Laissez-moi vous conter, un mythe de Laeffantia, le sanctuaire des terres boisées : "La légende de l'Arbre-Monde".
Il était un arbre, le premier de tous les arbres, source de toute vie sur Terre. Il était un arbre, source de sagesse et de paix, dont le bois et les feuilles ne mourraient jamais.
Cet arbre était lié à tout : sa cime côtoyait les nuages, ses feuilles nourrissaient les animaux, ses branches abritaient les oiseaux et son écorce protégeait les insectes. Ses fleurs parfumaient l'air et répandaient l'amour et la fertilité, ses graines donnaient naissance aux forêts et ses racines creusaient le lit des rivières, modelaient les montagnes et s'enfonçaient jusqu'au plus profonds de la terre, là où jaillissait le magma, pour apportaient la chaleur. Ces fruits, donnaient naissance à toute forme de vie et ont vu apparaître des créatures fantastiques.
Un jour, alors que l'été était sur le point de succéder au printemps et que l'Arbre-Monde faisait tomber ses fruits pour donner aux mères leurs chers petits, l'un de ces fruits se trouvait être en trop et particulièrement beau. Sa peau était épaisse et lisse, d'une couleur éclatante. Il était énorme, d'une forme parfaite et d'une odeur sucrée. Ce fruit était si merveilleux que L'Arbre-Monde ne put se résoudre à le laisser tomber. Alors il le garda, accroché à sa branche, durant tout l'été, afin de pouvoir l'admirer encore et encore. Cette splendeur, qui émanait de cette baie, était devenue hypnotique. Mais lorsque l'automne s'installa, le fruit ne supporta pas le gel et commença à pourrir. L'Arbre-Monde, se refusant à abandonner son protégé, consacra le plus d'énergie possible pour le maintenir mur, persuader qu'il pourrait le faire sauvegarder tout l'hiver. Mais il était surtout aveuglé par l'ivresse que lui procurer sa vue et au bout d'un moment, par un soir de pluie, le fruit pourri. Honteux et anéantit par la mort de ce dernier, l'Arbre-Monde le lâcha et continua son cycle de la vie.
Cependant, à ses pieds, ce fruit honteux qui ne devait plus contenir la moindre existence, réussi tout de même à donner la vie. C'était une nouvelle créature, qui n'avait jamais foulé ces terres jusqu'ici. Cette créature, c'était l'Homme, une créature affreuse, aussi hideuse que le fruit dont elle venait. Par ailleurs, le fruit pourri était si gros qu'il contenait deux fois cette créature, un mâle et une femelle. Lorsque l'Arbre-Monde remarqua leurs existences, il refusa de les aider, racontant que leurs présences perturberaient l'équilibre de son jardin et qu'ils ne sont pas censés exister.
D'abord triste de ne pas être reconnu par leur créateur, les Hommes entrèrent dans une colère noire et jurèrent de s'en prendre au jardin de l'Arbre-Monde, si ce dernier continuait à les ignorer. Et comme il continuait à leur tourner le dos, ils finirent par s'en aller. Pendant plusieurs cycles, l'Arbre-Monde n'entendit plus parler des Hommes et fini par croire qu'ils avaient péri comme il le voulait.
Mais c'est un matin de printemps, là où la rosée du matin réveille les êtres, que les suppositions de l'arbre originel s'écroula face à ce qu'il vit. Cela commença par une fumée noire, loin à l'horizon, au de-là des forêts. Puis, ce fut des craquements et des bruits d'animaux, paniqué par un danger aussi soudain qu'inattendu dans ce havre de paix. Des arbres tombés, brûlés et c'est là que l'Arbre-Monde compris : des millions d'Hommes sortaient de tout part, abattants les forêts, brûlant les plaines, égorgeant les animaux et empoisonnant les eaux. C'était un véritable massacre. Tout ce que l'Arbre-Monde avait conçu durant des millénaires, les Hommes détruisaient tout en quelques années. Face à ce désastre, L'Arbre-Monde compris que l'Homme avait perdu la foi en la Nature et avait entamé une création en parallèle de la sienne. C'est ainsi qu'ils avaient pu se multiplier et s'organiser, sans doute, afin de se venger de cet abandon.
En voulant réagir pour sauver son jardin, l'Arbre-Monde remarqua un détail troublant ; tous les Hommes ne s'entendaient pas entre eux et des groupes s'attaquaient mutuellement. Cela ralentissait leur vengeance et l'Arbre-Monde en profita. Il comprit que pour se débarrasser de ce fléau, il devait accepter de tout recommencer, faire table rase pour repartir sainement. Il entra donc dans une colère, envers les Hommes et leurs violences, mais aussi un peu envers lui pour avoir cédé à la tentation de l'éphémère. Avec cette colère, il puisa dans la lave des profondeurs pour réchauffer l'air et étouffé les Hommes. Cette chaleur fit aussi fondre les glaces, ce qui éleva le niveau de la mer et englouti les continents. Bientôt, l'Homme disparut, incapable de survivre dans ces conditions. Du reste, rien n'avait survécu. Pas un animal, pas un végétal, rien. Pas même les poissons dont les eaux étaient devenues trop chaudes.
Seul rester l'Arbre-Monde, les racines dans l'eau, et la cime dans les nuages. Il fallait recommencer, modeler de nouvelles terres, les rentrent viable, donner la vie... Cela va prendre du temps, mais pour un arbre éternel, le temps n'était pas un problème. Il était tout de même frustré de ne pas avoir lâché ce fruit plus tôt. Et dans un même temps, comment pouvait-il se permettre de juger ce qui est beau. Car après tout, la vie est belle sous toutes ses formes et malgré leur apparence disgracieuse, les Hommes avaient montré jusqu'ici une intelligence comme il en avait rarement vu et une sociologie inédite. C'était leur beauté à eux, une autre façon de colorer le jardin, mais l'Arbre-Monde le comprit trop tard. Il jura donc de ne plus jamais rejeter personnes et de trouver en chacun, la beauté qui entretiendra celle du jardin. Sur ces belles promesses, il reprit son éternel travail de créateur.
Il était un arbre, le premier de tous les arbres, source de toute vie sur Terre. Il était un arbre, source de sagesse et de paix, dont le bois et les feuilles ne mourraient jamais. Cet arbre ne voulait qu'une seule chose : l'harmonie de tous, de la naissance à la mort, car c'est ainsi que valse, le cycle de la vie.
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Les flashs de mon esprit
RandomOn connaît tous cette sensations d'avoir le début, d'un bout, d'un extrait de se qui pourrait être un univers énorme ou une histoire passionnante et épique. Mais pour l'instant, on n'a que le l'extrait d'une scène, d'un dialogue, d'un personnage ou...