L'emménagement

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Enfin, j'ai emménagé, seul du haut de mes 24 ans, dans la ville de mes rêves et où j'ai toujours voulu habiter : New-York. J'adore cette ville, les gratte-ciels, toutes les lumières qui éclairent la ville sur les bâtiments, les taxis jaunes comme dans les films américains, la mode, les médias, les cafés et surtout l'endroit que je voulais voir : Central Park. Le lac, tous les arbres, les statues, les ponts, les lumières. Tout me passionne dans ce parc. Je vais y passer de nombreuses journées quand je ne serai pas au travail. Je travaillai dans la photographie et j'écrivais parfois pour me faire plaisir, mais jamais personne n'a lu mes livres.

Je pus apercevoir pas loin un café et une pizzeria quand je marchai pour enfin voir à quoi allait ressembler mon nouveau chez moi en vrai et pas sur une annonce. Mon appartement se situe dans un immeuble dans l'arrondissement de Manhattan. Le propriétaire m'accueille de manière froide, très froide, comme s'il ne voulait pas de ma venue. L'ambiance était lugubre, et il faisait si froid à l'intérieur. Comme un air glacial qui passe soudainement alors qu'il fait chaud. A l'entrée, à droite, pleins de pubs dans des boîtes aux lettres qui dépassaient et étaient sur le point de tomber, et à gauche, de vieilles décorations dont une grande horloge, datant du XVIIIème siècle, ainsi qu'un grand miroir cassé, un siège et une étrange poupée posée dessus.

« - A qui appartiennent ces meubles ? Demandai je gentiment à mon propriétaire du nom de Chris. »

Aucune réponse. Mais quelque chose a changé, il est devenu raide d'un seul coup mais continua à marcher en direction de l'ascenseur. Me montrant ensuite que je suis à l'étage 5 sur les 7, comme convenu. L'ascenseur ouvrit ses portes et intérieurement, la joie se faisait ressentir. J'étais si heureux d'emménager. J'aurais juste à réorganiser un peu mon appartement à mes goûts. Je sortis donc de ce maudit ascenseur toujours accompagné de Chris me disant  :

« - Je me suis cassé le dos à porter vos affaires car je ne pouvais pas les prendre avec l'ascenseur.
- Je suis désolé d'avoir dû emmener toutes ces affaires en avance, mais je ne pouvais pas faire autrement.

Encore une fois il ne dit rien et nous étions arrivés devant la porte d'entrée. Elle est rouge et le numéro « 56 » était inscrit dessus. Chris me donna les clés et j'ouvris la porte. J'eus comme un flash dans les yeux à cause de la fenêtre qui était en face, au fond de l'appartement. Ce que je n'ai pas vu tout de suite c'était une poupée, posée sur un tabouret, devant la fenêtre, face à nous. Ok, ça, c'est chelou.

- La clé rouge c'est pour l'appart, la bleue pour l'entrée et la jaune pour les boîtes aux lettres. Je vais vous laisser. »

Je n'ai même pas eu le temps de le remercier qu'il ferma la porte et je me retrouvai seul, au milieu de la pièce avec la poupée à ma droite. Qu'il est gentil cet homme, c'est dingue. Après de nombreuses heures à réarranger mon chez moi, je me jetai sur mon canapé, épuisé, puis mis mon casque avec de la musique pour me reposer un peu. Mais je n'y arrive pas. Sûrement l'excitation qui m'en empêche.

Après une semaine, je pus aller à Central Park pour me faire un pique-nique en lisant un livre dans la nature. C'était vraiment quelque chose que je voulais faire, alors j'étais heureux. 

Cela faisait maintenant une heure que je lisais paisiblement, mon casque sur mes oreilles. Le chant des oiseaux, les gens autour, les voitures, tout était camouflé par ma musique. Je décidai de me lever et rassembler mes affaires pour rentrer. Je marchai dix minutes dans le parc, lorsque je tombai sur une étrange statue, qui avait comme l'air de... me regarder ? Une personne m'interpella alors que j'étais dans ma bulle.

« - Cette statue est splendide n'est-ce pas ? »

Je ne trouve pas moi, elle me file les chocottes. Un sentiment de malaise s'installa quand je la regardai. Mon regard se tourna vers le vieux monsieur qui m'avait parlé... Où il est passé ? Il n'y a plus personne. Soudain l'atmosphère changea. Je ne suis pas quelqu'un de très courageux alors je panique et ai peur vite. Toujours ma musique en route, je pris un pas plus rapide pour rentrer au plus vite chez moi : j'avais peur. Sur le chemin je me demandai pourquoi j'avais réagi de la sorte et que c'était stupide de partir comme ça, mais suivre mon instinct était la meilleure chose à faire, donc je l'ai fait. Après vingt minutes de marche acharnée je fus enfin devant mon bâtiment. J'adore l'architecture avec les escaliers de secours, je m'en servirais peut-être un jour. Je rentrai dans l'immeuble quand une envie étrange de regarder à ma gauche se fit sentir. Alors je tournai ma tête et... était-ce moi ou il n'y avait pas deux poupées mais seulement une sur le siège ? Une était assise, droite avec les mains sur les côtés, et l'autre posée sur le pied du meuble, les yeux fixant dans ma direction également. Un rire nerveux s'échappa de ma bouche.

- J'aime pas les poupées en porcelaine, ça me file les jetons.

Je pressai le pas pour prendre l'ascenseur et rentrer chez moi. Arrivé à l'intérieur, je me ruai sur mon pc pour me renseigner sur cette statue. Rien. Aucun site n'en parle. Pas même une photo sur google, un article, quelqu'un sur les réseaux, rien. Était-ce mon imagination ? Je ne pense pas, cela avait l'air d'être réel... je vais aller prendre une douche pour me changer les idées. Une atmosphère pesante régnait dans mon appartement, je n'étais pas rassuré du tout. De plus, je ne connais personne ici. Je m'empressai en direction de la salle de bain. Quand je fus à l'intérieur, je me laissai tomber contre la porte, terrifié. Mais de quoi avais-je si peur ? Que mon imagination ne commence à me jouer des tours et que je deviendrais fou à la fin ?

Je restai au sol en pleurs pendant au moins 5 minutes, me demandant pourquoi je réagissais de cette manière, me sentant aussi stupide de réagir ainsi. Je pris donc ma douche, l'eau chaude coulant sur mon corps me calmait peu à peu, tellement que je commençai à chantonner.
Après 10 minutes, je me posai sur mon canapé en écoutant la musique que je chantonnai sous la douche : "Bohemian Rhapsody". J'ai toujours voulu jouer de la batterie et de la guitare, et bientôt j'aurais les deux. Le calme régnait dans mon appartement, mais une étrange sensation de malaise était présente. Cette statue... elle m'intriguait énormément. J'irai la revoir demain.

Une vie de rêve ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant