Chapitre 9

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Après être prête, les soldats nous escortent dans la salle 09п, là où j'ai rencontré pour la première fois celle qui allait devenir ma sœur pendant sept longues années, Yelena...

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Ici, parmi toutes les Veuves, les deux sœurs sont comme deux déesses tandis que moi, je partage un avis complètement différent. Je leur voue un haine profonde du fait qu'elles aient pu s'enfuir si facilement alors que malgré mes nombreuses tentatives, je n'ai réussi qu'à passer la première sécurité.

Je m'avance vers un des sacs posés au milieu de la pièce et me poste devant, sous les yeux de mes deux semblables qui n'ont pas encore passé le pas de la porte. J'attends que les soldats quittent la pièce pour nous laisser à notre dernier entrainement.

Après leur départ, je projette toute ma rage dans le sac en ne prenant même pas la peine de retenir mes coups mettant mes doigts à sang. Je suis consciente que j'ai mes test dans quelques heures, mais après toutes ces années, je pense que la seule chose qui me contrôle vraiment n'est plus que la douleur elle-même. Elle me fait me sentir vivante et pulse dans chaque parcelle de mon corps comme un deuxième cœur.

Les pleurs ne servent plus à rien, les Veuves affaiblies par le chagrin ne servent plus à rien. Dreykov a raison de les éliminer dès que l'occasion se présente.

Depuis que j'ai appris que j'avais failli mourir de façon tout à fait folle, je me donne à corps et âme dans la formation. Si je le réussi, je serai transférée autre part que cet endroit de malheur.

Je sens l'angoisse monter de plus en plus suite à ce qui m'attend. Le mur que j'ai érigé en moi pour empêcher les pensées trop négatives de dériver vers moi commence à se fissurer mais je me concentre et me contente de colmater les failles comme je peux. Mais cela ne tient jamais assez longtemps. On a beau le construire avec les meilleurs matériaux, malgré tout, le temps n'arrange rien, il empire les choses quelques fois. Alors on se fixe des objectifs pour s'empêcher de penser à tout ça même si c'est dur.

Une douleur sourde s'étend le long de mes doigts, parcourt mes mains et se diffuse partout dans mon corps. Je repense à toutes les douleurs mentales auquel j'ai été confronté et projette mes poing avec plus de puissance que jamais. Des jurons en russe s'échappent de ma bouche et se répercutent sur les murs de la salle.

Les souvenirs reviennent par flash-back et je me rappelle les sept années précédant la fuite de yelena. On était comme des sœurs, je n'avais jamais eu de contact humains avant elle et elle avait pris soin de moi en m'apprenant des centaines de choses sur la vie que je ne connaissait pas alors. On se soutenait l'une l'autre et on s'était promis qu'on allait réussir à partir d'ici pour avoir une vraie vie, vivre des moments inoubliables, se créer des souvenirs qui allaient faire partie de nous,... Et puis tout ces espoirs s'étaient effondrés d'un seul coup lorsque des soldats étaient venus m'emmener pour me questionner sur elle. Je n'avais pas compris au début et puis ils m'ont expliquer qu'elle était partie à l'ouest rejoindre sa sœur en me laissant seule et sans accroche. J'avais du payer pour elle dans une salle sombre où on me tabassait à longueur de journée, sans nourriture ni eau. C'est à ce moment là que j'ai compris que la confiance n'était qu'une bêtise de plus que le cerveau humain avait inventé pour se rassurer.

De l'eau ruisselait sur mes joues. J'ai craqué.

Je jette un regard autour de moi et c'est trop tard, les deux autres Veuves me regardent assise par terre en enfilant leur pointe. Des jeunes recrues d'environ 8-9 ans se arrêtée ainsi que leur instructrice pour m'observer.

J'évite leur regard, essuie mes joues et m'étire avant de passer à la deuxième partie de mon entrainement.

Je sors une boite de balle et les insère dans le chargeur de mon glock 26. Je m'avance vers les cible, attrape une paire de casque pour mes oreilles et me positionne de profil par rapport à la cible pour avoir un meilleur point de vue.

Мавра ДрейковOù les histoires vivent. Découvrez maintenant