Prologue

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Sua

Je pénètre avec précaution dans mon appartement d'étudiante, laissant la lumière blafarde du couloir s'infiltrer doucement. C'est devenu une habitude avant d'entrer dans cet espace qui s'est mué en mon refuge, un coin à la fois familier et chaotique.

Les murs, d'une sobriété fade, m'accueillent avec une simplicité apaisante. Des étagères chancelantes se dressent le long d'un mur, supportant un amalgame hétéroclite de livres, de notes et de quelques souvenirs personnels.

Je devrais prendre le temps de dépoussiérer tout cela.

Quelques cartons s'entassent encore, leurs contenus en suspens, témoignant de ma réticence à les ouvrir.

J'avance vers le bout de la pièce pour ouvrir la fenêtre laissant passer une legère brise. 

Au cœur de celle-ci, un coin cuisine minimaliste abrite un modeste réchaud et une poignée d'ustensiles. C'est là que je concocte mes modestes repas, un rappel constant des compromis qu'il a fallu faire pour survivre dans un monde où chaque centime compte, particulièrement depuis qu'elle m'a abandonnée.

Une photo d'elle trône toujours sur mon bureau, encadrée entre des cahiers à moitié remplis et des stylos dispersés. Son sourire, figé sur cette image, une émanation des moments heureux que nous avons partagés autrefois.

Son absence me pèse, indubitablement.

Mais je ne peux pas lui en vouloir. La pression qui pesait sur elle était accablante.

Après cette journée tragique, ma mère a vécu l'enfer. Les regards accusateurs, les murmures incessants sont devenus insupportables. Les autres la considéraient comme une mère indigne, poussant son enfant à devenir une meurtrière.

Je ne peux pas la blâmer d'avoir fui.

Je n'y arrive pas.

Elle est partie un soir, laissant derrière elle une lettre expliquant son départ vers un autre pays, ne pouvant plus porter ce fardeau, mon fardeau. 

Elle aussi m'avait abandonnée

Je pose un sac plastique remplis de paquet de nouilles instantannées sur le parquet et récupère le cadre. Derrière , la lettre repose en témoin silencieux de sa douleur. 

Impossible de la jeter. 

Chaque mot inscrit sur ce papier est une fenêtre ouverte sur ce qu'elle a endurée, des mots déchirant que je ne pouvais que comprendre. 

Du revers de ma main, j'essuie une larme qui s'était échappée. 

Comme elle, moi aussi, j'atteins mon point de rupture, moi aussi, je souhaite m'échapper.

Une autre photo était posée sur le bureau, celle-ci n'était cependant pas encadrée. 

Je n'osais pas

J'avais l'impression que je n'avais pas le droit de garder cette image, celle de celui-que j'ai aimé, celui que j'aime... 

Depuis son départ, ma vie s'est transformée en cauchemar. Les regards accusateurs, les murmures incessants, et ces messages haineux que je reçois chaque jour. Les coups et l'humiliation était devenu mon quotidien. 

Je m'étais battue pour entrer dans une bonne université afin de pouvoir je l'espère être plus tranquille. 

Mais la culpabilité, elle, est pire. Une ombre constante, un rappel quotidien de mes erreurs.

Je l'ai laissé partir. 

Ce souvenir me hante, une mélodie sombre résonnant dans les coins les plus obscurs de mon esprit.

C'est ma faute.

Les derniers mots échangés entre nous se répètent en boucle, une cacophonie lancinante qui me torture.

Son visage me revient, l'angoisse dans ses yeux alors qu'il cherchait désespérément une échappatoire à sa propre détresse. Moi, insensible à la tempête qui l'envahissait, j'ai repoussé, déversant des mots amers, ignorant l'abîme béant caché dans son regard.

Je suis désolée.

Je le savais. Je le connaissais mieux que quiconque et pourtant, je l'ai abandonné.

Il est parti ce jour-là, son corps disparaissant dans le vide, emportant avec lui son dernier souffle. Et moi, je suis restée là, piégée dans cette réalité déformée, où le temps semble figé pour l'éternité.


L'amour et les sentiments qui semblaient si doux et prometteurs autrefois ont engendré un océan de souffrance et de chaos. Les émotions se transforment en poisons, les liens en chaînes serrées. À présent, je doute de la notion même de l'amour, de sa sincérité, car derrière chaque éclat passionné se cache le potentiel destructeur de celui-ci.

Aujourd'hui, alors que j'entame mes dernières années d'études, je fais face un précipice.

Que devrais-je faire ?

Je survie, à deux doigts de réaliser mon rêve, mais je suis incapable d'avancer. Par moments, je me dis que tout serait plus simple si j'arrivais à oublier, si le temps pouvait effacer mes erreurs.

Cependant, à mesure que j'essaie de progresser, je m'enfonce davantage.

J'espère au moins que tu as trouvé le bonheur là où tu es Seo-jun. 


Taearra. 


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⏰ Dernière mise à jour : Feb 19 ⏰

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Une promesse silencieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant