Le disparu de la rue Premont

Dernier souffle

Après plusieurs semaines au sein de

l'hôpital, Madame Martin fut transférée

dans un home. Les médecins pensaient

qu'elle n'était plus assez autonome pour

vivre sans aide.

Ça n'enchantait pas vraiment cette vieille

dame, qui, n'ayant que son mari, reçu

très peu de visites depuis qu'elle avait été

admise ici.

Son époux, Monsieur Martin, était

maintenant seul dans cette petite maison

jaune aux volets verts. Il refusait de

suivre son épouse dans cette maison de

la mort. Ce qui comptait pour lui était de

mourir chez lui, là où il avait toujours

vécu. Sa prière ayant été entendue, c'est

durant cette nuit-là qu'il rendit son

dernier souffle sans que personne ne s'en

aperçoive. Confortablement assis dans

son fauteuil en cuir, il ne put y avoir

meilleure mort que celle-là pour

Monsieur Martin.