- Lâche ce livre Ada
Soupira mon père en se servant un verre de vin.
- Je peux pas, j'ai un examen demain, c'est important.
- Tu vas avoir 18 ans Ada, ce qui est important, c'est la famille.
Toujours les mêmes discussions, mon père ne voulait pas lâcher.
- Je ne veux pas faire partie de t'est magouilles.
- Ce n'est pas des magouilles et c'est grâce à ça que tu manges ma grande, si j'avais eu un fils ça aurait été différent. Mais tu es ma seule héritière.
Je savais que mon père m'aimait, mais il était sévère et pouvais avoir des mots durs.
- Désolée d'être née.
- ADA !
Ma mère était, elle, d'une douceur éternelle et détestait que je dise " des choses pareilles" comme elle disait. Il m'arrivait souvent de penser comment une femme aussi douce pouvait supporter un homme aussi dur. Le mélange de mes deux parents qui se bâtaient en moi n'avait jamais été simple à gérer.
- Écoutez, je veux passer mon Bac et faire des études.
- C'est non Ada. On en a déjà parler et tu ne feras pas d'étude de droit où je ne sais quelle connerie qui salirait ma réputation.
- Avoir une fille qui fait des études salie ta réputation, mais par contre tuer des gens non ?
- ADA !!
Cette table était ridiculement grande pour nous trois nous poussait à crier pour communiquer.
- Quoi maman ?? Je dis la vérité ! Je ne veux pas faire partie de ça ni de votre guerre avec les Kaulitz. J'ai grandi avec leurs enfants, c'est de très bonnes personnes. Bien que Tom soit débile et arrogant maintenant.
- TU NE SAIS RIEN DES KAULITZ, JE T'INTERDIS DE DIRE CE GENRE DE CHOSE.
Mon père hurla et son cri résonna dans toute la pièce. Il se leva, m'arracha mon livre des mains avant de le jeté dans l'immense cheminée.
- Tu feras partie de cette putain d'équipe que tu le veuilles ou non.
Les larmes me montèrent aux yeux, mais si j'avais appris une chose aux cours de mes 17 années d'existence dans ce manoir, c'est que pleurer ne sert à rien.
- Je ne suis pas forcément pour non plus Hans.
Ma mère prenait toujours ma défense, même si elle savait que c'était une cause perdue. C'est mon pilier, nous sommes très proches. Ce soir-là, nous n'étions que tous les trois. C'étaient la fin des vacances de noël et l'ensemble de ma famille ne rentraient que le lendemain matin. Dans cet immense manoir remplie d'homme aux ordres de mon père et mon oncle, la présence d'une mère aimante était nécessaire et appréciable.
- Amalia s'il te plaît, ne complique pas les choses... C'est la tradition familiale et tu le savais avant que je t'épouse.
Mon père était une brute épaisse sans sentiments, mais s'il y avait une seule personne qui pouvait approcher le cœur d'Hans Mayer c'était bien ma mère. Ils se sont rencontrés à 15 ans, ma mère fuyait un foyer cauchemardesque où elle se faisait battre. Il n'a pas fallu longtemps pour que sa famille disparaisse de la surface du globe après sa rencontre avec papa. Apparemment les histoires sont trop affreuses pour que j'en connaisse l'existence. Mes parents refuse d'en parler. Par contre, rentrer dans la mafia, c'est pas un problème... allez comprendre
- Elle n'est pas encore majeure, la discussion est clause.
- Elle le sera dans un mois.
Ma mère lança un regard noir à mon père avant de me faire un clin d'œil.
- Monte dans ta chambre ma puce, jusqu'à preuve du contraire tu a toujours un examen demain
- Oui maman.
Si j'avais su ce qu'il allait se passer, je serais restée. Je serais restée jusqu'au bout de la nuit.
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Le lendemain matin, le réveil fût compliqué. Les questions sur mon avenir me tournaient la tête et m'avait empêché de dormir. J'étais en retard, je décidai donc de sauter le petit déjeuner.
- ADA !
Cria mon père
- Oscar t'attend.
Je vivais dans la campagne de Francfort. Le lycée à pied était impossible. J'ai longtemps insisté pour prendre le bus avec mes camarades de classe, mais c'était peine perdue. Mon père disait que ça nous décrédibiliser. Alors Oscar était notre chauffeur. Si j'étais bonne élève ce n'était pas par choix. La réputation de mon père me précédait au lycée et personne ne voulait m'approcher par peur, je suppose. Mes relations sociales s'arrêtaient à ma cousine, Magda. Toute ma famille et moi vivaient dans le même manoir et Magda et moi étions les seules enfants avec son grand frère Finn. Qui lui faisait déjà partie de l'organisation de mon père et de mon oncle Leon, étant son fils aîné, Magda n'était donc pas obligé de participer aux activités familiale, mais ça ne la dérangeait pas plus que ça pour mon plus grand désespoir d'avoir un jour une famille normal. Tous les matins, c'était un bordel sans nom. Ce matin avec mon retard et les cris de mon père, je n'ai pas pus trouver ma mère pour l'embrasser. Je détestais partir sans cela le matin, malgré mon âge, j'étais très proche de ma mère. Mais je ne pouvais pas me permettre d'être en retard pour mon examen de début d'année.
- Alors les vacances ?
Magda me posait la question avant même que je sois assise dans la voiture.
- Rien de passionnant, tu sais.
- Je t'ai pas trop manquée ?
Malgré nos certaines différences, j'avais grandi avec Magda et je la considérerais comme ma sœur, bien que son implication au sein de l'affaire familiale me dérangeait un peu.
- Si évidemment.
- Tu ne sais pas la dernière, apparemment Jörg Kaulitz veux prendre le pouvoir de Francfort. Ça va péter cette année, je te le dis ! Tu peux être sûr que je serai au première loges pour voir ça.
La guerre entre les Kaulitz et les Mayer durait depuis la nuit des temps. Des histoires de territoire et autre connerie qui m'exaspérait.
- C'est ridicule Magda...
Je tournais ma tête vers la fenêtre, regardant la pluie tomber sur la fenêtre.
- Tu ne peux pas dire sa Ada, nos ancêtres se sont battus pour Francfort, cette ville appartient aux Mayer on a tout construit ici, beaucoup sont morts pour ça.
- Et pourquoi finalement ? de l'argent ? ça ne m'intéresse pas.
- Peut-être en tout cas moi, je suis bien contente de pas prendre le bus.
Je levai les yeux aux ciels, heureusement Oscar se garait et nous descendions de la voiture en direction de l'examen.
- T'as révisée ?
- Jusqu'à que mon livre serve de petit bois, oui.
- Hans ?
- Qui d'autre Magda ?
Je répondis sur un air agacée. Ce retour de vacances pluvieux et se départ précipité de ce matin ne me plaisait pas. On arrivait devant la grande salle avec tous les élèves de terminale.
- Bonjour à tous, prenez place, votre nom sont sur les tables. L'examen commence dans 10 m et pas une minute de plus, un retard veut dire virer et il n'y aura pas d'exception, vous aurez deux heures.
Le directeur ouvrit la porte et je perdis Magda dans la salle à la recherche de ma place. Une fois tout le monde installé, le directeur lança le chrono.
- Je ne veux plus AUCUN bruit.
À ceux mêmes moment la porte de la salle s'ouvrît violemment, ceux qui perturbèrent la salle entière.
- Qui est-ce qui...
Le directeur s'arrêta net. Les Kaulitz, évidemment. Tom avançait les mains dans les poches, toujours avec des habits trois fois trop grands et sa misérable casquette. Il mâchait vulgairement son chewing-gum sans vraiment chercher sa place. Bill lui marchait à toute vitesse à travers les ranger pour trouver sa place, j'espérais que la place vide devant moi soit la sienne, je ne suis pas d'humeur à gérer les piques de Tom.
- Messieurs, l'examen à déjà commencer et les règles sont clairs...
Tom ne le laissa même pas finir sa phrase.
- Les règles, c'est nous.
Je ne sais pas pourquoi le directeur essayait de les contredire, c'était perdu d'avance. Je regardais autour de moi et vu Bill déjà assis en train d'écrire, je soupirai quand Tom s'approcha.
- Alors Mayer , comment c'était les vacances ?
Son sourire hautain et son regard vicieux m'énervait au plus haut point. Je suis dans la classe de Tom et Bill depuis la maternelle pour autant, on a jamais été ennemi malgré les interdictions de nos parents de nous fréquenter ,fut un temps, on était même très amis touts les quatre avec Magda. Mais au début de la 1ère les garçons sont entrés dans les affaires familiales des Kaulitz et les choses ont changé.
- Ferme la Tom, j'essaye de pas rater ma vie.
- Princesse, tu es bien trop belle pour rater quoi que se soit.
Il me regardait tout en jouant avec son maudit piercing, je l'ignorais en commençant mon examen. Une heure plus tard une sensation étrange parcouru mon corps, je voulais pleurer, d'un coup mon ventre s'est retourné sans aucune raison. Quelques instants plus tard Mme Husson notre prof de math traversait la salle pour rejoindre le directeur, elle lui glissa un mot à l'oreille. Il resta bouche bée quelques instants avant d'interrompre l'examen.
-Ada et Magda Mayer, vous êtes attendu chez vous en urgence, votre examen sera reporté.
- Qu'est-ce que tu as encore fait Mayer
Tom se tourna vers moi et levait un sourcil en rigolant.
- Je pense que tu vas passer une bien mauvaise journée princesse.
- Ferme ta gueule Kaulitz avant que je t'étrangle avec t'est locks.
Magda était debout derrière moi avec son sac, déjà prête à partir. Je commençais à ramasser mes affaires sans comprendre la situation, toujours la boule au ventre.
- Personnes t'a parlé Magda reste à ta place si tu veux vivre.
Il la regarda avec un regard de tueur, je pris la main de Magda et la tirais vers la sortie avant que la situation ne dégénère. Oscar nous attendait devant le lycée près de la voiture, il ne dit pas un mot en nous ouvrant la porte.
- Oscar, je peux savoir quelle urgence me fait louper un examen.
Ce lundi était définitivement pourri.
- Ce ne sont pas mes affaires mademoiselle Mayer, je suis juste le chauffer.
- C'est ça ouais, menteur.
Tom avait réussi à mettre de mauvaise humeur Magda, mais je suis sûre qu'elle était contente de louper l'examen. Arriver au manoir, je fus horrifié devant le spectacle, des dizaines de voitures de polices étaient là avec pas moins de cinq ambulances.
- Mon Dieu, c'est arrivé, mon père est mort.
Je savais qu'un jour, je vivrais une mort tragique, c'est le prix à payer de vivre dans un gang. En échange de la richesse et des bien matériels, il arrive que des membres de votre famille disparaissent tragiquement.
-Arrête Ada dit pas n'importe quoi.
Magda savait comme moi qu'il se passait quelque chose de grave, elle était d'ailleurs devenue toute blanche. Flinn descendait les marches de l'entrée et s'approcha vers nous.
- Où est mon père ?
Lui dis-je avant qu'il ait eu le temps de parler.
- Il t'attend dans son bureau Ada. Magda vient avec moi.
- Pourquoi je ne vais pas avec Ada ?
- TU VIENS C'EST TOUT
Cria Flinn.
Ho non, oncle Leon. Flinn a l'air dévasté, peut-être que son père...
-Ada
Une voix me tira de mes pensées.
- Ma puce, ton père t'attend, dépêche-toi
Ma tante, la mère de Magda me pris par la main
- Hélène, dit moi, que se passe-t-il
Elle me tira jusqu'au bureau de mon père sans me répondre, elle me poussa dans la grande pièce en fermant la grande porte derrière moi.
- Papa ?
Mon père était face à la fenêtre derrière le bureau, dos à moi.
- Ada, je veux que tu sois forte.
C'était trop de pression, j'ai craqué.
- Putain, mais qu'est-ce ce qui se passe à la fin, je veux voir maman. Vous me soûlez à rien dire, elle elle m'expliquera.
- Ada...
Ça voix tremblait , c'était la première fois la première fois en 17 ans que je sentis de la tristesse dans sa voix.
- Papa, c'est oncle Leon ?
- Non Ada. C'est Amalia. Ta mère est morte.
À cet instant précis mon cœur se brisa en mille morceaux et je le savais déjà qu'il serait irréparable. Je tombais à genoux, mon père restait face à la fenêtre. Tout se mélangeait dans ma tête et rien ne voulait sortir. Après un énormes cris de douleur, je réussis à parler faiblement.
- Comment...
Les larmes coulaient, je ne réalisais pas.
- Tu n'es pas prête à l'entendre Ada et ...
- COMMENT.
Il se tourne vers moi, les yeux rouges de tristesse ou de haine, je ne sais pas.
- Je l'ai trouvée ce matin dans le jardin.
- PUTAIN JE T'AI DEMANDER COMMENT ELLE EST MORTE.
J'ai crié en pleurant, je voulais savoir, j'en avais besoin.
- On lui a tranchée la gorge Ada
Je ne respirais plus. Le peu du reste de mon cœur se remplie de haine. Et à cet instant, j'ai su que l'ancienne Ada était morte. Je me suis levée.
- Qui ?
- On n'en sait rien. Leon m'a rapporté que les Kaulitz voulait Francfort. C'est sûrement pour nous affaiblir.
- Nous affaiblir ? NOUS AFFAIBLIR ? ILS ONT TUÉ MA MÈRE PUTAIN.
- On est sur de rien Ada.
Je hurlais dans le bureau en balançant tout ce qui me passait sous ma main. J'ai serré les poing en repensant à Tom ce matin. Son sourire narquois. Il était au courant. Depuis le début, il le savait, et Bill aussi. On avait beaux avoir des familles rivales fut un temps, on fessait partit de la même tous les quatre. Ils m'ont trahi, mon père avait raison, cela devait arriver. Je vais les tuer. Je vais tous les tuer putain. J'ai regardé mon père les yeux plein de rage, le côté doux et rationnel de ma mère avait quittée mon corps comme la vie avait quitté le sien. Il ne restait que la soif de vengeance et la force de mon père. Force qui m'empêchait à cet instant de mourir de chagrin.
-Je veux entrer dans l'équipe.
Il se retournait vers la fenêtre, trop fière pour montrer une quelconque émotion, mais je savais. Il était détruit et sa seule par de bonté qui l'habitait jusqu'à présent était morte aujourd'hui. Les choses allaient changer.
- Il était temps Ada, mais je te préviens.
C'est à la vie, à la mort.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 16, 2023 ⏰

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