Chapitre 16

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Le réveil fut difficile, j'avais l'impression d'avoir était assommée par des coups de marteau, ou, qu'un bus m'était roulée dessus au choix. Les premières minutes étant encore toute ensommeillait, je me demandai même si tout cela n'était pas qu'un mauvais rêve, si ce n'était pas qu'un cauchemar et que ma vie tellement insignifiante n'allait pas réapparaitre. Mais cette maudite lettre était toujours là, je m'étais endormie en la serrant dans mon poing et malheureusement pour moi, elle y était toujours. J'avais envie de la déchirer ou de la brûler, quelque chose qui la rende inexistante à mes yeux, mais cela ne fonctionnait pas comme ça. La déchirer ou la bruler ne me la ferait pas oublier pour autant. Et puis, si je voulais être totalement sincère avec moi-même, elle était une part de ma mère, de ma mère biologique, une part de moi-même aussi, et pour toutes ces raisons, je savais qu'il me serait impossible de m'en débarrasser.

Je devais avoir l'air d'un zombie, car mes parents avaient ce regard inquiet lorsqu'ils me regardaient pendant le petit déjeuner. En même temps, c'était compréhensible, hier soir en rentrant, j'étais heureuse, je n'arrêtais pas de sourire pour un rien, je respirais la joie de vivre, ms yeux pétillaient sûrement de bonheur. Alors qu'aujourd'hui, on aurait dit que j'allais enterrer quelqu'un de proche. Ce qui n'était pas totalement faux en fin de compte, quelqu'un était mort, mon cœur et mes espoirs.

Mon père essaya d'engager la conversation dans la voiture, pendant le trajet qui me conduirait à l'école, mais voyant que je ne répondais pas, il n'insista pas. De toute façon, je n'avais rien écouter de ce qu'il me disait, j'étais bien trop occupée dans mes pensées. Comment allais-je annoncer ça à Ethan, il n'allait rien y comprendre. Il allait vouloir une explication, ce qui est normal, mais je ne pouvais lui en donner aucune. Tenance comme il était, j'allais devoir être dure dans mes propos, mais y arriverais-je ? Peut-être que si je demandais à mes parents de changer de lycée, il accepterait, ne serait-ce pas la meilleure solution ? Car même si j'arrivais à éloigner Ethan de moi, il n'en reste pas moins que je devrais le croiser chaque jour dans les couloirs, le supporterais-je ? Un rappel constant d'un amour que je ne pourrais jamais connaitre. Encore perdue dans mes pensées, je ne me rendis pas compte tout de suite que nous étions arrêtés devant le lycée, papa du me secouer gentiment l'épaule en répétant mon prénom pour que je revienne à ma triste réalité. Je sortis de la voiture en soupirant à cette journée de malheur qui m'attendait.

J'ai passé toute la matinée à éviter de croiser sa route dans les couloirs. Avant de sortir de classe, je regardais de chaque côté du couloir pour voir si la voie était libre, si je pouvais sortir en toute sécurité. Lorsque je pensais entendre le bruit d'une planche à roulette au loin, ou quelqu'un dire mon prénom, je précipitais le pas, pour me réfugier dans les toilettes les plus proche et j'y restais jusqu'à la deuxième sonnerie, jusqu'à ce que les couloirs redeviennent sans bruit. Ce qui me value pas mal d'ennui et de remontrances de la part de mes professeurs, car j'arrivais systématiquement en retard à chacun de mes cours.

Mon portable vibra toute la matinée pour m'indiquer l'arrivée de nombreux messages, mais je ne pouvais pas me résoudre à seulement les lire, cela aurait été trop dur. Alors je l'éteignis. Je ne voulais pas craquer, pas en public du moins. A l'abri des regards, dans le confort de ma chambre, oui, sans aucun problème. Mais pas ici.

La pause du midi arriva, et malheureusement pour moi, il me serait donc désormais quasiment impossible d'éviter Ethan plus longtemps. J'allais donc devoir faire face à mes peurs, et avoir avec lui cette conversation que je redoutais tant. Je ne savais toujours pas comment j'allais bien pouvoir m'y prendre. Tout me paraissait tellement embrouillé dans ma tête, que je n'arrivais plus à réfléchir correctement, ni à être rationnelle d'ailleurs.

Je pris le plus de temps possible pour ranger mes affaires avant de sortir de classe, histoire de repousser le moment fatidique le plus longtemps possible. Mais en sortant, je vis qu'Ethan était là. Il était adossé au mur d'en face à m'attendre. Il y avait de l'incertitude dans son regard, mais quand il me regarda, il sourit, s'avança vers moi et essaya de me prendre la main, mais je le repoussai brutalement en lui hurlant dessus et en me mettant à courir en me faufilant à travers la foule d'élève encore présente dans les couloirs.

Le Royaume d'Asis - Tome 1 - La malédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant